L’année de la maturité pour DeMar DeRozan

Il y a un an, DeMar DeRozan n’en menait pas large. Prolongé par les Raptors l’été précédent pour 38 millions de dollars sur quatre ans, l’arrière de Toronto était une nouvelle fois en vacances anticipées et les critiques tombaient sur lui comme la pluie sur la mégalopole de l’Ontario.

Auteur d’une saison à 18 points, 4 rebonds et 2 passes, DeRozan n’avait cependant pas démérité mais, pour les fans et le grand public, il n’avait pas réussi à atteindre les playoffs. Pour la quatrième année de suite…

Une année de premières

Retour au présent : DeRozan fait partie de la liste des sélectionnés pour la prochaine Coupe du Monde en Espagne et le natif de Compton a le sourire. Au sein de Team USA, l’arrière des Raptors rayonne.

Après une saison conclue par un premier tour de playoffs (certes perdu malgré l’avantage du terrain), et cerise sur le gâteau, une sélection All Star au passage, DeRozan a réussi une année pleine. Et son séjour avec l’équipe nationale vient l’en récompenser.

Mais pour ses coéquipiers internationaux, la poussée de croissance de DeRozan n’est pas une nouveauté. Elle s’est peut-être fait attendre… mais elle était attendue !

« Son niveau de concentration a bien progressé. » explique James Harden sur NBA.com. « Il ne se laisse plus perturber par les détails. Il a un but et c’est de devenir le meilleur basketteur possible. Il a beaucoup mûri et maintenant, il fait partie des grands, il est All Star. C’est un de mes meilleurs amis, on a grandi ensemble. Je suis fier de lui et de ce qu’il a fait à Toronto. »

Tous deux natifs de Los Angeles, Harden et DeRozan se connaissent (et se côtoient) depuis belle lurette. Et le barbu sait à quel point il peut être délicat de changer son image en NBA. DeRozan commençait à sentir l’étiquette « loser » lui pendre au nez… mais le Raptor l’a balayé d’un revers de la main cette année, avec 23 points, 4 rebonds, 4 passes au compteur notamment.

« DeMar a passé un cap en emmenant son équipe en playoffs. » ajoute Paul George. « Après l’échange de Rudy Gay, il a pris son équipe sur ses épaules et je savais qu’il allait y arriver. DeMar et moi, on s’affronte depuis le lycée et j’adore son jeu. Je le respecte beaucoup et franchement, je savais qu’il allait atteindre ce niveau. Il lui fallait simplement le temps de s’adapter à la NBA et trouver son rôle. Il l’a trouvé et on peut voir qu’il a beaucoup gagné de confiance en lui. C’est un vrai professionnel, il ne se contente jamais de ce qu’il a. Il continue de bosser pour compléter son jeu. »

Un bosseur, un taiseux, un gars humble

Les louanges tressées tour à tour par Harden et George sont éloquentes. DeRozan est bel et bien passé de la catégorie des bons joueurs à celle des grands joueurs. Poussé par Kyle Lowry, le produit d’USC a effectivement pris du galon en se montrant décisif pour son équipe… ou tout simplement leader par l’exemple durant une saison terminée au sommet de la division Atlantique avec un bilan flatteur de 48 victoires pour 34 défaites.

« On a tous les deux vécu des moments difficiles au début de notre carrière. » confie John Wall. « DeMar et moi, on a une vraie amitié qui dépasse les terrains. Je sais qu’on sera encore pote après le basket. J’adore être avec sa famille, sa petite fille est tellement marrante. Elle est tout le temps au bord du terrain, et on prend toujours une photo après le match. Mais c’est facile de bien s’entendre avec lui car on a tous les deux lutté pour en arriver là et il est tellement humble. Il travaille dur et il s’accomplit. On lui disait qu’il ne pouvait pas jouer, qu’il était juste un athlète. Lui a bossé et maintenant, il est All Star. »

DeMar DeRozan est évidemment encore perfectible mais il a établi le standard pour la suite de sa carrière. Il sait désormais ce que sont les playoffs, l’ambiance et la pression qui les accompagnent. Surtout, il sait ce qu’il faut à une équipe pour les atteindre. Et les Raptors sont donc entre de bonnes mains pour continuer à progresser.