Quelques secondes après le passage d’Adam Silver, qui annonçait qu’il était choisi par les Raptors en 13e position de la Draft 2023, Gradey Dick est monté sur l’estrade pour serrer la main du boss de la NBA, affublé de son immanquable veste rouge à paillettes, de sa chaine en argent et d’un très large sourire au milieu du visage. Quelques minutes plus tard en conférence de presse, il expliquait, toujours avec un grand sourire, qu’il espérait maintenant devenir ami avec le rappeur Drake, domicilié à Toronto et habitué du premier rang à la ScotiaBank Arena.
En somme, cette nuit, il n’a pas fallu longtemps pour saisir que Gradey Dick semble être un sacré personnage. Jeune homme jovial et toujours souriant, dont les vidéos de danse sur le réseau TikTok reflètent une personnalité attachante et haute en couleurs, le nouveau « rookie » du club de l’Ontario dégage à sa manière un certain charisme et n’aura sans doute aucun mal à se mettre dans la poche les fans de l’équipe canadienne.
« Préparez-vous, car on va bien se marrer », leur lançait-il d’ailleurs, avant de plus sérieusement avouer qu’il n’aurait « pas pu imaginer une meilleure équipe dans laquelle être drafté. La ville, les fans… C’est génial. »
Enfin du shoot à Toronto, mais pas que
Sur le plan sportif, Gradey Dick va aussi apporter un vent de fraicheur pour les Raptors. Par la grande qualité de son tir extérieur en premier lieu évidemment, après une saison « freshman » conclue à 40.3% dans l’exercice, avec quasiment 6 tirs par match (14.1 points). Un sacré renfort, malgré le statut de « rookie », pour une équipe qui vient de boucler la campagne 2022/23 à l’avant-dernière place de toute la ligue au pourcentage de réussite (33.5%)…
Mais Bobby Webster, le GM du club, insiste pourtant : Gradey Dick ne se résume pas qu’à son shoot, et c’est justement bien cela qui a plu à la direction des Raptors.
« Il n’est pas qu’un shooteur unidimensionnel. Il sait se déplacer loin du ballon, notamment dans le dos de la défense, il est volontaire au rebond (5.1 prises cette saison). Donc même s’il va logiquement être étiqueté comme un shooteur au début de sa carrière, je pense vraiment qu’il est plutôt un joueur complet qui sait particulièrement bien shooter » notait ainsi Bobby Webster en conférence de presse. « On voulait renforcer notre capacité à shooter, tout en recrutant un garçon capable d’autres choses, comme défendre. C’est ce qui a rendu son profil attrayant. »
Un défenseur malin
Défendre, Gradey Dick sait effectivement aussi le faire. À sa manière, comme nous le relevions dans la présentation de son profil, c’est-à-dire en utilisant davantage son QI basket que ses qualités athlétiques. Selon le site CBB Analytics, il a par exemple bouclé la saison 2022/23 dans le 95e centile du pays aux interceptions (c’est-à-dire qu’il a été plus efficace dans ce domaine que 95% des joueurs du pays), avec ses 1.5 prise. Dans une équipe qui depuis plusieurs années prône la défense comme le font les Raptors, il ne sera donc pas largué, là aussi…
« C’est un malin en défense. C’est d’ailleurs particulièrement dans ce domaine qu’on remarque qu’il est un joueur intelligent. Il sait qui il est, et ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas » poursuivait ainsi un Bobby Webster conquis. « Il sera probablement le premier à admettre qu’il a quelques limites sur le plan physique et athlétique en un-contre-un, mais il faut se rappeler qu’il a joué dans la conférence Big 12 cette saison. La plus physique de toutes. Donc il est déjà habitué à faire face à des joueurs plus grands, plus costauds ou plus rapides que lui. »