Le banc des Suns remet les pendules à l’heure

Ça fait déjà quelques temps qu’on parle du banc des Suns comme d’une des forces majeures de cette équipe. Cette nuit en a été la démonstration magistrale. Alors que les Lakers avaient repris l’avantage en début de quatrième quart-temps, c’est leur banc qui a fait la différence, assurant la victoire (115-106) pour égaliser à 2-2.

Le sweep envisagé après les deux premiers matchs semble désormais bien loin.

Comme d’habitude, le match débutait sur un rythme élevé. Los Angeles prenait le contrôle de la peinture tandis que Phoenix se reposait sur son adresse de loin et à mi-distance. Deux styles pour un même résultat car les deux équipes ne se lâchaient pas.

Menacé d’être mis au repos par Phil Jackson, Andrew Bynum y allait de son dunk pour rassurer son coach sur l’état de son genou à la fin du premier quart et les deux équipes pouvaient souffler. 23 partout.

Commença alors la première salve du banc des Suns. Dragic, Barbosa, Dudley, Amundson et Frye rendaient fous les Lakers. Le mouvement d’attaque submergeait une défense qui avait repris ses mauvaises habitudes de la saison régulière à l’extérieur. Trop statiques, parfois trop laxistes, les coéquipiers de Kobe Bryant semblaient impuissants face à la vitesse et l’énergie du banc adverse.

Même Channing Frye rentrait ses shoots et, comme les titulaires maintenaient ensuite l’écart réalisé, on se disait que les Lakers étaient dans de sales draps. 64-55 à la mi-temps.

C’était sans compter sur Kobe Bryant, encore une fois inarrêtable, qui enchainait tirs de loin, passes bien senties et ramenait les siens à 1 tout petit point à l’entame du dernier quart. Le troisième quart fut un véritable cauchemar pour Phoenix qui ne marquait guère plus que grâce aux lancers-francs. Face à la symphonie jouée par Kobe, les titulaires de l’Arizona semblaient s’être pétrifiés.

Alors, lorsque Jordan Farmar remit les Lakers devant en début de quatrième quart, la bataille semblait sur le point de tourner. Mais le banc des Suns revint à la charge. Eux ne se posent jamais de questions, ils jouent. Et ils jouent bien.

Magnifiques à 3 points, profitant de choix offensifs suspects de Lamar Odom, ils reprenaient le large pour s’assurer une deuxième victoire dans la série. Un dernier assaut californien n’y fera rien. Les Suns l’emportent 115-106 avec un banc qui cumule 54 points… quand celui des Lakers n’en compte que 20.

« Nous croyons en ces gars, et ils croient vraiment en eux, » expliquait ainsi Alvin Gentry. « Ce soir, ils ont joué aussi bien qu’ils le pouvaient. Je pense qu’ils ont été encore meilleurs défensivement qu’ils ne l’ont été offensivement, et je pense qu’ils ont été très bons offensivement. »

Obligés de courir après le score, les Lakers se sont épuisés et, ne pouvant pas compter sur leur banc, ont été incapables de contenir la furia adverse. Battus dans l’agressivité, ils n’ont ainsi tenté que 13 lancers quand leurs adversaires en récoltaient presque 20 de plus. Sans doute un effet des multiples coupes vers le panier qui font le jeu des Suns, et du fait de jouer à domicile.

Depuis le premier match perdu face à Portland, Phoenix a ainsi remporté tout ses matchs dans l’Arizona. Les Lakers, eux, ne se sont jamais inclinés sur leurs terres. Alors que tout le monde retourne à Los Angeles pour un match 5 qui décidera du sort de la série, Phil Jackson espère sans doute que cela ne change pas.