Si la saison régulière se terminait aujourd’hui, les Warriors seraient en vacances. Avec leur 12e place dans la conférence Ouest, ils n’auraient même pas le droit de disputer un « play-in ». Un coup dur pour une franchise qui a remporté le titre en 2022 et possède des joueurs du calibre de Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green ou encore Chris Paul dans son effectif.
Et pour expliquer cette saison ratée pour l’instant, et si cette tendance se confirme d’ici deux mois, il y aura un coupable idéal et tout trouvé : Draymond Green.
L’intérieur a été suspendu à deux reprises, pour ses mauvais gestes sur Rudy Gobert puis Jusuf Nurkic, pendant 5 et 12 matches. Si on ajoute ceux qu’il a manqués pour se préparer (4) avant de reprendre récemment, il a ainsi raté 21 matches au total à cause de son comportement.
Il s’est senti minable face au propriétaire des Warriors
Sans lui, les Warriors ont affiché un bilan moyen de 10 victoires pour 11 défaites. « Je dois être présent. Si on veut avoir notre meilleure chance de gagner, je dois être là », concède-t-il.
Surtout, le quadruple champion NBA a des choses à se faire pardonner. La saison passée, son coup de poing au visage de Jordan Poole avant même le premier match avait déstabilisé le groupe, qui venait tout juste de remporter le titre. Et là, il se fait remarquer deux fois pour des gestes violents…
Pourtant, durant l’intersaison, avant de se voir offrir 100 millions de dollars sur quatre saisons, il avait échangé avec le propriétaire de la franchise, Joe Lacob, pour évoquer son attitude. Le joueur avait évidemment assuré qu’il serait exemplaire, en étant mature et en encadrant les jeunes. Tout ceci a explosé face à Rudy Gobert et Jusuf Nurkic. Dès que sa deuxième suspension a commencé, Joe Lacob a pris son téléphone pour parler avec Draymond Green. Ce dernier a-t-il répondu ?
« Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas lui parler, je ne lui ai pas parlé. Je n’ai pas rappelé. Je me suis presque caché. Il m’avait donné sa parole et il a assumé. J’ai fait pareil, mais je l’ai laissé tomber. Il y avait sans doute un peu de lâcheté », confesse aujourdhui le joueur de Golden State. « Ce fut une des choses les plus difficiles à vivre pendant ce moment : il a tenu parole, pas moi. »
Les critiques seront pour lui
Il y a un moyen simple de se faire pardonner : réveiller les Warriors et les faire remonter au classement. « J’ai coûté assez de choses à cette équipe », glissait-il au moment de son retour. Car les critiques lui tomberont forcément dessus si Golden State ne fait pas les playoffs.
« Ce qu’on est, ce qu’on représente, c’est un fardeau suffisant. On ne s’attend jamais à ce qu’on perde. On a mis la barre à un certain niveau. C’est déjà dur à assumer », explique-t-il. « Je ne me dis pas tous les jours qu’il faut qu’on rattrape les matches que j’ai manqués. Néanmoins, je sais que si les choses ne tournent pas en notre faveur, c’est ce qu’on dira. Il faut faire le nécessaire pour renverser la vapeur. »
Le double champion olympique commence, petit à petit, sa route vers la rédemption. Depuis cinq matches, et la reprise après le décès brutal de Dejan Milojevic, les Warriors ont trois victoires au compteur et les deux défaites ont été très courtes (un point à chaque fois).
Durant cette séquence, Draymond Green tourne à 8.6 points, 8.2 rebonds et 7.4 passes de moyenne. Surtout, quand il était sur le parquet, les Warriors ont inscrit 92 points de plus que leurs adversaires.
« Il joue tellement bien. Il rend notre défense meilleure. Avec cette nouvelle formation, on va plus vite, on est plus athlétique, davantage capable de rester face à nos adversaires », analyse Steve Kerr qui a fait entrer Jonathan Kuminga dans le cinq majeur et décalé Draymond Green au poste de pivot. « Draymond est notre linebacker (un poste défensif au football américain), il voit le jeu et annonce les couvertures défensives à effectuer. Il est très concentré, et humble aussi par rapport à son absence. Cela lui a donné du temps pour réfléchir, se rendre compte qu’il aimait ce sport, cette équipe et qu’il ne voulait pas voir tout ça s’envoler. »
Draymond Green | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2012-13 | GOS | 79 | 13 | 32.7 | 20.9 | 81.8 | 0.7 | 2.6 | 3.3 | 0.7 | 2.0 | 0.5 | 0.6 | 0.3 | 2.9 |
2013-14 | GOS | 82 | 22 | 40.7 | 33.3 | 66.7 | 1.0 | 3.9 | 5.0 | 1.9 | 2.8 | 1.2 | 1.1 | 0.9 | 6.2 |
2014-15 | GOS | 79 | 32 | 44.3 | 33.7 | 66.0 | 1.4 | 6.7 | 8.2 | 3.7 | 3.2 | 1.6 | 1.7 | 1.3 | 11.7 |
2015-16 ☆ | GOS | 81 | 35 | 49.0 | 38.8 | 69.6 | 1.7 | 7.8 | 9.5 | 7.4 | 3.0 | 1.5 | 3.2 | 1.4 | 14.0 |
2016-17 ☆ | GOS | 76 | 33 | 41.8 | 30.8 | 70.9 | 1.3 | 6.6 | 7.9 | 7.0 | 2.9 | 2.0 | 2.4 | 1.4 | 10.2 |
2017-18 ☆ | GOS | 70 | 33 | 45.4 | 30.1 | 77.5 | 1.1 | 6.6 | 7.6 | 7.3 | 2.6 | 1.4 | 2.9 | 1.3 | 11.0 |
2018-19 | GOS | 66 | 31 | 44.5 | 28.5 | 69.2 | 0.9 | 6.4 | 7.3 | 6.9 | 3.0 | 1.4 | 2.6 | 1.1 | 7.4 |
2019-20 | GOS | 43 | 28 | 38.9 | 27.9 | 75.9 | 0.5 | 5.7 | 6.2 | 6.2 | 2.6 | 1.4 | 2.3 | 0.8 | 8.0 |
2020-21 | GOS | 63 | 32 | 44.7 | 27.0 | 79.5 | 0.9 | 6.3 | 7.1 | 8.9 | 3.1 | 1.7 | 3.0 | 0.8 | 7.0 |
2021-22 ☆ | GOS | 46 | 29 | 52.5 | 29.6 | 65.9 | 1.0 | 6.3 | 7.3 | 7.0 | 3.0 | 1.3 | 3.0 | 1.1 | 7.5 |
2022-23 | GOS | 73 | 32 | 52.7 | 30.5 | 71.3 | 0.9 | 6.3 | 7.2 | 6.8 | 3.1 | 1.0 | 2.8 | 0.8 | 8.5 |
2023-24 | GOS | 55 | 27 | 49.7 | 39.5 | 73.0 | 1.4 | 5.9 | 7.2 | 6.0 | 3.0 | 1.0 | 2.5 | 0.9 | 8.6 |
2024-25 | GOS | 68 | 29 | 42.4 | 32.5 | 68.7 | 1.1 | 5.0 | 6.1 | 5.6 | 3.2 | 1.5 | 2.6 | 1.0 | 9.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.