Le banc des Spurs : Reservoir Dogs

À 24 heures du début des finales NBA, les deux équipes répètent une dernière fois leurs gammes et à San Antonio plus qu’ailleurs, celles-ci impliquent tous les joueurs de l’effectif, sans exception. La raison est simple : le banc texan est le meilleur de la ligue. Manu Ginobili, Boris Diaw et les autres remplaçants sont leaders de la NBA dans quasi toutes les catégories statistiques ! Cette année, plus que jamais, le banc des Spurs sera le facteur X de cette finale.

Des joueurs interchangeables et offensifs

Première aux points (44,5 par match), aux passes (11), aux pourcentages aux tirs (48%, 39% derrière l’arc, 81% aux lancers) mais aussi seconde aux rebonds (près de 17 par matchs) et troisième aux interceptions (3,2), la seconde équipe des Spurs constitue une plus-value inégalée dans la ligue.

Certes, ces chiffres s’expliquent aussi par l’attention portée par Gregg Popovich aux rotations (21 minutes par match pour chaque remplaçant, 1er de la ligue) mais cela n’explique pas cette infaillibilité.

Le banc des Spurs est simplement le plus offensif depuis celui de Chicago en 2005. Le Thunder en a fait l’amère expérience lors du match 6 puisque les remplaçants texans ont collé un 51 à 5 à leurs homologues. C’est une habitude pour San Antonio puisqu’une fois rentrés en jeu, ses remplaçants affichent un ratio positif de 3,9 points face à leurs adversaires, c’est tout simplement le meilleur ratio de la ligue.

Gregg Popovich a essayé 31 cinq différents !

Avec Manu Ginobili, Boris Diaw, Patrick Mills, Marco Belinelli, Matt Bonner mais aussi Aron Baynes et Cory Joseph, Popovich dispose d’une multitude d’options, adroites de loin et à même de favoriser la circulation de balle. Il l’a d’ailleurs prouvé tout au long de la saison, durant laquelle le coach a essayé pas moins de 31 cinq majeurs différents. De fait, le danger vient de partout. Cette saison, Mills, Belinelli, Boris et Ginobili ont ainsi à plusieurs reprises scoré 25 points ou plus cette saison.

À titre d’exemple, avec 13,2 points à 49%, 5,3 rebonds et 3 passes par match contre le Thunder, Boris s’est imposé comme une équation insolvable pour Scott Brooks. Trop massif pour les ailiers, trop rapide pour les joueurs de poste, le positionnement du Français complique la tâche de l’entraineur adverse lorsqu’il est adroit. De son côté, Ginobili reste cette étincelle incontournable. San Antonio affiche ainsi un bilan de 6 victoires pour 2 défaites lorsque son Argentin score 20 points ou plus.

Le banc de Miami moins responsabilisé

Cela garantit-il la victoire finale de San Antonio ? Non, mais c’est sans aucun doute le facteur X essentiel.

Ainsi, avec seulement trois minutes de jeu en moins, le banc floridien fait beaucoup moins bien (29,6 pts à un pourcentage moindre, 13,8 rbds et 5,8 ass). Or, en accumulant les minutes, le cinq de Miami risque d’être moins efficace.

Erik Spoelstra devra se montrer inventif et il l’a déjà fait tout au long de ces playoffs. En plus de Ray Allen et Chris Andersen, le coach de Miami a sorti avec succès Shane Battier contre Brooklyn, Rashard Lewis contre Indiana. James Jones, Michael Beasley voire Greg Oden peuvent encore sortir du bois. Néanmoins, tous n’ont pas eu l’occasion de prendre du rythme durant ces playoffs et les deux derniers sont inexpérimentés à ce niveau. La tenue de balle de Norris Cole sera aussi un point à surveiller : excellent shooteur, le meneur remplaçant perd néanmoins plus d’une balle pour 2 passes décisives distribuées.

Pour le banc de Miami, le challenge s’annonce compliqué car il s’apprête à affronter le banc plus redoutable de la ligue. La bataille des réservistes est lancée.