« Je veux être un champion et le meilleur défenseur de ma génération, et ça n’est pas prêt de changer ».
Rudy Gobert a cravaché depuis son entrée en NBA. Arrivé en 2013 sur la pointe des pieds à Salt Lake City, il y a entamé sa mue en s’imposant un travail acharné afin de devenir triple vainqueur du trophée de meilleur défenseur de l’année et un leader incontournable du Jazz, de 2017 jusqu’à l’été 2022 et son départ pour Minneapolis.
Mais sa taille, son envergure et sa force de dissuasion ne font pas tout. Rudy Gobert a ainsi dû bosser tous les aspects de la défense pour en arriver là. L’intérieur français a aussi confié avoir pris plaisir à suivre l’évolution du jeu pour s’adapter et devenir ainsi un défenseur plus complet au fil du temps.
« Chaque année, le jeu évolue tellement. Quand je suis arrivé dans la ligue, combien de pivots shootaient à 3-points ? Il y avait Dirk Nowitzki, Andrea Bargnani, qui d’autre ? Ensuite, les quelques années qui ont suivi, beaucoup de gars ont commencé à shooter de loin. Je me souviens que Nikola Jokic commençait à en prendre, c’était peut-être dans ma cinquième année en NBA. Ensuite, il y a eu des gars comme Brook Lopez, Kristaps Porzingis. Mais c’était encore rare. Maintenant, je défends tous les soirs sur des gars qui peuvent shooter, sortir des écrans, ou des équipes qui vont jouer « small ball », et me faire davantage défendre en périphérie », explique-t-il dans un long entretien publié sur NBA.com. « Ça a été fun pour moi d’être dans l’inconfort. Maintenant, j’en suis à un point où je suis à l’aise face à n’importe quel profil d’équipe. Même pour switcher. On dit ici et là que je ne suis pas bon sur les switchs, mais si tu regardes les chiffres et les vidéos, je concédais le moins de points dans ces situations il y a quelques années ».
De l’envie de se surpasser
À l’arrivée, ses expériences lui ont permis de gagner en confiance et d’élargir sa palette. Et comme c’était le cas avec Utah, Rudy Gobert a fait de Minnesota l’une des meilleures défenses de la ligue. D’autant qu’au même titre que les Jazzmen de l’époque, les Wolves font partie du peloton de tête de la conférence Ouest.
« J’ai toujours été capable de m’adapter aux situations. Ça fait partie de moi, de ne jamais lâcher, de toujours trouver une solution. Ça a été dur parfois, j’ai pu être mal à l’aise parce que je ne savais pas comment m’y prendre pour défendre sur un pivot qui pouvait shooter de loin. « Dois-je aider ou pas ? ». Maintenant, avec de la communication, la confiance envers mes coéquipiers, pouvoir switcher, pouvoir parler, pouvoir bien contester, en comprenant sur qui du défends… Toutes ces choses entrent en jeu. C’est pourquoi c’est difficile de bien défendre ».
Pour l’international français, la clé de la réussite réside en partie dans ce plaisir pris à vouloir relever ces défis, avec pour ultime but de devenir champion NBA un jour.
« Je dis toujours que je ne suis pas juste un défenseur. Je me considère comme le défenseur le plus impactant du monde, mais j’ai aussi de l’impact en attaque. Je ne suis pas un gars qui tourne à 30 points par match, mais pour moi, il est d’abord question de gagner. Je fais beaucoup de choses en attaque qui ne se voient pas toujours sur la feuille de stats. Tous les écrans, quand je fais s’écrouler la défense sur un « pick-and-roll » et que ça procure un tir ouvert à 3-points pour l’un de mes coéquipiers. Je n’ai pas tout ça sur les stats, mais ça me rend heureux », conclut-il. J’ai toujours aimé ça. Quand je conteste un tir et que le joueur adverse rate, ça me chauffe. Il faut trouver de la joie dans tout ce que tu fais. Ça me permet d’être plus heureux. J’aime juste gagner, et j’adore ce que ça demande pour y arriver. Traverser l’adversité et la surpasser chaque soir ».
Rudy Gobert | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2013-14 | UTH | 45 | 10 | 48.6 | 0.0 | 49.2 | 1.1 | 2.3 | 3.4 | 0.2 | 1.3 | 0.2 | 0.7 | 0.9 | 2.3 |
2014-15 | UTH | 82 | 26 | 60.4 | 0.0 | 62.3 | 3.2 | 6.2 | 9.5 | 1.3 | 2.1 | 0.8 | 1.4 | 2.3 | 8.4 |
2015-16 | UTH | 61 | 32 | 55.9 | 0.0 | 56.9 | 3.4 | 7.5 | 11.0 | 1.5 | 2.7 | 0.7 | 1.9 | 2.2 | 9.1 |
2016-17 | UTH | 81 | 34 | 66.1 | 0.0 | 65.3 | 3.9 | 8.9 | 12.8 | 1.2 | 3.0 | 0.6 | 1.8 | 2.6 | 14.0 |
2017-18 | UTH | 56 | 32 | 62.2 | 0.0 | 68.2 | 2.9 | 7.8 | 10.7 | 1.4 | 2.7 | 0.8 | 1.9 | 2.3 | 13.5 |
2018-19 | UTH | 81 | 32 | 66.9 | 0.0 | 63.6 | 3.8 | 9.0 | 12.9 | 2.0 | 2.9 | 0.8 | 1.6 | 2.3 | 15.9 |
2019-20 ☆ | UTH | 68 | 34 | 69.3 | 0.0 | 63.0 | 3.4 | 10.1 | 13.5 | 1.5 | 3.2 | 0.8 | 1.9 | 2.0 | 15.1 |
2020-21 ☆ | UTH | 71 | 31 | 67.5 | 0.0 | 62.3 | 3.4 | 10.1 | 13.5 | 1.3 | 2.3 | 0.6 | 1.7 | 2.7 | 14.3 |
2021-22 ☆ | UTH | 66 | 32 | 71.3 | 0.0 | 69.0 | 3.7 | 11.0 | 14.7 | 1.1 | 2.7 | 0.7 | 1.8 | 2.1 | 15.6 |
2022-23 | MIN | 70 | 31 | 65.9 | 0.0 | 64.4 | 3.3 | 8.3 | 11.6 | 1.2 | 3.0 | 0.8 | 1.7 | 1.4 | 13.4 |
2023-24 | MIN | 76 | 34 | 66.1 | 0.0 | 63.8 | 3.8 | 9.2 | 12.9 | 1.3 | 3.1 | 0.7 | 1.6 | 2.1 | 14.0 |
2024-25 | MIN | 72 | 33 | 66.9 | 0.0 | 67.4 | 3.7 | 7.2 | 10.9 | 1.8 | 2.5 | 0.8 | 1.2 | 1.4 | 12.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.