Rarement dans l’ère moderne du championnat universitaire, une équipe n’a dominé la saison de façon aussi autoritaire que ne l’a fait Kentucky lors de la campagne 1995-1996. Les chiffres parlent d’eux même : trente-six victoires pour deux défaites (concédées face à Mississippi State et UMass, deux des participants au Final Four), un écart moyen de vingt-deux points par match, et bien évidemment en point d’orgue le titre de champion NCAA.
Classés numéro un du ranking avant le début de la saison, les Widlcats n’ont jamais regardé dans le rétroviseur. Il faut dire que l’effectif de l’équipe était tout simplement trop riche et talentueux pour envisager une issue différente de celle du titre nationale. Avec un jeune coach très prometteur en la personne de Rick Pitino, et pas moins de neuf futurs joueurs NBA, un record, Kentucky possédait tous les ingrédients pour une saison réussie. Avec un leader d’expérience comme Tony Delk (17,8 points sur la saison), un jeune sophomore bourré de talent avec Antoine Walker (15,2 points), et un fabuleux casting de lieutenants mené par le freshman Ron Mercer (8,0 points), le danger pouvait venir de partout chez les Wildcats.
Rick Pitino aux manettes ; Tony Delk comme leader
Malgré une défaite lors du deuxième match de la saison face à l’équipe d’UMass et son pivot Marcus Camby, 32 points et 9 rebonds face aux Wildcats, les hommes de Rick Pitino ont vite repris leur marche en avant et ont enchaîné vingt-sept victoires de rang face à des adversaires tels que Georgia Tech, Louisville, Ole Miss, Florida, Alabama ou encore Vanderbilt. Invaincus en saison régulière de la SEC, les Wildcats ont cependant été surpris par Mississippi State et son duo composé d’Erick Dampier et Dontae Jones, en finale du tournoi de la conférence. En dépit de cet échec, la saison régulière de Kentucky a été particulièrement réussie.
Cette défaite n’a pas empêché les Wildcats d’être les grands favoris de la March Madness. Tombeur de Virginia Tech, Utah et Wake Forest lors des trois premiers tours, c’est sans surprise que l’on a retrouvé Kentucky à East Rutherford pour le Final Four, avec en demi-finale une revanche face à l’équipe d’UMass. Cette fois-ci, Kentucky est sorti vainqueur du duel avec 20 points de Tony Delk et 14 points d’Antoine Walker. En finale, les Wildcats étaient opposés à Syracuse et n’ont jamais été réellement inquiétés par les Orange. Tony Delk a une fois encore été le meilleur joueur de l’équipe avec 24 points, suivi par Ron Mercer, 20 points. Pour ses excellentes performances, Delk a logiquement été élu « Most Outstanding Player » du Final Four.
Une génération en or… qui ne brillera pas forcément en NBA
La fin de saison verra quatre joueurs de l’équipe tenter leur chance à la draft : Antoine Walker (6e choix, Celtics), Tony Delk (16e, Hornets), Walter McCarty (19e, Knicks) et Mark Pope (52e, Indiana). La dynastie des Wildcats se poursuivra la saison suivante avec une place de finaliste, sous la houlette de Derek Anderson et Ron Mercer, propulsés capitaines de route. Après cette nouvelle campagne réussie, la NBA et les Boston Celtics ont tenté le pari de débaucher Pitino où ce dernier a retrouvé Walker avant de sélectionner Ron Mercer avec le sixième choix lors de la draft 1997. Derek Anderson a lui aussi rejoint la NBA et les Cleveland Cavaliers. Suivrons Nazr Mohammed et Jeff Sheppard en 1998 après un nouveau titre de champion NCAA, et Wayne Turner en 1999.
Toute l’équipe championne a été honorée à la Rupp Arena en décembre dernier et reste à ce jour l’une des plus fabuleuses équipes de l’histoire de l’université de Kentucky et de toute la NCAA.