Blake Griffin le dit sans une once d’hésitation: « DJ est le capitaine de notre défense. » Sans sourciller, installé à un mètre de lui sur l’estrade de la salle d’interview de l’Oracle Arena, DeAndre Jordan écoute, sans oser acquiescer d’un hochement de tête. Le constat dressé par l’ailier-fort All Star, personne au sein du vestiaire ou en tribunes de presse ne peut le contester. Avec ses longs segments et sa présence athlétique, le pivot texan constitue une source de préoccupation majeure pour les Warriors, qui même en étant contraints de jouer small ball sont privés de leur force offensive sur le drive. Le tear drop et le floater de Steph Curry ? Disparus de la circulation. L’effet Jordan ?
« Ce soir DJ réalise cinq contres mais son impact va bien au-delà de ça, il faut prendre en compte tous les tirs qu’il a perturbés et gênés », répond Blake Griffin.
« C’est l’équipe qui rend meilleur chacun de nous », se contente d’énoncer l’intéressé, qui jeudi soir a battu un record de franchise en playoffs avec ses 22 rebonds, et qui est devenu le 3e joueur depuis 1986 à débuter les playoffs avec 5 contres et plus lors des trois premiers matches.
35e choix de la draft…
Depuis l’arrivée de Doc Rivers, le 35e choix de la draft 2008 a franchi le cap qu’aucun scout ne le voyait passer il y a six ans après une seule saison NCAA à Texas A&M. Ce développement, c’est avant tout la conséquence d’un changement de mentalité dans le vestiaire angeleno, où la défense est désormais une préoccupation majeure.
« Nos deux chantiers pour cette saison étaient de mieux défendre sur le poste 3 et sur la transition », confie Blake Griffin, à qui Chris Paul rappelle tous les jours que la défense, « ça peut être amusant et gratifiant ».
Aussi « amusant que gratifiant » que de squatter le Top 10 à coups de alley oop et de poster dunks. Cette année, la paire Griffin-Jordan a davantage fait parler d’elle pour ses bilans individuel collectif, et moins pour sa marque de fabrique : Lob City. C’est le signe que quelque chose a changé aux Clippers, et Jordan, auteur de 14 pts, 22 rbds et 5 cts dans la 3e manche, méritait d’ailleurs quelques voix pour les trophées de Most Improved Player et de meilleur défenseur de l’année. D’autant qu’il a terminé la saison, numéro 1 aux rebonds et à l’adresse aux tirs !
Premier de la ligue aux rebonds et à l’adresse aux tirs ; troisième aux contres
« Je pense que pour mes rebonds, tout part de notre défense collective » tempère Jordan. « On fait un boulot remarquable sur le porteur de balles ».
Pour Chris Paul, Jordan se comporte comme un libéro.
« Il nous couvre tellement de fois. Lorsqu’on est dépassé, il est derrière nous pour aider ».
Cette présence est rassurante, et pour Griffin, elle est contagieuse.
« Rien que sa présence est énorme dans la raquette. Lorsqu’il défend comme ça, il est notre point d’ancrage. Lorsque vous avez quelqu’un qui se dresse comme ça dans votre équipe, ça incite tout le monde à se mettre dans le rang. »
Pour Doc Rivers, la complémentarité, défensive, de son tandem Griffin-Jordan lui ouvre de nouvelles perspectives.
« Grâce aux capacités de DJ et Blake à wwitcher en défense, 95% du temps on joue avec nos grands, sans nous forcer à faire du « small ball ».
Pourtant privés d’Andrew Bogut, et ça compte évidemment sur les trois premières manches, les Warriors ne parviennent pas à imposer leur rythme, toujours dans la réaction, tandis que Rivers n’a pas besoin de s’adapter à leur jeu, imposant la puissance de sa frontline.
Propos recueillis à l’Oracle Arena
HIGHLIGHTS DU GAME 3
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