La Coupe du monde terminée depuis deux semaines, Basket USA démarre sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre. Aujourd’hui, place à Toronto.
« Aucune âme, aucune cohésion. » Ainsi s’exprimait Masai Ujiri en avril dernier pour décrire la saison de ses Raptors, dont le bilan parfaitement équilibré (41 victoires – 41 défaites) ne leur a pas permis de faire mieux qu’une qualification en « play-in ». Pour y être éliminés par les Bulls, pourtant derrière eux au classement.
Conséquence de cette sortie de route prématurée : Nick Nurse, l’un des hommes forts du titre de 2019 était remercié après dix ans de services, comme assistant puis « head coach ». Quelques semaines plus tard, les Canadiens disaient au revoir à une autre figure de cette glorieuse épopée et l’un des principaux animateurs offensifs de l’équipe, Fred VanVleet, qui ne pouvait pas refuser l’astronomique contrat posé sur la table des Rockets.
Résultat : si Pascal Siakam, OG Anunoby ou Scottie Barnes sont toujours là, Toronto semble lancé dans une reconstruction. Très partielle, on s’entend. On imagine que l’architecte de cet effectif veut se donner une dernière chance avec ce groupe homogène qui ne manque pas de jeunes talents mais peut-être d’une véritable hiérarchie.
En recrutant Darko Rajakovic, qui obtient là son premier poste de « head coach » mais qui est un assistant expérimenté, Masai Ujiri semble pencher pour le développement de sa jeunesse, dont il a reproché à Nick Nurse la faible utilisation par le passé. La réussite des Raptors passera sans doute par un rééquilibrage dans les rotations et surtout de grandes saisons de trois cadres évoqués plus haut. Sans quoi, atteindre les playoffs semble illusoire…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Dennis Schroder (Lakers), Jalen McDaniels (Sixers), Garrett Temple (Pelicans), Darko Rajakovic (coach)
Départs : Fred VanVleet (Rockets)
LE JOUEUR À SUIVRE : DENNIS SCHRODER
La nouvelle de son arrivée, dans les instants qui ont suivi le départ de Fred VanVleet vers Houston, n’a peut-être pas suscité un enthousiasme fou chez les fans des Raptors. Mais depuis juillet dernier, la cote de popularité de Dennis Schroder a sans doute évolué vers le haut chez eux.
Le meneur allemand sort en effet d’une brillante Coupe du monde dont il est reparti avec la médaille d’or, ainsi que le trophée de meilleur joueur de la compétition. Un été parfait en somme. Tout l’enjeu étant de savoir s’il peut transposer sa réussite, désormais habituelle, sur la scène internationale dans la Grande Ligue.
Une chose est sûre, il va récupérer le poste de meneur titulaire à plein temps et sera attendu comme l’un des principaux soutiens offensifs de Pascal Siakam. Et pourquoi pas davantage ? À 30 ans, et après avoir loupé le coche une première fois avec les Lakers, il va pouvoir montrer sa maturité et des qualités de leader affichées en sélection.
Moyenne d’âge : 27 ans
Masse salariale : 166 millions de dollars (17e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Les Raptors entament cette saison sans réelle pression niveau résultats. En conséquence, le groupe retrouve de l’enthousiasme, à l’instar d’un Pascal Siakam qui continue de faire grimper son rendement statistique pour garder son invitation au All-Star Game. À ses côtés, OG Anunoby et Scottie Barnes, libérés, passent tous les deux un cap et cette triplette de joueurs interchangeables posent de nombreux problèmes de « match-up » à leurs adversaires.
Pour mettre en scène ce beau monde, Dennis Schroder se régale en trouvant directement ses automatismes sous les ordres d’un coach qu’il connaît depuis son passage à OKC, Darko Rajakovic.
L’Allemand retrouve le même type de leadership qu’il a pu afficher en sélection tandis que les vétérans de l’équipe (Thaddeus Young, Garrett Temple…) jouent un rôle important dans le vestiaire pour accompagner l’éclosion des jeunes talents (Precious Achiuwa, Malachi Flynn), davantage mobilisés que sous l’ère Nick Nurse.
Avec un Gary Trent Jr. en grande forme dans le tir extérieur et l’apport précieux du rookie Gradey Dick dans le domaine, l’attaque canadienne retrouve du souffle et surprend quantité de grosses écuries. Résultat : Toronto parvient à retrouver les playoffs sans même passer par la case « play-in ».
LE PIRE SCÉNARIO
Cette saison sous forme de croisée de chemin livre rapidement son verdict. Après une vingtaine de matchs, Masai Ujiri se fait une raison : ce groupe centré autour de Pascal Siakam est trop limité pour espérer autre chose que le ventre mou. Le départ de Fred VanVleet a fait des dégâts tant dans le jeu que dans le vestiaire. Auréolé de son sacre mondial, Dennis Schroder tente de forcer la hiérarchie mais vampirise surtout le jeu des Raptors.
Pascal Siakam peine à s’y retrouver et Darko Rajakovic, fragilisé par le procès intenté par les Knicks, expérimente beaucoup dans ses rotations, sans parvenir à trouver la bonne formule. Son équipe affiche ses limites, avec une adresse extérieure toujours problématique, Dennis Schröder n’étant pas particulièrement efficace dans le domaine.
À l’approche de la « trade dealine », voyant ses Raptors plafonner autour de la 12e place, Masai Ujiri fait le choix de se débarrasser des contrats expirants de joueurs ayant encore une valeur marchande intéressante, OG Anunoby, Gary Trent Jr et surtout Pascal Siakam. Toronto prend cette fois le virage de la reconstruction complète.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Spurs | 13 – … | 12 – … | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Hornets | 14 – Pistons | 13 – Wizards | 12 – Magic | 11 – Raptors |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |