Shawn Marion, clap de fin pour The Matrix

Tel Lucky Luke, Shawn Marion s’en va dans le soleil couchant sur fond de désert d’Arizona. L’ailier quadruple All Star et champion NBA avec les Mavs en a terminé avec sa belle carrière NBA. On va évidemment le regretter, lui qui était un des derniers dinosaures draftés avant l’an 2000. 

Une retraite bien méritée

« Je pensais déjà à la retraite l’été passé. » précise Shawn dans un entretien fleuve sur le site des Suns. « J’avais l’occasion de me lancer dans une nouvelle quête du titre avec Cleveland et je me suis lancé tenter. Mais j’ai accumulé beaucoup de minutes dans ma carrière et, tôt ou tard, il faut savoir s’arrêter. Les petits pépins commençaient à prendre plus longtemps à soigner. Je me levais avec des douleurs et ça devenait de plus en plus dur. J’aurais certainement pu jouer encore un ou deux ans en plus si j’avais voulu, pour être un vétéran sur la banc. Mais ce n’est pas moi. Ce n’est pas mon caractère. J’ai trop de fierté pour rester assis à regarder. Et puis, j’ai un garçon d’un an, Shawn David Marion. Mes priorités ont changé. Je veux être avec lui le plus souvent possible. »

Après tant d’années passées sur le circuit NBA, avec des playoffs à gogo durant sa période chez les Suns, Shawn Marion a-t-il eu du mal à prendre sa décision ? Pas le moins du monde, non !

« Ce n’était pas difficile. En fin de compte, j’ai eu une super carrière. C’était magnifique. J’ai vécu beaucoup de grandes expériences et noué beaucoup de solides amitiés. Je voulais jouer 15 ans en NBA, et c’est ce que j’ai fait. J’ai 37 ans et j’ai joué 16 années.  C’est fou, car c’est passé super vite malgré tout. J’ai encore l’impression que ça fait deux ans que je suis arrivé dans la ligue. Mais il faut savoir s’arrêter. On est encore jeune quand on prend notre retraite mais on a énormément de chance. On peut vivre avec notre retraite, si tu as été précautionneux avec ton argent. (…) Je suis heureux de ce que j’ai accompli. Peu de joueurs peuvent se targuer d’avoir un record positif sur l’intégralité de leur carrière. »

Drafté en 1999, l’ancien Running Rebel de Las Vegas a effectivement réussi une très solide carrière, avec 15 points et 9 rebonds de moyenne sur ses 17 saisons. Il totalise des chiffres incroyables au niveau des passes, interceptions et autres contres, preuve de son ultime polyvalence dans le système infernal de Mike D’Antoni. Nommé deux fois dans le troisième cinq NBA, en 2005 et 2006, il a longtemps fait partie des meubles en NBA.

Sa maison à Phoenix

Seul bémol, Marion est tombé dans la période creuse de Team USA entre 2001 à 2004. Il en ramènera tout de même une petite médaille de bronze des JO d’Athènes… A son arrivée dans la ligue cependant, Marion ne pouvait pas imaginer une telle réussite. Cependant, il allait rapidement découvrir tout l’intérêt (pour lui et pour son équipe) de jouer vite…

« J’ai débarqué dans une équipe qui jouait les playoffs. On avait le backcourt des années 2000 avec J-Kidd et Penny Hardaway.  Jason, c’est mon gars ; Penny aussi. Et il y avait Cliff Robinson, Oliver Miller, Todd Day, Tony Delk, Rodney Rogers… on avait une équipe mec ! Tous ces gars-là sont mes gars en fait ! On avait perdu en playoffs contre les Lakers qui avaient gagné cette année. (…) Je suis encore en contact avec nombre d’entre eux. J’ai croisé Cliff l’autre jour à Detroit et on s’est raté au téléphone avec Googs [Tom Gugliotta, ndlr]. Ces gars-là m’ont appris à être professionnel. Phoenix tient une place spéciale dans mon coeur. C’est là que j’ai grandi, que j’ai été All Star. J’ai encore une maison ici et je compte bien y revenir avec mon fils. »

Membre des Suns pendant quasiment une décennie, de 1999 à 2008, The Matrix devrait probablement voir son numéro 31 s’élever au plafond de la salle de Phoenix. Pour l’ensemble de son oeuvre… et malgré la déception éternelle de ne pas avoir été au bout avec le MVP Steve Nash…

« On était si près du but. Ça ne s’est vraiment pas joué à grand-chose. Je pense que l’année où on a été le plus proche, c’était en 2006, quand on a perdu contre Dallas en finale de conférence. Mais on a manqué d’énergie. On avait fini en sept matchs contre les Lakers au premier tour, puis contre les Clippers en demi. En finale, on a manqué d’essence. (…) J’ai réussi à soulever le trophée et c’est pour ça qu’on bosse tous les jours. C’est le but ultime mais il y a très peu d’équipes qui l’atteignent. Il faut que tout se déroule sans accroc. J’ai eu cette chance. »

Particulièrement veinard au niveau des meneurs, puisqu’il a côtoyé Jason Kidd, Stephon Marbury ou encore Steve Nash et Kyrie Irving (sur la fin), Shawn Marion s’est imposé comme l’un des ailiers les plus complets de sa génération. Féroce défenseur et infatigable lévrier sur le jeu rapide qui lui a toujours sied à merveille, Shawn Marion restera à jamais comme le pourfendeur (de cercles) de la monotonie sur les parquets.

PLUS BEAUX DUNKS EN CARRIÈRE

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.