39 minutes de tension. 39 minutes durant lesquelles la Serbie semblait au-dessus. 39 minutes pour nous offrir 60 secondes complètement folles. Portée par le talent de Milos Teodosic et l’adresse de ses shooteurs extérieurs, notamment Marko Keselj, l’équipe serbe pensait avoir fait le plus dur.
Mais malgré un Ersan Ilyasova en difficulté au niveau des fautes, malgré un Hedo Turkoglu qui enchainait les mauvais choix, la Turquie, portée par tout un peuple, est allé glaner sa victoire sur un lay-up de Tunçeri à la dernière seconde.
Récupérant une balle mal négociée par Turkoglu, le meneur, grand bonhomme de la fin de match, allait vers le cercle pour qualifier les siens (83-82).
Que ce fut compliqué pour les Turcs. Bien défendus, bien orientés, ils bégayaient offensivement et s’en remettaient au talent individuel d’Hedo Turkoglu pour rester dans le match. Car, en face, la Serbie posait son jeu, plaçait ses joueurs et mettaient à mal la défense si particulière des joueurs turcs.
Nenad Krstic était énorme à l’intérieur, s’opposant aux géants Erden et Asic. A la mi-temps, il permettait aux siens de faire l’écart. 42-35.
De retour des vestiaires, la Turquie accélérait, profitant également d’un arbitrage qui tenait compte de l’ambiance surchauffée. Et revenait à égalité. Mais Milos Teodosic, avec son culot monstre et son talent, enchainait les actions d’éclat. Panier à 3 points en première intention, passe dans le trafic, feinte puis lay-up. Tout y passait et la menace turque s’éloignait à nouveau.
Mais les Turques n’abdiquèrent jamais. Resserrant leur défense, ils profitaient d’une baisse d’adresse serbe pour grignoter leur retard grâce à un super Ömer Onan. Mais Krstic, toujours là, remettait les siens dans le bon sens, imité par l’inévitable Teodosic.
On attendait Turkoglu ou Iliyasova. C’est finalement la traction arrière, Tunçeri et Onan, qui permit aux Turques de repasser devant à une minute de la fin du match. Ça nous promettait une fin de match folle. Elle le fut.
Hedo Turkoglu, porté par son ego, tentait un shoot de loin bien trop compliqué. La possession était pour les Serbes et Milos Teodosic. Si le meneur est génial, il est aussi fou. Il tentait un tir à 3 points bien trop rapide, peut-être pour obtenir le dernier panier. C’était raté.
Marko Keselj prenait le rebond, récoltait la faute et marquait les deux lancers. La Serbie repassait devant. 80-79. Semih Erden, venu au relais d’un Ömer Asik qui fit semblant d’être blessé pour ne pas avoir à tirer de lancers, inscrivait le panier et ratait le lancer bonus.
La Turquie était repassée devant. Balle à Teodosic. On attendait le shoot mais le meneur initiait le mouvement et c’est Velickovic qui scorait de près. 4 secondes à jouer et la Turquie était de nouveau dans la position du chasseur.
Ça devenait extrêmement compliqué. On servait Turkoglu qui laissait échapper le ballon… Celui-ci glissait vers la ligne de touche mais Tunçeri récupérait la gonfle, se glissait ligne de fond et marquait. La Turquie était de nouveau devant. 83-82.
Il restait désormais 4 dixièmes et la Serbie avait encore une chance de renverser le match, de renverser toutes les émotions. Velickovic héritait du ballon et le poussait vers le cercle. Mais Erden, le pivot, était là et contrait l’ultime tentative.
C’était fini. La Turquie rencontrera les Etats-Unis en finale du championnat du monde. C’était la finale que tout le monde attendait. Le chemin fut somptueux, le dénouement devrait l’être tout autant.
La boxscore : cliquez sur l’image pour l’agrandir