Depuis le début de l’Euro, Vincent Collet et ses hommes répètent que tout se jouera en quart de finale. Peu importe le chemin et la manière donc, sauf que celui emprunté par les Bleus n’est pas rassurant.
Une défaite inaugurale face à l’Allemagne, deux nouveaux revers lors des deux vrais tests face à la Lituanie et la Serbie, des problèmes défensifs sur le pick-and-roll et Tony Parker qui semble s’économiser dans sa moitié de terrain. Autant de points qui ne poussent pas à l’optimisme avant le quart de finale mercredi.
« L’Espagne ou la Slovénie, ça me convient très bien », assure pourtant Nicolas Batum. « L’Espagne, parce qu’on connait notre histoire commune. La Slovénie, parce que c’est peut-être eux qui auront la pression, surtout pour un quart de finale. Parce que si tu perds ce match, il ne reste plus rien derrière. Je ne sais pas quelle équipe nous convient mais je sais juste qu’on peut battre les deux ».
Des adversaires qui veulent éviter les Bleus ?
À demi-mot, l’ailier explique d’ailleurs que l’Espagne n’a pas vraiment envie de retrouver la France.
« Je sais que certaines équipes ne veulent pas nous jouer non plus. Même si on n’a pas montré grand-chose, ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas nous jouer. Certaines équipes ont peur de nous parce qu’à tout moment, on peut réagir. Et si on le fait, on sera très dur à battre ».
Il faudra pour cela réussir un match plein, ce que les Bleus n’ont toujours pas fait dans cet Euro. Il y a bien eu le dernier quart-temps face à l’Ukraine ou la première mi-temps, quasi-parfaite, contre la Lettonie. Mais la France n’a jamais réussir à maintenir une agressivité offensive et défensive sur 40 minutes.
C’est donc sans certitude que les Bleus retrouveront mercredi la Slovénie ou l’Espagne (la Croatie étant un cas peu probable). Ils auront l’occasion de montrer qu’ils peuvent enfin devenir un véritable groupe.
« On est l’équipe de France, il faut mettre nos ego de côté », commente Antoine Diot. « Mais on est tous de grands compétiteurs et une défaite vexe forcément. Le coach a parlé hier, il a remis certains choses en place. Boris, Nando et Tony ont pris la parole. Les cadres se sont exprimés pour dire ce qu’ils avaient à dire ».
Dans les vestiaires, Vincent Collet a ainsi reproché à ses joueurs leur individualisme. Sur le banc, il n’y a d’ailleurs guère qu’Antoine Diot pour saluer les exploits de ses coéquipiers et mettre un peu de vie. Plus globalement, les Bleus semblent jouer ensemble sans vraiment se faire confiance.
Le réveil défensif de Tony Parker ?
Quant à Tony Parker, qui reste efficace offensivement (17.3 points à 53.2% et 3.9 passes), ses prestations défensives inquiètent. Vendredi, le sélectionneur avait pourtant salué les efforts de son meneur.
« Tony s’est beaucoup employé ce soir. Sa défense en début de match n’avait rien à voir avec celle de mercredi [contre la Belgique]. »
Mais hier, Nemanja Nedovic a trop facilement inscrit 17 points (5/8 de loin), devenant le dernier d’une longue liste de meneurs qui profitent du manque d’agressivité défensive du joueur de San Antonio dans cet Euro. Après notamment Pooh Jeter (20 points – 4/9 à trois points), Sam Van Rossom (9 points en première mi-temps – 3/4 à trois points) ou encore Dairis Bertāns (28 points – 4/6 à trois points).
Est-il fatigué par une saison NBA harassante ? Ou s’économise-t-il ?
« Tony ne se préserve pas », assure Antoine Diot. « Et puis, il se sublime avec la pression. On a des gars qui aiment ça et qui s’en servent pour être meilleur. J’espère que ce sera le cas en quart parce qu’on en aura besoin ».
C’est certain. Mercredi, l’équipe de France doit montrer le visage guerrier qu’elle recherche depuis le début de la compétition. Elle en est capable et peut-être que le fait de se retrouver dans une arène remplie de 12 000 fans slovènes permettra de souder ce groupe qui n’a encore jamais réussi à combattre ensemble.
Retrouver l’ennemi espagnol pourrait avoir le même effet. Le seul problème, c’est que les Bleus en sont encore au stade des suppositions et des promesses. En espérant qu’ils les réalisent enfin.
Propos recueillis à Ljubljana