Contrairement à d’autres postes comme shooting guard ou ailier-fort où Kobe Bryant et Tim Duncan dominent leur sujet depuis des lustres, la hiérarchie des meneurs dans la NBA évolue de façon cyclique.
Souvenez-vous, lors de la saison 2004-2005, Steve Nash avait pris la place de Jason Kidd en pôle position des meneurs de la ligue depuis plusieurs saisons. Une place qu’il va conserver trois saisons, remportant deux titres de MVP.
Puis, la saison dernière, Steve Nash a dû abandonner son leadership au jeune Chris Paul. Meneur des Hornets, CP3 est encore cette année le meilleur meneur NBA, et du monde.
Paul a tout pour lui : talent, belle gueule, super état d’esprit et charisme. C’est bien simple, on le voyait dominer le poste de meneur pendant de longues années.
Seulement, depuis quelques semaines, un homme joue au basket de façon assez impressionnante, au point de semer le doute dans la tête des fans et des observateurs. Et si Paul avait un challenger pour le titre de meilleur maneur de la ligue ?
Cet homme, c’est Deron Williams, du Utah Jazz.
Avant d’effectuer une comparaison individuelle, et éventuellement de dégager un vainqueur de ce duel, jetons un oeil aux bilans de leur formation respective.
Aujourd’hui les Hornets sont 5eme de l’Ouest avec 38 victoires et 22 défaites.
Utah est juste derrière, 6eme avec 39 victoires et 23 défaites.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas le bilan de leur équipe qui fera la différence.
Quels éléments nous permettent donc d’avancer que D-Will est meilleur ou aussi fort que CP3 ?
D’abord les stats : sur les 5 derniers matchs, les deux joueurs tournent exactement à 17,2 pts et 13,8 passes / match, chacun ! Avec chacun un match à 20 passes !
Sur la saison, Paul tourne à 21pts/m, avec 11passes, 5 rebonds et 2,7 interceptions/m.
CP3 domine le secteur des passes et des interceptions, et sur le plan comptable, il n’a pas d’égal dans la ligue au poste de meneur. Avantage à lui sur le plan des chiffres, et sur l’ensemble de la saison.
CP3 est un vrai playmaker, à l’ancienne. Il passe d’abord, puis shoote après. En défense, sa lecteur du jeu lui permet de voler des ballons à la pelle. Ce n’est pas un grand défenseur sur l’homme mais il a un incroyable sens de l’anticipation.
Durement blessé, D-Will a loupé le début de saison. Malgré ce coup d’arrêt, il tourne à 19pts/m et 10,6 passes.
Il est le dauphin de Paul à la passe, et c’est plutôt un meneur offensif. Il pénètre beaucoup, et joue beaucoup sur son physique. Mais sur les 13 derniers matchs, il distribue le caviar comme jamais avec 11.8 pds/m. Sur cette période, Utah a remporté 12 matchs sur 13.
C’est l’incroyable série de Utah qui marque les esprits et qui fait qu’aujourd’hui, Deron Williams peut prétendre être le meilleur meneur de la ligue. Alors que l’infirmerie était pleine, D-Willa tenu son équipe à bout de bras, prouvant qu’il pouvait rendre les autres meilleurs comme Paul Millsap ou Ronnie Brewer.
Utah fait peur, et a accroché Boston, L.A, Denver, Houston et… la Nouvelle Orléans à son tableau et se pose en outsider numéro 1 de la conférence Ouest.
Numéros 3 et 4 de la draft 2005, les deux champions olympiques évoluent donc dans deux registres différents mais leur impact sur le jeu est similaire.
Lors de leur dernier affrontement, le 21 février dernier, D-Will avait compilé 20pts et 13 passes à 9/16 alors que CP3 cumulait 24 pts à 11/19 mais seulement 7 passes.
Voués à se tirer la bourre encore une dizaine d’années, Paul et Williams sont vraiment difficiles à départager.
En fait, comme souvent lors de duels de cette envergure, la différence se fera en playoffs. C’est là que l’on pourra distinguer les très bons joueurs des super joueurs.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Qui est le meilleur meneur de jeu actuel ?
Analyse de Jalen Rose
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