Giannis Antetokounmpo a atteint un niveau « élite » à la passe

« Touchdown. » Tobias Harris venait de convertir sa claquette, à 1.5 seconde de la mi-temps, quand Giannis Antetokounmpo a effectué la remise en jeu ligne de fond qui s’est transformée en passe de « quarterback » vers un Brook Lopez situé à l’autre bout du terrain et qui a pu finir au cercle dans les temps.

« En fait, lors du match précédent, il en avait envoyé une autre très similaire à la dernière seconde, et je m’en étais sorti. Celle-là aussi était bien ciblée. Il a fait exactement la même passe à Philadelphie. Elle était parfaite, exactement là où elle devait être », témoignait le pivot, à l’issue de la large victoire des Bucks sur le parquet des Sixers ce soir-là, le 25 février.

Cette action témoigne bien de l’activité de créateur de la superstar des Bucks cette saison. Avec plus de six passes décisives par rencontre, il affiche même sa meilleure moyenne en carrière dans le domaine.

Dans un cercle très fermé

« Je suis plus enclin à passer le ballon et les gars rentrent des tirs. Je pense que c’est une combinaison des deux. En fin de compte, pour réussir, il faut un mélange des deux. J’ai l’impression que ces derniers temps, je réalise qu’on a besoin que tout le monde soit bon pour gagner. J’ai plus tendance, ces derniers temps, à faire la bonne passe, et ils réussissent clairement leurs tirs », analysait l’intérieur, qui avait manqué le triple-double pour une petite passe.

Atteindre les 10 caviars, en plus de ses standards aux rebonds et aux points, n’a plus rien d’exceptionnel pour lui. Avec sept triple-doubles cette saison, Giannis Antetokounmpo a déjà égalé son record en carrière en la matière. Il s’apprête par ailleurs à signer sa deuxième saison de suite avec au moins de 30 points et 5 passes de moyenne. Seuls Michael Jordan, Oscar Robertson, James Harden, Allen Iverson ou Jerry West l’ont fait plus de deux fois en carrière.

Que ce soit en pénétration ou sur « pick-and-roll », le joueur de 29 ans semble beaucoup plus serein ballon en main, en grande partie grâce à la présence de Damian Lillard, du fait de sa menace à 3-points, qui lui a ouvert plus d’espace pour manœuvrer. L’ancien meneur des Blazers lui-même dit entendre les coachs adversaires réclamer à leurs joueurs de monter l’équivalent d’un « mur » pour dissuader Giannis d’attaquer le cercle. Une stratégie face à laquelle il manœuvre mieux, en prenant moins de fautes offensives que l’an passé.

Exemple parlant avec cette merveille de passe, derrière la tête, vers Brook Lopez en tête de raquette, après avoir fixé une bonne partie de la défense des Bulls.

Un passeur sous-estimé

« Les choix qu’il fait, de trouver les gars dans le corner, d’aller dans la peinture, d’attirer la défense et ressortir à 3-points, c’est bon pour notre équipe, c’est la meilleure version de lui. Quand il ne se contente pas d’essayer de s’enfoncer alors qu’ils érigent un mur devant lui, et qu’il affiche cette confiance et fait ces choix, c’est là que nous sommes les plus efficaces », jugeait Damian Lillard, quand Doc Rivers, qui semblait découvrir un nouvel aspect dans le jeu de son joueur phare estimait que son niveau à la passe appartient à l’« élite ».

Le Grec, sur les bases d’une 6e saison de suite à 5.5 passes par match, estime avoir « toujours été capable de faire des passes. En arrivant dans la ligue, c’est ce qui me distinguait, mais il n’y avait pas beaucoup de matchs télévisés et beaucoup de gens ne prêtaient pas attention à Milwaukee. C’est pourquoi les gens me voient maintenant faire une passe et se disent : ‘Oh, il peut passer !’ Je suis le meilleur passeur de l’histoire à Milwaukee (ndlr : en volume, Oscar Robertson possède la meilleure moyenne). ‘Oh, il peut faire des passes !’ Bien sûr, je peux faire des passes. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.