Derek Fisher : le maillon faible de Los Angeles ?

Depuis quelques semaines, vous êtes nombreux à penser que Derek Fisher n’apporte plus assez aux Lakers et qu’en conséquence il faudrait mettre Jordan Farmar voire Shannon Brown dans le cinq majeur des champions en titre.

Basket USA fait un point sur la situation des meneurs et sur la gestion de la mène aux Lakers.

Un apport suffisant ?

Derek Fisher entame sa 11ème saison sous les couleurs des Lakers, le meneur âgé de 35 ans montre, il est vrai quelques signes de faiblesses ces derniers temps au shoot (7/27 aux shoots sur les 5 derniers matchs) et en défense sur des meneurs plus vifs que lui, malgré une éthique de travail toujours irréprochable.
Fisher tourne à 7 pts/m cette saison, soit sa plus faible moyenne depuis la saison 1999-2000.
Il bénéficie d’un temps de jeu assez faible pour un starter avec environ 26 minutes par match. Malgré tout Phil Jackson sait qu’il peut compter sur Fisher dans les moments importants, surtout en playoff comme lors du match 4 de la dernière finale NBA.

En back-up du vétéran, on retrouve Jordan Farmar, auteur de son plus gros score en carrière le 3 janvier dernier avec 24 pts lors du blowout contre Dallas.
Farmar tourne lui aussi à 7 pts/m à 41 % en 17 minutes, malgré quelques inconstances persistantes dans son jeu, surtout au niveau de son shoot.

Pour finir, L.A peut compter sur le trampoline humain, Shannon Brown, qui comme Fisher et Farmar tourne à 7 pts/m en 18 minutes.
Deuxième arrière de formation, Brown est la bonne surprise des Lakers, chacune des ses apparitions amène au jeu des champions une dimension plus physique et plus spectaculaire.

En résumé, les meneurs de L.A amènent 21 pts par match, dans des domaines différents : le shoot pour Fisher, la pénétration pour Farmar et le physique pour Brown, ce qui permet une diversité de jeu intéressante pour Phil Jackson même si aucun de ces meneurs n’est véritablement un grand défenseur.
Seulement avec un Fisher vieillissant et des back-up encore trop tendres, les Lakers pourraient souffrir en playoff contre un Chauncey Billups ou en finale contre un Rajon Rondo ou encore un Mo Williams, qui ne s’était pas fait prier pour punir les Lakers le jour de Noël.

Le triangle en réponse

Seulement, le staff des Lakers a toujours fait confiance à Fisher depuis son retour en 2007 et même pendant le triplé du début des années 2000, l’exception reste la saison 2003-2004 où Fisher fut placé sur le banc, en back-up de Gary Payton.
Si Phil Jackson n’est pas plus inquiet que cela c’est que les raisons sont simples :

Les Lakers ont remporté quatre titres avec Fisher, donc pourquoi changer une équipe qui gagne, mais alors comment les Lakers font pour gagner avec des meneurs à 7 pts/m ?

La réponse s’explique avec un système de jeu devenu légendaire : l’attaque en triangle.
Que ce soit avec les Bulls de Jordan ou les Lakers version Shaquille O’Neal ou version Kobe Bryant, le triangle est LE système des équipes de Phil Jackson.
Ce système, basé sur le mouvement n’impose pas au meneur de garder le ballon trop longtemps, l’objectif étant de donner le ballon en poste bas pour ensuite jouer sur le pivot (ou Jordan lors du second triplé), et dès que le ballon est en poste bas chaque joueur extérieur devient un shooteur potentiel, c’est dans ce rôle que Fisher excelle.

A l’époque des Bulls, les meneurs titulaires ne scoraient pas plus que Fisher actuellement, John Paxson tournait à 7.8 pts/m sur les saisons 91 et 92, et Ron Harper (décalé au poste 1) assurait 7.6 pts/m entre 1996 et 1998.
La seule exception reste BJ Armstrong qui tournait à plus de 12 pts par match en 1992-93.

Un vrai/faux problème

On peut donc dire que le faible rendement de la mène n’est qu’un vrai/faux problème pour les Lakers, le triangle étant tellement efficace dans le système actuel, avec la polyvalence d’un Lamar Odom, l’immense jeu en poste bas de Pau Gasol et bien sur la présence de Kobe Bryant à l’extérieur (à 3-pts) ou l’intérieur (poste bas comme Jordan).
Phil Jackson a déjà remporté 10 titres et fait 12 finales sans un meneur de génie (on excepte le cas Payton) et cette année les Lakers sont toujours la meilleure équipe de la ligue avec un bilan de 28v-7.d
Le problème des Lakers, s’il y a un problème dans cette équipe, n’est donc pas à chercher de ce côté là.