Après Alvin Attles (16), Rick Barry (24), Wilt Chamberlain (16), Tom Meschery (14), Chris Mullin (17) et Nate Thurmond (42), c’est le numéro 9 d’Andre Iguodala qui va bientôt rejoindre le plafond du Chase Center suite à son passage aux Warriors, de 2013 à 2019, puis de 2021 à 2023, pour quatre titres de champion NBA à la clé.
Au-delà de ses qualités de basketteur, de sa régularité et sa polyvalence, « Iggy » a notamment marqué les esprits en remportant le titre de MVP des Finals de 2015, soit le premier trophée de la dynastie composée avec Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, puis Kevin Durant.
L’arme « anti-Lebron »
Dans un rôle de facteur X lors de la série face aux Cavs, il avait été chargé de défendre sur LeBron James, alors que toute l’attaque de Cleveland passait par lui, l’épuisant tout en se montrant opportuniste en attaque.
Le « King » lui a par ailleurs bien rendu la pareille l’année suivante avec son « chasedown block » de légende… Près de onze ans après son arrivée et quatre titres plus tard, le voilà donc sur le point de bénéficier de l’honneur ultime, en attendant que ses petits copains suivent, Kevin Durant compris.
« C’est juste que je suis le plus âgé », a-t-il d’abord glissé sur le ton de la plaisanterie. » La phrase préférée de Mark Jackson était : « Le temps est invaincu ». Cela a joué en ma faveur cette fois-ci, puisque je suis le premier ».
Plus que les titres, Andre Iguodala s’est également remémoré à quel point il avait cru en ce projet et en cette équipe. Il avait notamment été l’un des premiers à concrétiser ce qui n’était encore qu’un rêve, de faire de Golden State une équipe de champions. Après une élimination au premier tour face aux Clippers en sept manches en 2014, la magie a fini par opérer, et les Warriors ont alors dominé la ligue pendant sept ans, presque sans partage.
« Je me souviens de ma conférence de presse comme si c’était hier », a-t-il ajouté. « Je me souviens de ce que je portais. Je me souviens des questions, des réponses. Et vous savez, j’étais un ‘free agent’ de second rang qui attendait derrière Dwight Howard. Je ne pensais donc pas que la conférence de presse allait faire les gros titres au niveau national. Peut-être seulement au niveau local. Mais je me souviens de l’une des réponses que j’avais données : ‘Nous ne sommes pas si loin’. Ils venaient de pousser les Spurs en six matches (lors des playoffs 2013), avec des matches très serrés. Steph était en train de s’affirmer. Et j’ai utilisé le mot ‘champion’. »
Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait
Son arrivée, couplée bien sûr à celle de Steve Kerr un an plus tard, ont été les dernières pièces pour constituer un groupe qui est ensuite devenu inarrêtable. Avec humilité, Andre Iguodala a d’ailleurs ajouté qu’avec le recul, il ne s’attendait pas à un tel succès !
« Je n’avais jamais dépassé le deuxième tour », a-t-il rappelé. « Les Warriors non plus depuis les années 70. On sortait à peine du « not one, not two, not three » de LeBron James, donc il fallait faire attention à ce qu’on disait après ça. Je n’en savais rien pas parce que je n’étais jamais arrivé jusque-là. C’était juste, je ne sais pas, une intuition. Mais je ne pensais pas qu’on obtiendrait quatre titres, et qu’il y aurait finalement un retrait de maillot ».
Désormais directeur exécutif du syndicat des joueurs, Andre Iguodala n’a pas oublié de saluer la direction des Warriors, et a évidemment rendu hommage à Stephen Curry, autour duquel la dynastie s’est construite. Jouer si longtemps à ses côtés a également eu le mérite de le maintenir en forme et d’alléger le poids des années.
« Je peux évaluer correctement ma carrière, donc je n’ai pas besoin d’être validé. Mais voilà ce que je pourrais dire : je pense que j’ai été le premier à comprendre comment je pouvais prolonger ma carrière en jouant aux côtés de Steph Curry… Je déteste faire la une des journaux. Kevin Durant est le joueur de basket le plus talentueux que j’aie jamais vu. J’inclus Michael Jordan. Michael Jordan est le meilleur, mais je parle de talent. Personne n’est meilleur que Kevin Durant. Mais sans Stephen Curry, aucun de nos maillots ne rejoindrait le plafond d’une salle », a-t-il reconnu. « Sans eux, je ne serais pas dans cette position. Je pense qu’ils ont conscience à quel point j’ai été important. Mais évidemment, Steph, Klay et Draymond étant si uniques dans leur personnalité, c’est une recette puissante et vraiment difficile à reproduire … Je suis vraiment, vraiment, vraiment enthousiaste à l’idée de partager ce moment avec eux ».