Pour comprendre le récent tumulte provoqué par Karl Malone, il faut remonter à la saison 2003-04. L’ancienne star du Jazz est arrivé aux Lakers avec Gary Payton, et les quatre Galactiques sont appelés à dominer la NBA. Après une saison tumultueuse, ils rejoindront néanmoins la finale mais tomberont contre les Pistons, de loin plus soudés.
Tout au long de la saison, les Lakers ont présenté de bons résultats sans pour autant afficher une grande entente. Kobe Bryant fait des allers et retours vers le Colorado où il est en procès, Shaquille O’Neal est hors de forme, Karl Malone se blesse au genou et Gary Payton vieillit mal. Dans le vestiaire, l’ambiance n’est pas au beau fixe et pour cause, les egos qui l’habitent sont démesurés.
« On peut en finir, la proposition tient toujours »
Une discussion entre Karl Malone et Vanessa Bryant au début de saison n’arrange pas les choses. Un soir de match, les Lakers reçoivent les Bucks au Staples Center et sur le bord du terrain, Vanessa Bryant se retrouve à discuter avec l’ailier-fort.
« Que chasses-tu ? » demande t-elle au joueur, réputé pour son goût des disciplines forestières.
– « Je chasse des petites filles mexicaines, » répond Karl Malone.
D’origine hispanique, l’épouse de Kobe Bryant est ulcérée par la réponse du « Mailman ». Et une fois au courant, Kobe Bryant demandera évidemment des explications à Karl Malone, qui ne nie rien. Blessé, l’arrière des Lakers considérait le second meilleur marqueur de l’histoire comme un ami.
« Kobe et Karl avaient une vraie amitié, bien plus que le reste de leurs coéquipiers. Leurs femmes étaient aussi amies. Kobe m’a dit qu’il était très blessé et se sentait trahi par ce qu’il s’est produit, » raconta à l’époque Rob Pelinka à ESPN.
Onze ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts mais entre Kobe Bryant et Karl Malone, le temps n’a rien arrangé. Interrogé par le Huffington Post sur cette vieille histoire, le Hall of Famer a répété qu’il était prêt à s’expliquer avec le Laker… aux poings.
« Nous avons eu une petite histoire, et je ne suis pas rancuiner… J’aime les westerns. Je suis de la vieille école. Jadis, quand il y avait une dispute, on ne passait pas par les flingues ou les couteaux, on allait juste dans l’arrière-cour sans caméras et on en débattait avec les mains. Finissons-avec ça. L’offre est toujours d’actualité. Je ne veux pas de problème, je n’en ai aucun. Les gens disent ce qu’ils veulent et c’est très bien. Je fais 2m08, 130 kilos. Je ne suis pas compliqué à trouver. Mais si les gens veulent s’expliquer, je ne joue pas dans la même cour, » a t-il répondu, avec tout le tact qu’on lui connaît.
Cette saison-là, les Lakers sont repartis sans titre, avec leurs illusions anéanties. Phil Jackson s’en est allé, ainsi que Karl Malone, Gary Payton et Shaquille O’Neal. Et de toute évidence, contrairement à ce que l’ancien Jazz affirme, les rancunes, elles, sont restées.