Love Me Thunder

La première saison du Thunder a plutôt mal débuté. Le déménagement à Oklahoma City, qui avait accueilli les Hornets pendant une demi-saison, a fait grincer beaucoup de dents, et nombreux sont ceux qui regrettent Seattle et ses Sonics. La cité d’Emeraude était l’hôte des Supersonics depuis 1941 41 ans avec, au palmarès, un titre de champion en 1979, et une finale inoubliable face aux Bulls en 1996.
On n’efface pas comme çà une telle terre de basket pour simplement faire plaisir à de riches investisseurs… Mais le mal est fait, et on ne peut plus revenir dessus.

Ensuite, il y a eu le début de saison foiré avec un compteur de victoires qui reste bloqué, puis un coach viré. On se dit alors que le Thunder va battre le record du plus petit nombre de victoires en saison régulière…
Mais aujourd’hui, le club a trouvé une certaine stabilité avec le coach Scott Brooks aux manettes, même si le bilan reste clairement insuffisant (13 victoires en 56 matchs).
Mais l’intérêt porté à ce club, ne concerne pas son jeune passé mais son présent et surtout son avenir. En effet, le Thunder tient dans son coffre, une pièce d’or, et deux d’argent.

L’or est matérialisé par Kevin Durant. Alors qu’il dispute seulement sa deuxième saison, le meilleur rookie 2008 joue à un niveau hallucinant. C’est bien simple, jamais depuis LeBron James, un sophomore n’avait autant progressé.

Kevin Durant est un All-Star en puissance

L’an passé, Durant tournait à 20 pts, à environ 43% et un peu moins de 5 rebonds lors de saison rookie. Pas mal mais son implication aux rebonds était faible par rapport à son bilan universitaire (12 prises en moyenne avec Texas). Il faut dire que P.J. Carlesimo voulait en faire un shooting guard…
Cette année, replacé à l’aile, Durant explose : 26 pts à 48% et presque 7 rebonds/match. Il est le 4ème scorer de la ligue, et ses stats aux shoots sont ultra intéressante : 43 % à 3-pts et 86 % aux lancer francs.
Durant possède un shoot de plus en plus fiable, avec une gestuelle à faire pâlir Ray Allen. Même s’il n’est pas All-star cette année (un scandale !), ce joueur est amené à faire de grandes choses, et à nous livrer des performances incroyables à l’avenir comme en témoignent ses 47 pts contre les Hornets ou encore ses 8 matchs sur 9 en février à plus de 30 pts…

Mais Durant n’est pas seul au Thunder. Comme toute bonne star qui se respecte, il a des Lieutenants. En l’occurrence, il est épaulé par deux joueurs ultra complémentaires, un meneur explosif et un 4 fiable.

Jeff Green se voit en nouveau Pippen

Son compagnon de draft, Jeff Green progresse tout autant : de 10 à 17 pts et de 4 à 7 rebonds/match. Son principal fait d’arme cette saison reste son buzzer beater, le 21 janvier contre les Warriors. Plutôt petit pour un ailier fort (2m06), cela ne l’empêche pas d’être présent aux rebonds et de coltiner les meilleurs power forwards de la ligue.
En début de saison, Green confiait qu’il se voyait bien comme le nouveau Scottie Pippen. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

La pépite Westbrook

Et pour compléter ce Big Three, Russell Westbrook drafté en 4ème choix. L’ancien pensionnaire de UCLA, réalise une bonne saison rookie avec 15 pts, 5 passes et presque 5 rebonds par match. Samedi soir, il a réalisé l’un des ses meilleurs matchs en carrière contre les Warriors avec 31 pts (son 5ème match à 30 pts ou plus), 11 passes et 5 rebonds avec notamment un dunk de folie, sa grande spécialité malgré sa relative petite taille (1m91).
Ce Big Three affiche 20 ans de moyenne d’âge, mais cumule à 58 pts (60 % des pts du Thunder !), 18 rebonds et 10 passes par match.

Associez cela à Nick Collison et Nenad Kristic (16 pts, 11 rebonds à eux deux), et ajoutez quelques vétérans plus que potables (Desmond Mason, Earl Watson…), et vous obtenez une bonne petite équipe, capable de faire du bruit dans les années à venir

Tyson Chandler était le joueur idéal

En fait, il leur manque juste un intérieur dominant pour équilibrer leur jeu. Le transfert loupé de Tyson Chandler est un coup dur pour cette franchise, et il faut désormais attendre la draft (Blake Griffin ?), ou l’intersaison pour recruter un bon pivot.

Une chose est sûre, cette équipe a de l’avenir et on ne perd pas son temps à les regarder jouer. Pour juger de leurs progrès, on les suivra dans leurs prochains matchs avec des affrontements face aux Lakers, aux Mavs et aux Grizzlies. Trois formations de niveau différent, qui permettront de mieux situer le Thunder sur l’échelle de la NBA.