Il suffit parfois d’un transfert pour qu’un bon joueur devienne un très bon joueur, voire une star. C’est ce qui arrive à Mikal Bridges, passé du rôle de Lieutenant aux Suns, à celui de Commandant ou Général aux Nets.
Deux mois après son arrivée à Brooklyn, l’ancien ailier de Phoenix est non seulement devenu le leader offensif de l’équipe avec ses 26 points de moyenne, mais aussi un leader de vestiaire. Une aubaine pour les Nets qui sortent d’une période très compliquée avec les venues, puis les départs, de Kevin Durant, Kyrie Irving et James Harden.
« Nous savions que la fin d’une ère était proche », confirme Sean Marks à ESPN. « Quand Kyrie est parti, les discussions avec Phoenix se sont intensifiées et c’est devenu concret, comme si nous étions en train de changer de cap. Etions-nous sur le point de nous de repartir de zéro, de nous renforcer ou de reconstruire ? Nous avons pu l’accepter car le « package » que nous recevions en retour était quelque chose qui offrait une vision claire. Nous n’avions jamais eu auparavant un groupe de jeunes sous contrat, qui avaient fait leurs preuves, qui étaient en bonne santé et qui pouvaient nous donner un aperçu de ce que ça donnerait dans deux ou trois ans. Pas seulement Mikal, mais chacun d’entre eux, où vont-ils amener leur jeu ? Qui sera le prochain à franchir un cap ? ».
Considéré comme le jumeau de Mikal Bridges aux Suns car ils étaient inséparables, Cam Johnson a confirmé tout le bien que les Suns pensaient de lui, puisqu’ils venaient de le prolonger, et Mikal Bridges a donc franchi ce fameux cap, et on peut même dire qu’il en a franchi plusieurs puisqu’il s’est vite imposé comme l’un des meilleurs ailiers de la conférence Est.
Humble, attachant…
« Je ne sais pas s’il sait à quel point il est bon et à quel point il peut l’être » poursuit le GM des Nets. « Mais je sais qu’il veut devenir un grand joueur et qu’il aura l’occasion de le prouver. Nous avions fait notre enquête et nous nous étions dit : « C’est incroyable ce qu’on entend à son sujet. C’est formidable ». Il arrive alors à la salle, et on se dit : « C’est mieux que ce que je pensais ». J’observe son comportement, pas seulement avec moi, mais aussi avec le personnel sur le terrain. J’observe son comportement avec des gens qui ne peuvent absolument rien faire pour lui, et cela en dit long sur la personne qu’il est ».
Car Bridges n’est donc pas uniquement un super joueur en devenir, c’est aussi une remarquable personne. C’est peut-être pour ça que Monty Williams en a pleuré en apprenant son départ. Joueur le plus ancien des Nets, Joe Harris a été conquis par la personnalité de son nouveau coéquipier. « C’est évident qu’il s’agit d’un joueur incroyable, mais le fait qu’il ait les pieds sur terre, qu’il soit humble et attachant, c’est tout aussi important. La première fois qu’il est arrivé au centre d’entraînement, il s’est présenté à tout le monde. On pourrait croire que ce sont de petites choses que tout le monde fait, mais ce n’est pas toujours le cas. »
Comparé à Tim Duncan pour sa personnalité
Pour Sean Marks, Mikal Bridges est à la fois un leader et un « glue guy », et c’est très rare. « Il est presque un « glue guy », alors qu’habituellement, ce sont des joueurs qui ne jouent pas beaucoup, mais qui apportent toutes ces petites choses, alors qu’il supporte aussi cette charge. »
Pour Monty Williams, son talent sur le terrain et sa capacité à fédérer lui rappellent un prestigieux coéquipier. L’un des meilleurs joueurs de l’histoire.
« C’est son côté Tim Duncan » juge Monty Williams. « Tim était comme ça. C’était le meilleur joueur de l’équipe, mais il était lié à tout le monde. L’une des qualités de Tim, c’était qu’il ne se sentait jamais dans une position où il était au-dessus de quoi que ce soit. Peu importe ce que faisait l’équipe, il le faisait. Si tout le monde se faisait diriger par le coach, Tim se faisait diriger. Et c’est le cas de Mikal. Il fait tout ce qu’il est censé faire et plus encore, et je pense qu’il est apprécié par l’ensemble de la franchise. »
Ce que confirme Joe Harris : « Vu son niveau de jeu, il a gagné le droit d’être dans cette position. Je suis en NBA depuis neuf ans et j’ai eu beaucoup de coéquipiers et beaucoup de gens sont passés par ici. C’est le genre de personne que l’on veut avoir à ses côtés. Quand votre meilleur joueur, ou la personne que vous souhaitez mettre en avant comme joueur modèle de la franchise, a ce type de personnalité, cela rend la vie beaucoup plus facile et meilleure pour toutes les personnes impliquées ».