C’est l’histoire d’un projet fou qui risque bien de chambouler le paysage du basket féminin américain sur la durée. Cofondée par Breanna Stewart et Napheesa Collier, la ligue 3×3 « Unrivaled » avait pour objectif d’inviter les meilleures joueuses de la planète pour participer à un mini-championnat compétitif et lucratif au cœur de l’hiver. L’idée est de proposer un autre « circuit » en dehors de la WNBA qui se déroule en été, au détriment du basket féminin européen.
Les leviers économiques ont été activés, les joueuses parmi les plus talentueuses de la planète ont répondu présent, et l’ensemble a donné lieu à une belle parenthèse de deux mois, à l’issue de laquelle le Rose Basketball de Chelsea Gray (et Angel Reese, blessée juste avant la phase finale), a été sacré champion.
Le seuil de rentabilité pratiquement atteint
Près d’un mois après la finale, « Unrivaled » a partagé son premier bilan, et celui-ci est plus qu’encourageant pour la suite. Avec 35 millions de dollars reçus en investissement de la part de généreux donateurs comme Stephen Curry, Giannis Antetokounmpo ou Carmelo Anthony, et plus de 27 millions de recettes enregistrées, la première édition est plutôt un succès.
« Nous avons presque atteint le seuil de rentabilité la première année », a confié Micky Lawler, commissioner d’Unrivaled. « Nous savons que nous pouvons faire mieux (…). « Il s’agit d’un projet durable. Il y a certainement un appétit et un grand soutien pour cela ».
Parmi les piliers les plus forts aux côtés des différents sponsors, l’effort le plus considérable a été effectué par le diffuseur TNT, pour un résultat encore perfectible pour cette première édition. En moyenne chaque match de saison régulière a tout de même rassemblé 221 000 téléspectateurs avec une pointe à 377 000 lors du match entre les Lunar Owls et Mist, le 14 février. L’idée sera bien sûr de faire mieux à l’avenir.
Pour les joueuses, la compétition a tenu ses promesses en offrant des rémunérations avantageuses. La ligue a notamment dépensé 7 millions de dollars en salaires, pour un salaire moyen de 200 000 dollars par joueuse.
Des projets d’envergure pour l’an II
La ligue « Unrivaled » a ainsi posé des bases solides sur lesquelles travailler pour améliorer la prochaine édition et générer encore plus d’argent. Il y a notamment eu un accord conclu en fin de saison avec le syndicat de la WNBA pour développer des recettes en produits « merchandising ». Limité à 850, le nombre de places pour assister aux matchs va également être augmenté.
« Cette année, nous avons vendu pour 1,4 ou 1,5 million de dollars de « merchandising ». Comment pouvons-nous doubler ou tripler ce chiffre en étant simplement plus efficaces ? En ce qui concerne les recettes de billetterie, nous savons que nous allons ajouter des places à notre salle. Nous voulons supprimer la zone du panneau arrière où les joueuses entrent et que l’on voit à la télévision, créer plus de places assises, ce qui augmentera nos revenus de ce point de vue », a précisé le président de la ligue Alex Bazzell, qui est également l’époux de Napheesa Collier.
Parmi les autres points d’amélioration, la taille des rosters pourrait être revu, et la ville de Miami pourrait ne plus être le seul point de rendez-vous. Deux villes étapes pourraient être ajoutées, offrant à nouveau plus de potentiels revenus.
Enfin, « Unrivaled » songerait bien sûr à attirer les meilleures joueuses, et on pense forcément à Caitlin Clark pour intégrer le roster la saison prochaine, même si son nom n’a pas spécifiquement été mentionné par Alex Bazzell. « Il y a quelques joueuses évidentes que nous savons que nous voulons obtenir pour l’an 2 ». On pourrait également penser au phénomène Paige Bueckers, et pourquoi pas Marine Johannès pour le côté spectacle.