On avait quitté Joakim Noah fin septembre, après la finale perdue par la France face à l’Espagne au championnat d’Europe de basket en Lituanie. Son nom avait été brièvement évoqué du côté du Paris-Levallois lorsque le lockout NBA semblait prendre un mauvais virage.
On le retrouve aujourd’hui à Los Angeles, après la victoire des Chicago Bulls sur les Clippers. Avec 19 points, 8 rebonds et 4 passes décisives, le pivot des Bleus vient de réaliser son meilleur match de ce début de saison. Et visiblement, il est heureux dans ce vestiaire, assis à côté de Carlos Boozer avec qui il blague après le match.
Content de rejouer enfin au basket après ce long lockout ?
Ça fait plaisir, c’est clair. Pouvoir jouer avec mes coéquipiers, mes potes, il n’y a rien de mieux. On a une très bonne équipe et maintenant, il faut continuer à travailler car je crois qu’on a vraiment le potentiel pour gagner le titre. Travailler pour atteindre un but, c’est quelque chose que j’adore, donc oui, je suis ravi que la saison ait enfin repris.
Quelle est la plus grande difficulté dans une saison raccourcie à 66 matches et aussi condensée ?
Rester vigilant. Les matches de basket se suivent et ça ne s’arrête pas. On a près de vingt matches en janvier, c’est énorme ! Il faut être prêt mentalement, c’est un marathon.
On sent qu’il y a une vraie camaraderie entre les joueurs. C’est important pour aller loin ?
Je pense, oui. Mais c’est le respect le plus important. Il faut respecter ses coéquipiers pour gagner.
Les Bulls sont passés tout près d’une finale NBA la saison dernière. Votre état d’esprit a-t-il changé ?
Pas vraiment car nous voulons toujours donner le maximum pour gagner des matches. C’est plutôt l’état d’esprit de nos adversaires qui a changé. Tout le monde se donne à 100 % face à nous alors que l’année dernière ce n’était pas vraiment le cas. Les équipes que nous jouons veulent battre les Chicago Bulls. On le sent vraiment.
Tu as découvert le jeu européen lors du championnat d’Europe en Lituanie. C’est une expérience qui va te servir en NBA ?
Je crois, oui. Je suis beaucoup plus confiant en attaque maintenant. Je me sens bien, au post-up notamment.
« avec Carlos Boozer mieux intégré, mon rôle va diminuer »
Tu as marqué 19 points contre les Clippers. C’est le signe, justement, de tes progrès faits en équipe de France ?
Peut-être oui. Mais je sais qu’il y aura des hauts et des bas, des matches où je vais scorer beaucoup et d’autres moins. J’essaie de bien me placer et d’être le plus agressif possible, mais tout dépend du match, ce sera différent chaque soir. J’ai aussi conscience que mon rôle va diminuer cette saison car notre équipe est plus complète avec Carlos Boozer qui est mieux intégré et Richard Hamilton qui nous a rejoints. Mon but, de toute façon, c’est de faire le maximum pour aider l’équipe à gagner, et si pour cela je dois marquer moins de points et me concentrer sur les rebonds, ça me va.
Tu as évoqué Richard Hamilton. C’est la pièce qui vous manquait pour gagner un titre ?
Ça je ne sais pas. Il faudra attendre la fin de la saison pour le dire. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il va nous aider. Il écarte le jeu grâce à son adresse extérieure et ça crée des espaces pour Derrick Rose et les intérieurs. Et puis il nous apporte aussi son expérience. Un joueur comme lui est important pour une équipe.
Propos recueillis à Los Angeles par Romain Brunet