Houston comme dans un rêve

C’est l’histoire d’une équipe pas comme les autres.

Elle perd son meilleur marqueur ? Qu’à cela ne tienne, son géant Chinois le porte sur ses épaules, aidé par un collectif plus équilbré.

Le même Yao se blesse ? Pas de problème, Scola et Brooks prennent les choses en main, aidés par un collectif encore plus solidaire.

Ces Rockets sont incroyables. Après l’humiliation du Game 5 au Staples Center, il était écrit que sans son duo de All Star Houston rendrait les armes, avec honneur mais sans pouvoir lutter.

Que nenni : portés par un Luis Scola en mode olympique, les Rockets donnent une leçon de basket aux Lakers (95-80), condamnés à un Game 7. Pendant ce temps, les Nuggets se la coulent douce en attendant.

« Depuis deux jours, tout ce que j’entendais c’est que les Lakers ne reviendraient jamais à LA. Mes gars dans le vestiaire pensaient autrement. »

Rick Adelman peut être très fier de ses troupes. Jamais peut-être depuis son arrivée sur le banc d’une franchise qu’il a ramenée sur le devant de la scène, l’ancien gourou des Kings n’avait porté un tel regard d’admiration sur ses joueurs. Ce qu’ils ont fait jeudi soir au Toyota Center restera dans la mémoire collective de la ligue. Sans Yao et T-Mac, ils se sont amusés face à des Lakers amorphes, pris à la gorge. La première mi-temps aura été un copier-coller de celle du Game 4. Houston inflige un 17-1 d’emblée pour se construire un pécule de 18 unités àla pause.

« On a su être très agressif, c’était le plan de bataille. On a été concentré du début à la fin, en jouant comme on sait le faire. Avec nos armes », commente Shane Battier, qui a joué 42 minutes en étant malade.

Des guerriers ces Rockets on vous dit. Prenez Luis Scola. L’Argentin est transporté par un énergie quasi mystique jeudi soir. Le champion olympique 2004 a réussit tout ce qu’il voulait : 24 pts à 10/17 et 12 rbds. C’est lui avec Aaron Brooks qui a lancé la chevauchée fantastique de la première période.

« On s’éclate, la pression est sur eux désormais. Nous on continuera de jouer comme on sait le faire« , lance Brooks, auteur de 24 pts avec 3/4 à trois points, et fer de lance en fin de quatrième quart-temps (8 pts dans les 5 dernières minutes).

Avec 15 pts 9 rbs et 100% aux tirs, le miraculé Carl Landry a été le facteur X inattendu. C’est lui qui fera exploser le Toyota Center comme une cocotte-minute en écrasant un dunk qui laissait Houston 10 points devant avec 6 minutes à jouer. L’absence de Yao ? A peine remarquée.

« Ils nous sont tombés dessus d’entrée et on n’a pas débuté le match comme nous aurions dû. On n’a pas respecté le plan de jeu« , regrette Kobe, retombé dans ses travers de solistes maladroit le temps d’une rencontre (11/27, 32 pts).

Le MVP 2008 se fendra ensuite d’un hommage appuyé à ses bourreaux du jour.

« Ils ont tous la même mentalité et se battent pour la même chose et sur chaque ballon. Ils ne lâchent rien et c’est pour ça qu’on se retrouve dans cette position. Le Game 7 sera excitant. »

Phil Jackson reste lui aussi positif :

« Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. On jouera notre basket, dans notre salle on n’a pas le même visage et c’est encore apparu comme une évidence ce soir. »

LA sait déjà une chose avant le match décisif. Il lui faudra marquer plus de 100 points. Les champions de conférence en titre en sont à 0-4 quand ils restent en-dessous de ce seuil, fatidique pour eux. Au Staples Center, il faudra également être plus adroit que jeudi. A priori il sera difficile de faire pire : 35*% dont 21% à trois points. Fisher et Ariza devront montrer un autre visage.

Quid de Bynum, dont la nullité depuis le début de la série est très inquiétante ? Réponse dimanche soir. Dans leur histoire, les Lakers n’ont perdu que 4 séries sur 34 dans un Game 7 après avoir mené 3-2.

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