Accompagné de son fiston Ayden en salle de presse, Nicolas Batum est revenu sur son match ultra complet face à la Lituanie mercredi soir à Orléans.
Auteur d’une prestation à 10 points, 6 rebonds, 3 passes, 3 interception et 1 contre (Collet assurant qu’il y en avait au moins un voire deux de plus qui n’ont pas été comptabilisés), le capitaine de l’Équipe de France s’est démultiplié toute la soirée, avec un +26 au final, le meilleur +/- du match. Et de loin !
Nicolas, quelles sont vos premières réactions à chaud sur ce quatrième succès en autant de matchs de préparation ?
« Dans les points positifs, on finit à 90 points, sans notre arme n°1 [en attaque], Evan [Fournier]. On a trouvé des solutions collectives pour combler son absence. Chose qui n’était pas forcément évidente, mais on a réussi à le faire. Nando a vraiment haussé son niveau de jeu. Lui et moi, après trois matchs de remise en forme, on s’est plus lâché ! Collectivement, en attaque, c’était bien. On fait 23 passes décisives sur 30 paniers, le ballon bouge bien. Défensivement, c’était très bien, mais il faut finir les actions. Ils marquent 72 points et ils ont 13 rebonds offensifs, ce qui donne 14 points en deuxième chance. Je pense qu’on devrait limiter à la moitié. On a une très bonne équipe défensive, on le sait, mais les très bonnes défenses finissent les actions [et prennent les rebonds]. À nous de corriger ça dès vendredi, dans une ambiance qui sera complètement différente. »
Vous avez fait l’écart en fin de première mi-temps sur un cinglant 16-0, et vous en avez remis un coup au retour des vestiaires en début de troisième quart, comment expliquez-vous ce raz-de-marée tricolore qui a noyé les Lituaniens ?
« C’est la période où ils n’ont plus pris de rebonds offensifs justement ! À la fin du deuxième quart, et en début de troisième. Quand on finit l’action défensive, qu’on prend le rebond ou qu’on intercepte, après, on a tellement d’armes offensives, tellement de solutions, on joue avec beaucoup d’alternance. Entre Nando qui sait quoi faire, qui sait mettre en place le jeu pour Rudy, Mous, Guerschon, Elie, Yak… Le banc aussi a fait un bon match. Si on fait le boulot défensivement, en attaque, on n’a pas à se poser de question. On a réussi à mettre 90 points sans Evan. Il faut continuer à bosser, mais l’osmose est là. »
« On sait très bien que l’adversaire va craquer. C’est à ce moment-là qu’il ne faut rien lâcher »
Moustapha Fall nous expliquait après le match face au Venezuela que votre équipe usait ses adversaires à force de jouer physique tout le temps, et ça se voyait surtout en deuxième mi-temps, avec un écart qui se creuse. Est-ce que vous souscrivez à cette opinion ?
« Ça fait maintenant quinze ans que je suis en Équipe de France et ces dernières années, dans l’après Tony Parker, c’est ce qu’on a essayé de mettre en place. C’est là qu’on use l’adversaire. On sait très bien que l’adversaire va craquer. C’est à ce moment-là qu’il ne faut rien lâcher. On a douze joueurs qui peuvent apporter, donc il faut utiliser tout le monde. »
Individuellement, on vous a senti beaucoup plus concerné et agressif sur ce match face à la Lituanie, était-ce le réveil de Batman ?
« J’étais plus dans la mise en place collective dans les trois premiers matchs. Surtout mettre Evan en place. Après la saison qu’il a connue, j’étais plus dans cette optique-là. Mettre Evan, Rudy en place, remettre le collectif en marche. Je voulais laisser le jeu venir à moi et vraiment rentrer dans cette cohésion collective. Mais [hier soir], comme l’adversité était plus élevée, je pensais que c’était aussi le moment de passer la seconde. Commencer à se mettre plus en forme pour les échéances qui arrivent dans quinze jours. »
Propos recueillis à Orléans
Crédit photo : Lenoir/The Agency/FFBB