Ne l’appelez pas « White Mamba ». Certes ça le fera sourire et il ne s’offusquera pas de faire fi du droit d’auteur réservé à Brian Scalabrine. Mais Steve Blake refuse le surnom, même si ce n’est qu’un clin d’œil amusant : tout lien avec l’appellation Mamba, il le rejette. « Je ne peux et ne veux pas l’assumer », rigole-t-il en justifiant ce revers de la main aussi lucide que modeste. Pour sa meilleure saison avec les Lakers (6,9 pts), le meneur remplaçant a profité du premier match sans Kobe Bryant dimanche, pour réaliser sa performance la plus aboutie de cette campagne compliquée.
« Depuis mon retour je me sens bien et quand j’ai vu que ça rentrait, j’ai continué », explique le Terrapin après ses 23 points dans l’obligatoire succès face aux Spurs.
A la pause il en comptait déjà 18, des stats à la Kobe. Impeccable au shoot, la doublure habituelle de Steve Nash a également été brillant dans la gestion collective et en défense, provoquant une rare louange de D’Antoni à son égard.
« Quand Kobe joue, il aime diriger, avoir la balle là où il veut et appeler les systèmes qu’il pense être le plus appropriés sur l’instant, ce qui est génial. Mais maintenant qu’il n’est plus là, c’est mon rôle de tenir la baguette, de sentir à qui donner le ballon et quand. C’est mon boulot de meneur d’être le coach sur le parquet et j’aime ce rôle là », développe l’ancien Blazers, qui n’a jamais autant scoré en moyenne depuis 2010 et sa dernière saison dans l’Oregon.
Qui prendra le dernier shoot puisque Kobe n’est plus là ?
Face à San Antonio, Blake, mais aussi Antawn Jamison ou Pau Gasol (17 tirs !) ont pris plus de tirs que d’habitude, et ce sera la règle désormais.
« Kobe est un joueur dominant, il a besoin d’avoir le ballon dans les mains et on veut jouer avec lui. Ce soir on avait le feu vert pour tous montrer ce dont nous sommes capables, et chacun en a tiré avantage », résume-t-il, confirmant l’impression visuelle laissée après 48 minutes de grinta par une équipe plus solidaire, plus agressive, plus unie.
Sans son leader offensif, L.A peut-il créer la surprise et faire taire ceux qui annoncent déjà son enterrement ?
« C’est déjà arrivé à d’autres équipes de perdre leur star et on l’a vu, dans les premiers matches qui suivent les gars jouent avec une grosse énergie et ça gagne. Mais c’est une fois que les adversaires se sont adaptés et ont analysé la nouvelle donne que le danger arrive, là les choses se compliquent. On doit être préparé à ça. Comment ? En comprenant les ajustements adverses pour nous-mêmes ajuster nos systèmes. C’est le jeu du chat et de la souris », répond Blake. « Quand chacun est concentré, appliqué et remplit son rôle, on peut faire beaucoup de choses », assure-t-il. « Tous les match-up nous conviennent, on fera le boulot quelle que soit la suite de la saison. »
Dans l’apprêté des playoffs, s’ils battent Houston ce mercredi, ces Lakers orphelins de leur tueur devront se réinventer dans le money-time. Finies les isolations pour « Vino », D’Antoni va devoir laisser le champ libre à celui qui aura le meilleur shoot.
« On n’a pas encore décidé qui prendra le dernier shoot, ça sera sûrement un pick and roll. On y travaille », confie Blake en rigolant. « C’est quand même important d’avoir une certaine confiance dans un joueur ou un système quand arrivent les possessions décisives. Sans Kobe on doit avoir confiance les uns dans les autres car quiconque sera dans la meilleure position héritera du tir. »