[preview 2015/16] Numéro 14 : Toronto Raptors

Kyle Lowry Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, place aux Raptors, leader d’une division Atlantic moribonde, et qui restent sur une deuxième partie de saison ratée avec un « sweep » subi au premier tour des playoffs.

ÉTAT DES LIEUX

Lorsqu’on gagne sa division, forcément, c’est qu’on a réalisé une belle saison, et qu’on peut capitaliser pour la suite. Sauf que les Raptors ont raté leur printemps, glissant au classement, pour finalement se faire laminer au premier tour des playoffs par les Wizards. Sur la sellette, le coach Dwane Casey a sauvé sa tête mais la direction a viré ses assistants, preuve que l’équipe doit changer de style : 18e défense de la NBA, mais 1ère attaque de la côte Est. Des changements notables aussi dans l’effectif puisque le meilleur 6e homme de la saison, Lou Williams, est parti aux Lakers. Titulaire sous les panneaux, Amir Johnson a lui rejoint les Celtics. Quant à Greivis Vasquez, il est parti chez les Bucks. À eux trois, ils inscrivaient un tiers des points de l’équipe…

Vous l’aurez compris, Toronto a choisi de se concentrer sur le secteur défensif, et c’est dans cette optique que sont arrivés DeMarre Carroll et Bismack Biyombo. Le premier prendra la place de l’irrégulier Terrence Ross dans le cinq de départ. Son objectif : être le leader défensif de l’équipe, et soulager DeMar DeRozan.

Sous les panneaux, plusieurs solutions existent pour le poste 4, et c’est Patrick Patterson qui semble avoir une longueur d’avance sur Luis Scola, auteur d’un superbe été avec l’Argentine. Patterson a l’avantage de s’écarter, et d’être vraiment complémentaire à Jonas Valanciunas. Comme DeRozan et l’allégé Kyle Lowry, on attend que le Lituanien franchisse un cap cette saison.

Lou Williams et Greivis Vasquez partis, la grosse interrogation concerne le banc. Qui en sera le leader ? Deux hommes se détachent : le nouveau venu Cory Joseph qui jouera sur ses terres, et Terrence Ross qui pourrait se lâcher comme 6e homme en doublure de DeRozan et Carroll. Sans oublier Scola, toujours hyper efficace, et qui peut faire très mal face aux remplaçants adverses. Quant à Anthony Bennett, il est le plus polyvalent des ailiers forts, et l’air du pays peut le transformer.

Au final, l’équipe a perdu en points et en création, mais elle a gagné en polyvalence et en dureté. Deux qualités qui font la différence sur la durée, et en playoffs.

ARRIVÉES

Anthony Bennett (Minnesota), Bismack Biyombo (Charlotte), DeMarre Carroll (Atlanta), Cory Joseph (San Antonio), Michale Kyser (Draft), Norman Powell (Draft), Ronald Roberts, Luis Scola (Indiana), Shannon Scott (Draft), Axel Toupane (Strasbourg) et Delon Wright (Draft).

DÉPARTS

Tyler Hansbrough (Charlotte), Chuck Hayes (LA Clippers), Amir Johnson (Boston), Greg Stiemsma (Orlando), Greivis Vasquez (Milwaukee) et Lou Williams (LA Lakers).

LE CINQ DU DÉBUT DE SAISON

LA JOUEUR À SUIVRE

Kyle Lowry.

Cette saison sera décisive pour plusieurs joueurs, de Ross à DeRozan en passant par Bennett et Valanciunas. Mais c’est sans doute Kyle Lowry qui détient les clés de l’avenir des Raptors. Allégé de plusieurs kilos, le meneur est le baromètre de son équipe. Lorsqu’il est bon et à 100% de ses moyens, Toronto tourne comme une horloge. Lorsqu’il est en difficulté, c’est toute l’équipe qui tousse. C’est ce qui s’est passé l’an passé. Gêné par son dos, le meneur All-Star a craqué en février avec des stats en chute libre et une influence moindre. Le patron, c’est lui, et plus il prend de responsabilités, plus ses coéquipiers évoluent en confiance.

MASSE SALARIALE

72.3 millions de dollars (22e sur 30)

MOYENNE D’ÂGE

25.7 ans

Dans une conférence Est toujours aussi ouverte, les Raptors ont les moyens de s’inviter sur le podium. Le fonds de jeu est là et la colonne vertébrale de l’équipe n’a pas évolué. Cette stabilité est un point fort, et DeMarre Carroll a transformé l’équipe sur le plan défensif. Sa présence libère un peu plus DeMar DeRozan qui peut se concentrer sur le scoring. Sous les panneaux, l’association Patterson-Valanciunas suffit sur la côte Est. Ce n’est pas génial mais c’est complémentaire et ça permet d’équilibrer l’attaque de Toronto. Côté défensif, les progrès sont évidents. Bismack Biyombo apporte la dimension athlétique qui faisait défaut, et c’est un vrai intimidateur. Jouer Toronto, c’est s’attendre à souffrir, notamment face à des garçons comme Biyombo et Carroll, mais aussi Scola ou James Johnson. Au final, Toronto remporte à nouveau sa division, et apparaît comme un véritable outsider dans sa conférence.

Quelque chose s’est cassée à Toronto depuis le printemps. Même avec un Lowry à 100% de ses moyens, l’attaque ne tourne plus et l’absence d’un bon shooteur à 3-points est trop pénalisante. Même s’il y a du progrès en défense, c’est désormais l’attaque qui est grippée, trop prévisible et statique. En sortie de banc, Lou Williams n’a pas été remplacé, et sans shooteurs à 3-points pour écarter le jeu, les Raptors souffrent sur demi-terrain. À la lutte avec les Hornets, les Celtics et les Pistons pour les 7e et 8e places, Toronto craque après le All-Star game. Comme la saison passée…