Kelly Oubre Jr se souvient de l’ouragan Katrina, duquel il a réchappé grâce à son père

Si le soir de sa Draft, en juin dernier, Kelly Oubre Jr pouvait regarder la caméra en face et dire qu’il était le meilleur joueur de la promotion sans rougir, c’est parce que le garçon a un caractère en fer forgé ! 

Kelly Oubre Jr : « On était quasiment SDF pendant deux mois »

À l’âge de 9 ans, après le divorce de ses parents, il vit avec son père, Kelly Oubre Sr, à la Nouvelle-Orléans, la ville natale du père. La maman, le frère et la soeur de Kelly sont aussi dans la ville.

Le soir du 28 août 2005, Kelly Oubre Sr revient précipitamment dans sa nouvelle maison de location pour ramasser quelques affaires. Sans comprendre ce qui se passe, son fils en fait autant et les deux lèvent le camp en voiture.

« Je me suis réveillé et on était à Houston le lendemain matin. On a regardé le journal à la télé le matin et c’était fou. Il y avait des inondations partout… et des corps dans l’eau. »

C’était il y a dix ans. Avec plus de 1 800 morts et une note de frais qui s’élève au-dessus des 100 millions de dollars, les Oubre font partie des 250 000 individus sans logement qui iront trouver refuge à Houston, dans le Texas voisin.

« On vivait à l’hôtel. On bougeait tout le temps, » se souvient le rookie des Wizards pour Sporting News. « On passait la nuit dans la voiture parfois. Mon père n’avait pas toujours de boulot. On déménageait souvent, ce n’était pas facile pour nous. C’était le chaos. On était quasiment SDF pendant deux mois. »

Un père exemplaire

Sans le sou et sans amis ni famille – sa mère et ses frère et soeur sont restés à NOLA – Kelly Oubre apprend la vie à la dure. Mais la vaillance de son père leur permet de tenir le coup. Bon gré mal gré, il poursuit ses études et devient même un des meilleurs prospects au niveau lycée.

« Maintenant que je suis plus vieux, je peux m’en souvenir et franchement, je suis impressionné par la façon dont on a géré tout ça. Quand ça t’arrive, tu ne comprends pas tout, surtout quand tu es gosse. Mais maintenant, je suis toujours surpris par l’assurance de mon père qui nous a tenu pendant ces moments difficiles. Mon père m’a montré combien il était fort dans cette situation. C’est pour ça que j’en suis où j’en suis maintenant. J’ai vu à quoi ressembler un vrai soldat. »

Drafté en 15e position en juin, l’arrière/ailier va entamer un nouveau chapitre de sa jeune existence à Washington. Après la Nouvelle-Orléans, Houston et Lawrence, Kelly Oubre va néanmoins être testé à nouveau dans le grand bain de la NBA.

Il va devoir patienter derrière les Otto Porter, Alan Anderson voire Gary Neal dans la hiérarchie des Wizards.

« Je sais que j’aurai ma chance. Si ça n’arrive pas tout de suite, ce n’est pas grave. J’étais dans le Top 5 à mon arrivée à Kansas. J’ai connu des difficultés et je suis tombé assez bas. Beaucoup de gens ne croyaient plus en moi mais j’ai toujours gardé la foi. Beaucoup disent que j’aurais dû rester à la fac, que je serai un bust. Mais ça me motive. Je vais saisir ma chance. »