Arrêt des négociations : le médiateur jette l’éponge !

 Comme depuis le début du conflit, le maigre espoir laisse à nouveau place au désespoir.

Après près de 30 heures de négociations en trois jours, les deux camps ont décidé de mettre un terme aux discussions, et aucune nouvelle réunion n’est programmée !

Une fois de plus, c’est à cause du partage des revenus.

Nous avions quitté les deux camps sur un 53-47. Les propriétaires ont décidé de reproposer le 50-50. Les joueurs ont lâché un demi-point pour descendre à 52.5 / 47.5. Les propriétaires ont préféré ne pas insister, et leur médiateur est donc contraint de mettre fin aux discussions.

« Nous sommes conscients de décevoir des millions de supporters »

Voici ce qu’a déclaré Adam Silver, le bras droit de David Stern.

« On voudrait d’abord remercier George Cohen pour ce qu’il a accompli pendant ces trois jours. Malgré ça, les négociations se sont stoppées. Nous sommes conscients que nous allons décevoir des millions de supporters mais nous n’avons pas été capables de combler le gouffre entre les deux parties. »

Silver a rappelé que l’objectif numéro 1 de cette grève était d’assurer l’équité sportive dans les années à venir.

« Aujourd’hui, il n’est pas normal qu’une équipe puisse dépenser 110 millions, et une autre 50 millions. Nous ne voulons pas d’un système où le titre de champion serait joué d’avance. »

Propriétaire des Spurs et président du conseil des propriétaires, Peter Holt a confirmé la mauvaise nouvelle.

« Il n’y a pas de nouvelle réunion de prévue, et nous devons nous retrouver entre propriétaires pour décider de la suite. Les joueurs nous ont demandé d’aller au-delà de 51%, et nous n’en étions pas capables même s’il ne faut jamais dire jamais…

Le médiateur a compris que nous étions vraiment trop éloignés, et nous en sommes désolés. Mais il ne faut pas perdre espoir, et nous ferons tout pour trouver un accord. Les deux camps sont fatigués après ces trois jours, et ils ont besoin de se retrouver chacun de leur côté. »

Derek Fisher : « la NBA vous ment »

Quant à Derek Fisher, qui s’est exprimé pour le camp des joueurs, il a traité la NBA de menteuse !

« La NBA vous [les journalistes] a menti. C’est aussi simple que ça. Elle ne vous donne sciemment que sa version des faits. Nous avons passé les deux derniers jours a essayé de trouver une solution et les discussions ne sont pas stoppées à cause d’un refus sur le 50-50. Nous sommes agacés d’entendre que c’est à cause de nous. Ils n’étaient pas prêts à aller au-delà du 50-50.  Vraiment, ce qu’on vient d’entendre il y a quelques minutes nous agace. A aucun moment, c’est nous qui avons décidé de mettre fin aux discussions aujourd’hui. »

« C’est à prendre ou à laisser »

A ses côtés, Billy Hunter répète ce qu’il a toujours dit depuis le début.

« Ce lockout était prémédité et préparé par les propriétaires. Leur but est de briser l’union des joueurs. La NBA veut adopter le même système que la NFL et la NHL, avec un hard cap et des contrats réduits et non garantis. Ils voulaient nous imposer un partage des revenus à 50-50 avant même de parler du système. Nous n’avons pas eu confiance…

Nous avons proposé un système variable avec un partage des revenus qui iraient de 50 à 53%. Ils n’ont pas voulu en entendre parler. Ils nous ont dit : « c’est à prendre ou à laisser »!

Dan Gilbert (patron des Cavs) nous a demandé de le croire, et d’accepter ce 50-50, et qu’ensuite, nous pourrions parler du système. Mais nous n’avons plus confiance en eux. Tant que le système ne sera pas juste, nous ne descendrons pas sous les 53%.

« Le système est plus important que l’argent »

Hunter n’a même pas voulu parler des progrès dans les autres domaines. Une véritable impression de dégoût de sa part.

C’est dommage car nous avons lâché 1.5 milliard de dollars, et qu’il y avait eu des progrès. Mais lorsqu’ils vous parlent de compétitivité, la seule chose qui les intéresse, c’est de mettre de l’argent dans leurs poches. »

Le problème, c’est que les propriétaires les plus riches ne peuvent pas s’exprimer. Le camp des propriétaires est dominé par les petits marchés, qui ne sont pas d’accord avec les plus riches.

On voulait continuer les discussions vendredi mais on nous a répondu que c’était inutile tant que nous n’accepterons pas ce principe du 50-50. Et on le répète, on souhaite parler du système avant du partage des revenus. Pour nous, le système est plus important que l’argent.

Pour la suite, nous n’excluons aucune option. Même la dissolution du syndicat. Nous allons en discuter avec les organismes de protection des travailleurs.

Pour finir, sachez que nous sommes ouverts aux négociations. Nous voulons négocier. C’est la NBA qui ne le souhaite pas, et comme c’est parti, elle va annuler à nouveau des matches. »

« Nous nous dirigions pourtant vers un accord »

Un troisième homme côté syndicat s’est exprimé. C’est Jeffrey Kessler, son avocat. Très ému, il a confirmé ce qu’ont dit Fisher et Hunter.

« Hier, je pensais vraiment nous nous dirigions vers un accord. Et aujourd’hui, ils sont arrivés avec d’autres dispositions. Comme si quelqu’un avait décidé de saboter cette réunion. Ils ne voulaient rien entendre. Ils nous ont posé un ultimatum : c’est 50-50 ou rien. Il n’y a pas même pas eu de discussion. Certains étaient déterminés à tout gâcher.

« C’est une triste journée pour tous les supporters. »

Le médiateur abandonne

Vous savez tout sur l’état actuel des discussions.

Malgré de gros efforts, le médiateur n’est pas parvenu à trouver un terrain d’entente entre les deux camps, et dans un communiqué, il a même annoncé qu’il quittait les négociations.

« Nous regrettons de ne pas avoir été capables de trouver un terrain d’entente, et notre présence n’est plus utile. Nous restons à la disposition des deux camps si elles estiment qu’elles ont besoin de nous. »

Quant à David Stern, le patron de la NBA, ironiquement, il a manqué cette passe d’armes. Il était grippé. Mais aujourd’hui, c’est toute la NBA qui est malade.