Brandon Jennings sur la voie de la rédemption

Avant  le début de la saison, nombreux étaient les sceptiques qui voyaient Brandon Jennings passer à coté de la grande carrière qui lui était promise au lycée (nous les premiers). Après une année décevante en Italie, le meneur se présentait à la draft avec plus de points d’interrogations le concernant que de certitudes. Si la plupart des observateurs s’accordaient pour reconnaître son potentiel, ils émettaient également de gros doutes quand à le voir se réaliser : éthique de travail limite, physique trop léger,  manque d’expérience etc. Tout semblait réuni pour que Jennings glisse vers le fond du premier tour de draft.

Le General Manager des Bucks John Hammond va tout de même donner sa chance au meneur de poche en le sélectionnant avec le 10^ème choix de la draft. Ce pari risqué à l’époque passe déjà pour un coup de génie après seulement 3 matchs ! Dès le match d’ouverture de la saison, l’excitation était palpable au Bradley Center de Milwaukee qui n’avait plus connu pareille ambiance depuis la dernière année de leur Big 3 (Sam Cassel, Glen « Big Dog » Robinson et Ray Allen) en 2002. Parachuté meneur titulaire, Jennings illumine le match par sa vitesse et sa vista, tirant la langue après chaque panier marqué, montrant une envie qui avait semble-t-il disparu des bords du lac Michigan.

Depuis, le dragster n’a pas déçu avec des performances offensives de haute volée (22 points et 5,3 passes décisives de moyenne) au nez et à la barbe de défenseurs ayant bien du mal à maitriser sa vitesse et ses changements de direction. La légende serbe Nenad Trajkovic qui l’a aidé à se développer en Europe n’est pas surpris de voir son ancien élève réussir une telle entrée dans la ligue :

« Je vous promet que si vous aviez amené directement Lebron James du lycée en Europe, nous l’aurions gâché. Nous demandons des choses différentes. Tous ceux qui viennent, jeunes ou vieux, des États-Unis, doivent s’adapter. Il l’a mieux fait que la plupart de ceux que  j’ai vu. Une année de plus en Europe et il serait devenu une star. Je ne sais pas si les gens en NBA comprennent ca. »

Jennings se retrouve désormais en tête des différents classements des rookies que proposent les grands médias américains que ce soient ESPN, Yahoo! Sports ou autres et il est déjà annoncé comme un probable candidat sérieux au titre de rookie de l’année. De par son exemple, il est probable également que de plus en plus de lycéens américains envisagent l’Europe comme une possibilité pour progresser (tout en étant payé) au lieu du cursus universitaire classique.

S’il est fort probable que Brandon Jennings rencontre plus tard les difficultés d’adaptation dont souffrent la majorité des rookies et même si Milwaukee risque fort de se retrouver une nouvelle fois dans les tréfonds de la conférence Est, l’enthousiasme et l’espoir qu’il apporte ne manqueront pas de redonner (un peu) le sourire aux fans des Bucks.