Doc Rivers : « Tout est de ma faute »

Le visage était aussi grave que l’heure l’est pour ses Clippers. Arrivé en conférence de presse après Mark Jackson, Doc Rivers avait perdu son éternelle bonhomie. Il refuse pour autant de tomber dans le piège du psychodrame, bien que conscient de la tournure prise par un scandale devenu international. Même Barack Obama y est allé de son commentaire, lors d’une visite officielle en Asie du sud-est. La tourmente Sterling est un très mauvais Vaudeville, une pièce indigeste mais les Clippers ne peuvent pas descendre des planches. Le coach angeleno le sait et il doit trouver les solutions pour remettre ses joueurs dans le sens (mental) de la marche vers le titre. En refusant de plaider la distraction, le Doc fait son mea culpa.

« Ce qui nous arrive dépasse le basket »

« Je l’ai dit aux joueurs dans le vestiaire après le match, cette défaite est pour moi. Elle est de ma faute. Je n’ai pas bien fait mon boulot. J’avais aimé l’état d’esprit des joueurs pendant la journée et avant le match, je n’ai pas aimé celui que j’ai vu sur le parquet et c’est ma responsabilité. Je ne peux pas les blâmer pour ça. Je dois mieux les préparer. Je pensais avoir fait ce qu’il fallait mais le match m’a prouvé le contraire. Quelle que soit la distraction, je n’ai pas bien fait mon boulot. Les joueurs veulent faire les choses correctement, leur envie est là et comme je leur ai dit également, je vais faire mieux mon travail et on va trouver la solution. Je sais ce qui se passe autour de nous en ce moment, j’ai compris l’importance que ça avait et je sais que ça dépasse le basket. Mais on a quand même un boulot à faire, moi le premier. Et je ne l’ai pas bien fait. Même si le match de ce soir s’explique par le scandale, c’est quand même ma faute. Je suis le coach. »

Confiant ne pas franchement soutenir l’initiative des joueurs à l’échauffement – « j’étais au courant, c’est leur décision. Je n’étais pas pour mais ce sont eux qui décident »- le champion 2008 sait que les Warriors feront pas le moindre cadeau.

« Quand le match commence, tout le monde oublie tout ce qui se passe et je ne vois pas pourquoi Golden State devrait en tenir compte. C’est comme quand un joueur est blessé, l’adversaire n’a pas à s’en soucier et il va t’agresser comme si de rien n’était. C’est pareil ici, que l’on soit blessé physiquement ou mentalement, Golden State n’a pas à s’en soucier et c’est normal. C’est une compétition et ce soir nous ne l’avons ni assumée ni bien gérée ».

« Je ne sais pas ce qui nous attend à domicile »

Son constat est lucide, comme souvent. Revenir au Staples Center sera-t-il plus pernicieux qu’avantageux ? Blake Griffin est persuadé que les fans seront encore plus derrière eux, Chris Paul lui en est moins sûr et l’incertitude le rend nerveux, comme l’ont confié les deux All Stars en conférence de presse. Quid du Doc ?

« Nous rentrons maintenant à la maison, çà devrait être notre petit coin de paradis mais je ne sais même pas si ça sera le cas. De toute façon, je ne sais même plus si l’avantage du terrain est si important dans cette série. Je sais que je peux trouver la solution et que les gars veulent bien faire, donc je dois faire mieux. L’équipe qui sera la plus concentrée, la plus confiante et qui sera la plus pointilleuse sur les détails remportera cette série. »

Dimanche, Lob City s’est mis une balle dans le pied en défense, notamment en laissant Curry prendre feu d’emblée. CP3 plaide coupable, Rivers ne veut blâmer personne si ce n’est lui.

« En défense, je dois re-regarder le match pour voir ce qui n’a pas fonctionné mais je sais déjà que nous avons mal communiqué sur le switchs, nous avons abandonné nos couvertures. Ce soir, ils ont été tellement plus agressifs que nous. Les rebonds offensifs étaient pour eux, les entre-deux, ils ont su s’ajuster pour libérer leurs shooteurs, qui sont peut-être ce qu’il y a de mieux dans l’histoire de la NBA. Mark Jackson a su faire un bon boulot, pas moi. »

Propos recueillis à Oakland