Interview Jermaine O’Neal : « Golden State est prêt à jouer le titre »

« Dis papa, dessine-moi une bague de champion ».

Le fiston de Jermaine O’Neal se moque bien des moutons et des histoires de Petit prince. Lui ce qu’il veut, c’est que son basketteur de paternel ramène le précieux bijou à la maison. Là au moins, le sacrifice de l’éloignement serait justifié. Après dix-sept saisons NBA et cinq équipes différentes depuis 2008, l’ex-All Star s’est laissé convaincre par les Warriors de prolonger sa carrière d’une campagne supplémentaire. Il explique ses raisons à Basket USA.

Jermaine, pour votre premier match de la saison face aux Lakers, vous avez montré que vous en aviez encore sous le capot. En plus de confirmer les attentes de l’équipe, est-ce aussi pour vous l’occasion de montrer que vous pouvez toujours jouer en NBA pour une équipe de playoffs ?

Je sais que je peux encore jouer, je n’ai pas de revanche à prendre sur les critiques. Mon temps de jeu va dépendre des problèmes de fautes et du scénario de chaque match. Mon corps me montre tous les jours que je peux apporter quelque chose à cette équipe. Depuis deux ans, mes genoux me laissent tranquille et je suis probablement en meilleure forme que la saison passée. Si je dois gâcher mon énergie à donner tort aux détracteurs, je serais malheureux. Ceux qui veulent me critiquer trouveront toujours quelque chose à dire. Je n’y fais pas attention. Je me concentre sur ce que je dois faire : être un leader vocal, être efficace au poste bas et bien défendre.

Est-ce la meilleure équipe avec laquelle vous ayez joué ?

En fait, cette équipe me rappelle celle qu’on avait à Indiana, quand nous visions le titre chaque année. Il y a des bons shooteurs, des mecs adroits au périmètre, des intérieurs efficaces, une bonne défense et un équilibre. La différence, c’est l’expérience mais les gars ont beaucoup appris des playoffs la saison passée. Ils savent maintenant ce qu’il faut faire pour aller au bout.

C’est ce qui vous a convaincu de repasser une saison entière loin de votre famille ?

Prendre la décision de signer à Golden State n’a pas été facile à prendre. Mais Bob Myers (le General Manager) a été mon agent pendant quatorze ans, quand il m’a appelé je savais à qui j’avais à faire. Je savais aussi quel genre de coach et d’homme est Mark Jackson. J’ai regardé l’effectif, les renforts de l’été, j’ai écouté le discours des dirigeants et j’ai été convaincu. C’est ici que je devais venir. Si j’ai appris quelque chose durant ma carrière, c’est qu’il faut savourer le moment présent. Tu ne sais jamais ce qui peut arriver le lendemain. Tu dois tout donner pour aller le plus haut possible sans regarder derrière toi parce que rien n’est garanti. Le business NBA a changé depuis mes débuts. Que ce soit les blessures, les trades, les changements de coach, tous ces facteurs empêchent les équipes de garder le même effectif pendant plusieurs saisons. Ce n’était pas le cas avant. Les Warriors me donnent l’opportunité de jouer pour le titre maintenant, pas demain. Cette équipe est mûre, elle est prête pour ça. Cela valait bien le sacrifice de passer une saison de plus loin de ma famille à Dallas, alors que notre nouvelle maison sera prête dans trente jours après deux ans de travaux.

Justement, est-ce que vous vous mettez encore plus de pression pour justifier ce sacrifice ?

Ma famille a compris pourquoi j’avais accepté l’offre de Bob (Myers), il n’y aucun problème avec ça. Mon fils a sept ans et je lui parle tous les jours. Il veut que je continue à jouer mais il voulait que ce soit à Dallas (rire). Cela n’a pas été facile pour lui la saison passée quand j’étais à Phoenix, il a eu du mal avec mon absence. C’est un peu le petit mec dans la maison désormais (sourire). Ma fille elle a quatorze ans, elle est plus habituée au milieu de la NBA. Elle sait qu’une chance comme celle que j’ai cette saison ne se produit pas tous les jours.

Propos recueillis au Staples Center