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Les blogs de la rédaction

La présaison de la NBA ne sert à rien. Ou presque…

Par  — 

La présaison de la NBA ne sert à rien. Ou presqueJe sais… Cela va faire surement grincer les dents chez mes amis intégristes de la statistique. Ceux qui savent le nombre exact de fois où Steve Nash s’est léché les doigts lors de la saison 2009-2010. Ou connaissent la moyenne par match de coups de sifflets lâché par Joey Crawford lorsqu’il arbitre les Spurs.

Et pire encore, cette inutilité de la présaison n’est que le premier symptôme d’un problème plus large.

Mais avant d’en arriver là, par devoir déontologique, tentons ensemble d’énumérer les quelques points positifs liés à la pré-saison.

– D’abord, elle permet à certains joueurs collés en bout de bancs d’évoluer sur un parquet un plus longtemps que lors de la saison régulière. Un peu comme la Summer League quoi. C’est sympa pour leurs familles mais pour nous spectateurs, l’intérêt frôle le néant.

– De Berlin à Rio en passant par Beijing, elle offre aux Asiatiques, Européens et Sud-Américains, la possibilité de pouvoir applaudir une grosse machine de la ligue. Sauf que les minutes des stars sont limitées et la qualité de jeu déplorable (pour référence penchez-vous – à vos risques et périls – sur la performance des Spurs il y a quelques jours en Allemagne)

– La pré-saison, c’est aussi pour le directeur des programmes de NBA TV l’option de proposer autre chose que la quarante-septième rediffusion du Bulls-Knicks du 28 mars 1995. Même si, finalement, une quarante-huitième redif’ des 50 points de Jordan sera toujours plus excitante qu’un 76ers-Celtics du début du mois d’octobre.

Et puis ?

Et puis, c’est tout.

Le plaisir pour le fan de retrouver son équipe après des mois d’abstinence ?

L’expérience – que j’ai tentée plusieurs fois – est terrible. D’une tristesse absolue.

Les places, sans vraie valeur marchande, ont souvent été distribuées sous forme de cadeau par le club de sport du gamin, la boutique du quartier ou par l’équivalent US du comité d’entreprise.

Et de fait, l’essentiel du public n’a rien à faire de ce qui se passe sur le parquet. Résultat ? Des rangées de sièges où les visages sont collés sur des écrans d’iPhone.

De plus, ce public-là part généralement à la fin du troisième quart temps afin d’éviter les embouteillages de sortie de parking. Sans même se préoccuper du score.

Il y a quelques jours par exemple, les Bulls affrontaient les Pistons.
Dans les dernières secondes du temps réglementaire, Chicago arrache le droit de disputer une prolongation.
Tension ! Joie ! Du rab’ gratuit de basket ! Non, rien de tout cela.

Les rangées du Palace d’Auburn Hills sont encore plus dégarnies que d’habitude. L’ambiance dans la salle est aussi plate que la courbe de la croissance économique de la ville de Detroit.

Il faut dire aussi à la décharge du vrai amateur de basket qui préfère rester chez lui que le spectacle n’est guère à la hauteur.

Prenez le Mavs-Houston du 7 octobre dernier. Ces deux équipes seront parmi les plus excitantes à suivre de la saison. Et je ne vous parle même pas des playoffs.

La rencontre de pré-saison ? 49 fautes en 24 minutes. Oui, chers amis intégristes de la statistique, cela fait bien une faute toutes les 29,4 secondes ! Et la seconde mi-temps n’a pas relevé le niveau…

Alors, il reste quoi ?

La capacité d’anticiper sur ce qu’il va se passer dans la saison ?

Ray Allen : « Se pencher sur les stats de la présaison a autant de valeur que d’analyser les stats de mes tirs à l’entraînement »

L’année dernière, les Pelicans ont terminé la pré-saison en tête à l’Ouest. Une défaite et… sept victoires. Dont Dallas, Houston et Oklahoma… Finalement, la Nouvelle-Orléans ne s’est pas qualifiée pour les playoffs…

Au delà des classements, les résultats rencontre par rencontre ne veulent pas dire grand chose non plus. Le 25 octobre 2013, Brooklyn affrontait le Heat. A Miami. Dernier match de la pré-saison. Score final ? 108 à 87 pour les Nets. Meilleurs scoreurs ? Anderson pour les Nets. Haslem pour Miami…

La veille, les Rockets battaient les Spurs. Meilleur marqueur pour San Antonio. Ginobili ? Duncan ? Parker ? Leonard ? Non, Aron Baynes…

On pourrait continuer longtemps et cela m’amène à ouvrir une parenthèse.

Il y a pire encore que la vacuité de la pré-saison : cette volonté de l’analyser.

Je comprends, les sites sportifs doivent remplir leurs pages virtuelles, les comptes Twitter nourrir leurs abonnés mais tirer la moindre conclusion sur les futures performances de Kobe suite à son premier match de pré-saison est une hérésie.

Que la plupart des joueurs signalent eux-mêmes. Ainsi, Ray Allen expliquait l’année dernière que se pencher sur les statistiques de la pré-saison avait autant de valeur que si on le faisait sur celles de ses tirs à l’entraînement : aucune.

Non, sérieusement, ce qui se passe en octobre ne permet à personne de savoir à quoi , en avril, ressemblera le tir de D-Rose, le dos de Nash, l’efficacité du triangle aux Knicks ou l’état capillaire du crâne de LeBron.

Le vrai problème de la NBA ? La saison est trop longue

Le dernier argument en faveur de la pré-saison pourrait être le fait que ces rencontres servent de réglages pour les entraîneurs de la ligue.

Sauf que, eux-mêmes, n’y croient pas un instant. Il suffit d’écouter l’obligatoire conférence de presse d’après-match d’un Rick Carlisle pour saisir la pré-saison n’est qu’une étape obligée imposée par la ligue.

Pas un cinq de départ, pas une rotation au niveau du banc sont décidés à ce moment-là. C’est pour ça d’ailleurs que l’année dernière, interrogé par Greg Sager sur l’importance de la pré-saison, Pop a expliqué que sa priorité du moment était d’arriver à temps… au restaurant.

L’inutilité des rencontres du mois d’octobre est en fait révélatrice d’un problème plus large.

Lors de mon arrivée il y a une quinzaine d’années aux États-Unis, j’ai été surpris par le peu d’intérêt que le public et les médias portent à la NBA. Du moins jusqu’en avril…

Au printemps, lorsque une majorité des équipes se bat pour une place dans les playoffs, les chiffres d’audience augmentent en même temps que le temps d’antenne et d’analyse sur les plateaux d’ESPN.

En fait, la NBA, comme la MLB, souffre d’un calendrier qui est beaucoup trop long. La saison régulière compte 82 rencontres dont une grande partie n’intéresse que vous et moi.

Le niveau de ces matches, surtout dans les terribles back to back est souvent plus que moyen.

La solution ? Il faut regarder du côté de la NFL. Seulement 16 rencontres avant les playoffs. Et donc, un sens de l’urgence chez les joueurs et les spectateurs dès la première semaine.

En étirant sa saison, en y ajoutant une pré-saison inutile, la NBA banalise son produit, en dilue la qualité et brouille son image.

Alors que la ligue s’apprête à signer le plus grand contrat télé de son histoire, ce discours ne passe pas. Pourtant la NBA aurait tout a gagner à se pencher sur son calendrier et à faire sienne la règle du « moins, c’est mieux ».

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