Byron Scott a ouvert la boîte à souvenirs dans son podcast « Byron Scott’s Fast Break » sur sa relation avec Kobe Bryant. L’ancien membre des Lakers version ShowTime était là pour les débuts et la fin de carrière de Kobe Bryant aux Lakers, d’abord comme joueur en 1996/97, puis de 2014 à 2016 comme entraîneur, pour accompagner la légende dans ses deux dernières années.
Byron Scott a ainsi eu le privilège d’être le mentor de celui que l’on présentait déjà comme un futur phénomène de la ligue, et qui a su rapidement convaincre le vestiaire par son talent et de sa détermination à devenir l’un des plus grands. Le « Black Mamba » a ainsi impressionné son aîné par sa passion pour l’entraînement et la discipline qu’il y consacrait pour progresser.
« Il y a trois personnes dans ma vie que j’ai admirées pour la dureté avec laquelle elles s’entraînent : Jerry Rice, Walter Payton et Kobe Bryant. Son éthique était légendaire. Kobe ne s’est jamais entraîné une seule fois par jour. Il se levait à 4h du matin, ou bien il me donnait rendez-vous à la salle de sport à 4h du matin, et il s’entraînait pendant deux ou trois heures parce qu’il savait qu’il devait devenir plus costaud. Après, il allait manger son petit déjeuner. Il revenait et mettait 500 tirs, donc il était là pendant encore deux heures. Ensuite, il se préparait pour l’entraînement ! Il se faisait encore un entraînement de 2-3 heures comme si de rien n’était. Ensuite, il allait au déjeuner, il se reposait pendant une heure et demie… Et il revenait le soir, et s’entraînait à nouveau ».
Un « scientifique » de l’entraînement
Une éthique de travail qui a contribué à faire de Kobe Bryant la légende des Lakers qu’il est ensuite devenue. Pour Byron Scott, l’arrière des Lakers avait tout compris de la recette pour durer en NBA.
« C’était fou pour moi parce qu’il avait sa méthode, c’était scientifique. Il me disait : ‘Si je m’entraîne trois fois par jour, et que tous ces autres gars qui sont soi-disant de grands joueurs ne s’entraînent qu’une fois par jour, sur une période de cinq ans, ils ne pourront plus rivaliser. Je me suis tellement entraîné, sur mon corps, mon jeu de jambes, mon tir. Donc sur 5-10 ans, ils ne peuvent pas m’avoir. Ils seront loin derrière’. Vous savez, Kobe était extrêmement intelligent. Il s’est dit que scientifiquement, s’il s’en tenait à ça, on ne pourrait pas le rattraper. Et il avait raison, et ça a marché ».
Sa soif de vaincre l’a en effet amené jusqu’aux sommets, grâce (en partie) à ce côté « scientifique du basket ».
« Je le dis tout le temps aux gens aussi : Kobe Bryant n’était pas le joueur le plus talentueux que j’ai vu sur un terrain de basket. Tracy McGrady était plus talentueux. Vince Carter avait plus de talent également. Et ce n’est pas un manque de respect pour eux parce que j’adore ces deux gars. Ce sont deux joueurs incroyables, deux Hall of Famers, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais ils n’avaient pas ce petit truc en plus que Kobe avait. Et c’est aussi pourquoi, lorsqu’il se mesurait à ces gars, il brillait. Et il attendait de pouvoir les jouer. C’était sa motivation. Il voulait jouer contre les meilleurs. Tu ne vois pas de superstars aujourd’hui dire : ‘Le meilleur joueur de l’équipe d’en face, je veux défendre sur lui’ ».
Tendon, épaule, genoux, tout y est passé
Cette « Mamba Mentality » poussée à l’extrême lui a également joué des tours, puisque son corps l’a parfois lâché devant la dose de travail qui lui était imposée. Pour Byron Scott, c’est aussi cet acharnement qui a causé des blessures assez sérieuses tout au long de sa carrière.
« Quand on s’entraîne autant qu’il s’est entraîné, je pense que le corps humain ne peut pas tout supporter. Le tendon d’Achille, les genoux, l’épaule, toutes ces choses sont un peu le résultat de l’éthique de travail extrême qu’il avait. Mais le truc avec Kobe, c’est qu’il s’en foutait. Il avait aussi compris qu’être joueur de basket, c’est une courte période. Ça ne dure pas 40 ans. ‘Je peux jouer à ce jeu pendant 15-20 ans et donner tout ce que j’ai. Est-ce que les blessures vont raccourcir ma carrière ? Oui, probablement, mais je m’occuperai de ça plus tard’. C’était sa mentalité », a-t-il poursuivi. « À ce jour, je n’ai vu personne d’autre se déchirer le tendon d’Achille et ne pas sortir du terrain. J’en ai vu beaucoup subir cette blessure et se faire transporter, et pour certains ne jamais revenir. Je l’ai vu se le déchirer, aller sur le banc, revenir sur le terrain, mettre ses deux lancer-francs, et marcher ensuite jusqu’au vestiaire.
Byron Scott possède une multitude d’anecdotes pour illustrer la détermination de Kobe Bryant. Dans le même style que sa rupture du tendon d’Achille, il s’est ainsi rappelé ce soir de janvier 2015, lorsqu’il s’est gravement blessé à l’épaule. Une autre folle histoire qui vient rappeler le type de compétiteur qu’il était.
« Il y a une autre histoire qui est folle. Nous sommes à New Orleans. Kobe prend un tir, il se passe un truc, et il revient en défense en se tenant l’épaule. Gary Vitti me demande de le sortir, donc je prends un temps mort et je lui demande si tout va bien. ‘J’ai senti un truc sauter dans mon épaule’. Je lui dis alors que je dois le sortir du match. Et il me répond : ‘Non ça va, j’en ai une autre’. Il retourne sur le terrain et il se met à poster Quincy Pondexter. Il se retourne, et envoie un tir avec la main gauche, et il le met. Mais il continuait de se tenir l’épaule. Donc je l’ai sorti ensuite. Après le match, le staff médical arrive : ‘Il souffre d’une déchirure de l’épaule, il doit être opéré. Sa saison est terminée’. Il avait bien joué cinq minutes de plus, jusqu’à ce que je dise stop. Voilà ce que c’est, la dureté mentale de Kobe Bean Bryant ».