Les portraits des Blazers par Nicolas Batum

Que ceux qui connaissent vraiment bien le vestiaire des Blazers lèvent le doigt ! Petit matché, outsider trop snobé par les chaînes nationales, candidat au titre sous médiatisé, Portland paye sa stabilité et le calme quotidien d’un groupe soudé qui vit bien. Pour mieux rentrer dans son intimité et apprendre des personnalités de chacun, Basket USA a demandé à Nicolas Batum de nous présenter sa famille de Rip City. Malheureusement vingt-quatre heures plus tard, Wesley Matthews se blessera pour la saison.

Wesley Matthews

Iron Man. C’est lui-même qui s’est appelé comme ça quand il a réalisé une très longue série de matches consécutifs joués. Quand il s’est blessé il y a deux ans, cela a arrêté cette série et il l’a très, très, très mal pris. Wesley c’est le plus gros bosseur de l’équipe, quand on a un jour de repos ou pas de match à l’entraînement, il déprime. C’est un mec qui n’a pas été drafté, qui a dû se battre tous les jours pour en être là. Pour lui depuis qu’il n’a pas été drafté, tout est injuste, même sur le terrain. Il dit toujours qu’il est le premier choix de la draft des non draftés.

LaMarcus Aldridge

Franchise player. C’est lui la franchise, c’est le présent, le mec qui nous porte. Le patron quoi. Pour moi c’est le meilleur poste 4. Depuis qu’il s’est davantage musclé, il attaque plus le cercle mais a aussi gardé son tir donc malgré la concurrence d’Anthony Davis ou Blake Griffin, c’est le meilleur de la ligue à son poste. En playoffs la saison passée il a été très costaud.

Damian Lillard

Lillard Time. Comme il est assez clutch dans les quatrièmes quarts temps, dès qu’il met un gros shoot on pointe tous de l’index une montre imaginaire, pour signifier que c’est le Lillard Time. C’est le présent et le futur de la franchise. Quand LA arrêtera c’est lui qui aura les clefs. Il a peur de rien, il a tellement d’audace. Il a été recalé de beaucoup de facs pour finalement aller à Weber State, où il est resté quatre ans, ce qui est rare maintenant. Il est arrivé parce qu’il a bossé et qu’il le mérite.

Robin Lopez

Rolo. J’adore tout chez ce mec là. Il est unique, y’en a pas deux des comme lui. Même son jumeau n’est pas comme lui d’après ce que j’ai entendu. C’est le joueur le plus sous-coté de la NBA, c’est un très fort joueur de basket qui nous apporte énormément. C’est le meilleur dessinateur que j’ai vu, tu lui donnes un crayon et une feuille de papier et ça lui suffit. Dans l’avion il n’a pas d’ordi, il est allongé par terre et dessine. C’est un passionné qui prend tout à cœur. Quand il s’énerve, limite on arrête l’entraînement rien que pour lui (sourire).

Steve Blake

Il ne faut pas croire à son apparence extérieure, c’est le joueur le plus nerveux de l’équipe. Il part au quart de tour, c’est un truc de fou. C’est un vrai nerveux, un teigneux qui ne lâche rien. Je l’ai vu faire tomber Kenneth Faried en lui mettant un gros coup de coude dans le torse après un écran mobile qui ne lui avait pas plu. Il ne recule devant rien. C’est un gagnant et c’est souvent un des premiers à pousser des coups de gueule dans le vestiaire.

Chris Kaman

Alors, comment expliquer CK… Comme Robin, ce mec là est assez unique, y’en a pas deux. Un jour il est Allemand, un jour il est Américain, ça dépend de quand ça l’arrange. C’est le bout-en-train de l’équipe, il parle tout le temps. Il dit toujours des conneries et pose tout le temps des questions. Il est marrant. Il a une énorme personnalité, c’est un rebelle. J’adore.

Dorell Wright

The L.A guy ! L’homme qui a eu le plus beau mariage de l’histoire. C’était énorme, j’ai vu les photos ça devait être assez extraordinaire. C’est le mec toujours heureux qui rigole tout le temps quoi qu’il en soit. Il va mettre l’ambiance dans l’équipe même quand il ne joue pas beaucoup. C’est le coéquipier modèle, il est toujours là pour te détendre, de donner des conseils. En plus quand le coach fait appel à lui, il est toujours prêt. C’est vraiment le joueur que tu es heureux d’avoir dans ton équipe.

Allen Crabbe

Je l’aime beaucoup. Il n’a malheureusement pas beaucoup l’opportunité de jouer mais quand il l’aura, il peut être très, très bon dans cette ligue. C’est un grand calme, très posé. Ce n’est pas un extraverti comme CK mais c’est l’un des plus talentueux.

Meyers Leonard

Alors lui… Lui peut être très, très fort en NBA. Il a développé ce tir à trois points qui est une belle arme pour lui car il est très athlétique. Tout le monde est sur son dos, les joueurs, les coachs, il se fait gueuler dessus en permanence. Il peut être bon mais aussi faire des conneries que tu n’aurais même pas imaginé. C’est frustrant pour lui et pour nous car il peut être tellement fort, et c’est pour ça qu’on est tous sur son dos. On sent qu’il y a un gros potentiel. Il a bon caractère, il encaisse. Dès fois il en a marre et le montre mais c’est rare.

C.J. McCollum

McBucket. C’est le genre d’arrière à la Jamal Crawford qui te mettra dix points en trois minutes. Il peut scorer en se créant son tir dans n’importe quelle situation. C’est assez rare et c’est impressionnant. Il sort d’une toute petite fac dans l’Ohio, et a dû se battre. Il est le culot incarné. C’est quand même le premier joueur de l’histoire de sa fac à avoir été drafté. Il faut une force mentale énorme pour en être là maintenant. Tu vois des photos de C.J quand il était au lycée, c’était un bébé.

Arron Afflalo

Comme d’autres dans l’équipe il a connu un chemin sinueux. Il a été drafté tard, a connu plusieurs équipes en étant souvent inclus dans des trades. Lui et Wesley sont assez identiques et lui et moi sommes assez complémentaires donc c’est une super pioche pour nous. C’est exactement ce qu’il nous fallait. Contre OKC on finit avec Lillard, Wesley, Arron, moi en 4 pour créer et LA en 5 tout seul à l’intérieur. Et là ça balance de tous les côtés, c’est un 5 small ball qu’on peut mettre qui peut être très dangereux.

Joel Freeland

Le British Bulldog. C’est un rentre dedans lui. On se chambre tout le temps, qu’est-ce que je peux le faire chier (rires)… C’est mon voisin dans l’avion depuis trois ans, c’est un mec qui est arrivé en NBA en étant prêt. Je dis toujours que c’est le rookie le plus âge de l’histoire avec Sabonis. Il a 28 ans, il est plus vieux que moi et il est encore sous son contrat rookie… C’est le joueur de rotation par excellence. Ce n’est pas le plus talentueux même s’il est très fort car ila su adapter son jeu à la NBA. Quand on l’appelle il est toujours prêt. Il est revenu récemment après six semaines d’absence et il nous a énormément manqué. On a senti qu’il n’était pas là.