Damian Lillard a remis les pendules à l'heure • Basket USA

Damian Lillard a remis les pendules à l'heure Tic-tac, tic-tac, tic-tac… La montre laisse ses aiguilles avancer, et derrière son atelier l’horloger Lillard a les lunettes vissées sur le nez, endimanché comme un jeune marié de fortune. Depuis trois matches il bricole son joujou et houspille. Elle n’est pas bien réglée.

« Sur les trois premiers matches, il n’y avait pas de gros shoot à mettre car ce n’était jamais serré », confesse aujourd’hui l’horloger de Rip City.

Lundi soir le Moda Center attendait que les aiguilles s’arrêtent, le temps d’un filoche magique. Le temps du Lillard Time. Sur un 3+1 à plus de 8 mètres, l’as du clutch a stoppé le temps et savouré. « Il a été énorme ce soir. Des comme lui il n’y en a pas beaucoup dans le monde », confirme Nicolas Batum.

Quand les Blazers pointent à -10 à huit minutes du baisser de rideau, Memphis enfourche déjà le manche à balais. Les poussières seront celles de ses regrets. Lillard Time est passé par là.

« Damian a été critiqué depuis le début de la série, ce soir il a fait taire beaucoup de monde. Il a été un grand leader, sur le banc, sur le parquet, en parlant et en montrant la voie. Il a pris ses responsabilités et quand il joue comme cela, nous sommes difficiles à battre », explique Batman, meilleur rebondeur de son équipe et au four et au moulin en défense.

« Il nous a tous mis en confiance, il a crée de l’engouement auprès de tout le monde. On a suivi : CJ met ses shoots, Meyers et moi on a fait un gros boulot en défense , LA a fait ce qu’il sait faire dessous », rajoute l’ailier français.

Nicolas Batum : « Même à -10, à 8 minutes de la fin, on n’a rien voulu lâcher »

L’absence de Mike Conley peut expliquer le match dantesque du meneur all star, mais l’intéressé possède un autre argument :

« Nous voulions jouer avec fierté et avec le cœur pour nous donner une chance de gagner. Quand il a fallu rappeler cet engagement et faire ce qu’il fallait pour continuer la série, j’ai voulu montrer l’exemple. »

Mission accomplie. Sa guidance inspire et C.J McCollum sort son meilleur match de la série (19 pts). Sur ses drives, en défense ou sur son tir primé à 88-88, le sophomore a réussi à prouver qu’il était « capable de jouer dans les gros matches », comme l’avoue le titulaire officieux du poste 2.

Damian Lillard : « J’ai commis des erreurs de jeunesse »

« J’ai commis des erreurs de jeunesse dans les deux premiers matches, j’étais nerveux. J’ai regardé les matches en vidéo et j’ai compris que je devais être plus agressif et jouer mon jeu pour qu’on joue plus vite. Nous avons trop joué leur jeu, nous sommes meilleurs quand ça court et quand il y a plus de transition », poursuit-il.

« Nous avons un problème avec lui », reconnait Dave Joerger. « Il nous fait très mal sur les pénétrations, il faut qu’on trouve un moyen de l’arrêter. » Il faudra aussi empêcher Lillard de reproduire son récital. « Nous avons fait les ajustements nécessaires », clame l’ex soliste de Weber State. Memphis va sûrement trouver un plan. Ils sont coutumiers.

Ce soir, les Blazers ne pensent même pas à cela. Ils sont heureux et fiers.

« Nous aurions pu lâcher à 3-0 et -10 à huit minutes de la fin. Mais non, on a continué de jouer car on ne voulait pas baisser les bras », se réjouit Batman. «Comme je le répète, nous ne sommes pas si loin d’eux. Je sais que ça fait sourire vu les résultats mais on est pas si loin que ça. Ce soir on a su corriger les petits détails. »

La série peut-elle encore tourner ?