Il est tranquillement affalé sur une chaise d’abonné millionnaire, derrière les panneaux. Le Staples est vide. Il vient de se faire une bonne trentaine de minutes de shooting, il peut bien papoter avec notre confrère Rémi Reverchon.
Moment de détente avant un match important pour Nico, qui enchaîne les grosses performances offensives depuis une semaine. Portland peine sur la route et son ailier n’a pas d’explication sur une inconstance que même Nate McMillan ne comprend pas.
« On se pose beaucoup de questions, on n a pas beaucoup de réponses donc il faut juste qu’on joue au basket et ensemble. Les gens s’interrogent mais on n’est pas non plus à la ramasse. On est à 17-15, en positif, et pas à 5-20. Faut juste qu’on commence à gagner des matches à l’extérieur, car c’est notre principal problème », nous explique-t-il, le ton posé comme à son habitude.
Remis dans le cinq majeur, le vice champion d’Europe donne pour l’instant raison à son coach.
« Nicolas est plus agressif, il n’attend plus que le ballon vienne à lui et il se crée ses shoots. Il est plus consistant et plus productif, forcément il gagne en temps de jeu et j’appelle plus de systèmes pour lui », nous assurait quelques minutes avant le technicien de Portland.
« C’est sûr que le coach me fait plus confiance », confirme Batum. « Il m’a mis dans le cinq et m’a dit d’être moins passif. Il a été clair sur le fait qu’il comptait sur moi cette année et qu’il voulait que j’attaque car je ne suis plus le petit jeune joueur. Je ne dois plus être un défenseur dans le corner, faut que je joue un peu ».
Depuis le 25 janvier, la prolongation de contrat, finalement non signée, ne pollue plus l’esprit de Nico. Et bien entendu, « c’est un des facteurs de mes bonnes performances actuelles », concède-t-il.
« Quand on en parle tout le temps, forcément ça t’affecte même si tu essayes de ne pas y penser. La date limite est passée et je suis plus libéré ».
Le coup de pompe de début janvier est un lointain souvenir, les cannes gambadent désormais. Merci Nancy ?
« Le Sluc m’a permis de garder le rythme et d’être bien en jambe, ça m’a beaucoup apporté », avoue l’ex-Cougar.
Le lendemain, les Spurs invaincus depuis 11 matches du pote TP se pointent à Portland. Dernier match avant la pause du All Star weekend.
« Le break va nous faire du bien. Après il faudra un gros run pour attaquer les playoffs en bonne position », lance Batum, qui va en profiter pour se reposer. Car après la NBA, place aux JO. « Onze matches de préparation, ça me va. L’an passé on en a eu 10 et ça a bien marché. La reprise est plus tôt cette fois, donc Vincent [Collet, le sélectionneur] va gérer différemment les temps de jeu au début je pense ».
Du Batman dans le texte. Il est presque 19h00, il se lève et file au vestiaire. Un soir de plus dans une saison « très importante (pour moi) ».