A l’ultime seconde, Pau Gasol envoie les Lakers en demi-finale

Dans un match d’une grande intensité et serré de la première à la dernière seconde, les Lakers s’imposent sur une claquette de Pau Gasol inscrite à 0.5 seconde de la sirène. Le champion en titre a relevé la tête depuis deux rencontres et se prépare à retrouver Utah en demi-finale de conférence.

Pour le Thunder, ces premiers playoffs ont confirmé l’immense potentiel de cette équipe, portée par un duo exceptionnel : Westbrook-Durant. L’avenir leur appartient.

Au début de ce match 6, le Thunder avait pour la première fois les yeux dans le vide, face à l’élimination. Comment allait réagir cette jeune équipe face à une telle situation ? Devant un public habillé tout en bleu et chauffé à blanc, les hommes de Scott Brooks jouaient pour leur survie. Et ils ont vendu chèrement leur peau.

Avec l’adrénaline au maximum, le match débutait à l’avantage des Lakers, comme souvent dans la série. Kevin Durant jouait en-dehors de son registre habituel et ratait tous ses shoots. On se disait alors que la soirée allait être longue à Oklahoma City. C’était sans compter sur Russell Westbrook, qui utilisait sa vitesse et beaucoup d’écrans pour se débarrasser de la défense de Kobe Bryant. A ses côtés, Nenad Krstic faisait montre d’une belle efficacité.

Le match était serré et le restera longtemps. Malgré quelques accélérations de Los Angeles, jamais le score n’enflera. Au troisième quart-temps, Kobe Bryant prit les choses en main, alternant 3 points, shoots à mi-distance et lay-ups dans un festival offensif. Le Thunder ne lachait toujours pas et Jeff Green, associé à Westbrook, compensait la maladresse de Durant. Lui qu’on attendait transcendant était en difficulté avec son shoot. Il tentait bien d’aller récolter quelques points aux lancers mais souffrait face à la défense de Ron Artest.

Début du quatrième quart-temps et 3 points d’avance pour les Lakers. Shannon Brown inscrivait un 3 points et donnait de l’air aux siens. Les deux défenses se resserraient et les shoots devenaient de plus en plus compliqués. Un bon passage de Luke Walton suivi du premier (et dernier) 3 points de Ron Artest donnait 7 points d’avance aux hommes de Phil Jackson.

Ceux-ci pouvaient voir venir la fin de match. Sauf que les grands joueurs ne meurent jamais et Kevin Durant, cette saison, a prouvé qu’il en faisait partie. Sorti de sa torpeur, il marquait à longue distance. Portés par cette énergie du désespoir qui démultiplie les forces, le Thunder, sur les ailes de Russell Westbrook, recollait et passait même devant.

La salle devenait folle avant que Kobe Bryant ne ramène l’écart à 1 petit point. 2 minutes à jouer, balle dans les mains du Thunder. Westbrook, bien servi par Durant, ratait un petit shoot ligne de fond. Pau Gasol s’arrachait pour le rebond qui atterrissait dans les mains de Bryant. Avec 17 secondes à jouer, la scénario était connu. Bryant jouait l’isolation sur Russell Westbrook, prenait le shoot tandis que la salle retenait son souffle. Le ballon rebondissait sur le cercle et, déjà, des bras commençaient à se lever. Pau Gasol s’occupait de faire taire tous les cris de joie qui perçaient. Venu de l’opposé, il récupérait et marquait à 5 dixièmes de la fin, son seul panier en seconde mi-temps. Serge Ibaka, si précieux jusque là, s’était fait devancer par l’Espagnol.

Un shoot désespéré de Westbrook n’y changera rien. Les Lakers avancent et rencontreront le Jazz. Et le Thunder aura prouvé pourquoi cette équipe a remporté 50 victoires cette saison.

« Ce sont les playoffs. C’est de ça qu’on parle, » rappelait d’ailleurs Phil Jackson. « Quand vous avez des équipes qui ont gagnées plus de 50 matchs comme le Thunder, ils ont de la fierté en eux. Nous avions dit que ce serait une série compliquée, et ça a été une série compliquée. »

Scott Brooks, toujours très positif dans son approche, souhaitait lui féliciter ses joueurs :

« Je suis fier de mes joueurs, » affirmait ainsi le coach du Thunder. « Ils ont tout laissé sur le terrain. Ils n’ont à avoir honte de rien. »

Le mot de la fin reviendra au héros du soir, Pau Gasol, qui, en vrai gentleman, félicitait ses adversaires :

« C’est très agréable de gagner un match, peu importe comment, et d’être capable de finir cette série face à ces joueurs qui ont vraiment très, très bien joués face à nous. »