La 5e faute de Karl-Anthony Towns a paralysé les Wolves

Karl-Anthony Towns venait enfin d’être servi au poste, avec non pas Anthony Davis sur le dos, mais Rui Hachimura. La prise à deux n’est pas venue mais l’intérieur des Wolves a préféré ressortir le ballon vers Taurean Prince, qui a envoyé le ballon en tribunes avec une passe beaucoup trop haute destinée à Mike Conley, dans le corner opposé.

« Mais qu’est-ce qu’ils font ? », pouvait s’exclamer Reggie Miller depuis sa place de commentateur, avant d’ajouter : « Celle-ci est pour ‘KAT’. » Cette action, survenue à deux minutes de la fin du match face aux Lakers, quand les Wolves comptaient encore une possession d’avance (92-95), résume bien les difficultés connues par les visiteurs dans le « money time ».

Si Karl-Anthony Towns n’a pas attaqué, c’est parce que celui-ci jouait depuis plusieurs minutes avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : le risque de prendre une sixième faute. « C’est compliqué de mettre mon équipe en mauvaise posture en faisant un mouvement agressif, s’ils ‘floppent’ et obtiennent le coup de sifflet. Et que je suis exclu », résume fatalement l’intérieur.

Parce que oui, selon lui, ses adversaires en ont rajouté pour obtenir des coups de sifflet à son encontre. « Tout au long de la soirée, j’ai fait du bon boulot pour attaquer le cercle, en étant puissant dans ce que je faisais. Et quand tu prends deux fautes sur des ‘flops’, ça rend les choses très difficiles. »

Sur sa troisième faute, écopée au début du troisième quart-temps, il semble mettre un coup au niveau du visage de son ancien coéquipier, Jarred Vanderbilt. La quatrième faute est intervenue alors que LeBron James lui a foncé dessus dans la raquette. La cinquième, en revanche, a été sifflée après une lutte au rebond avec Anthony Davis, tombé au sol.

Parti pour compenser la sale soirée d’Anthony Edwards

Avant d’être ralenti par les fautes, « KAT » (24 points à 8/12 aux tirs, 11 rebonds et 5 passes pour 37 d’évaluation et +18 au score) jouait pourtant comme dans un rêve. Adresse lointaine, tir sur un pied ligne de fond, et même plusieurs passes spectaculaires par-dessus l’épaule vers Nickeil Alexander-Walker…

À la mi-temps, les Wolves affichaient un +23 lorsqu’il était en jeu, contre un -12 au score lorsque ce n’était pas le cas. Une prestation d’autant plus nécessaire que son camarade, Anthony Edwards, connaissait une terrible traversée du désert (9 points à 3/17 aux tirs).

« Il était dans un rythme impressionnant jusqu’à ce qu’ils (les arbitres) l’envoient sur le banc », peste Chris Finch, évoquant une fin de rencontre « compliquée. On a stagné. On a manqué de jus, on était usés, c’est certain. On a en quelque sorte arrêté les coupes au cercle, le ballon s’est arrêté, on l’a beaucoup gardé en main. »

Son équipe, dont il regrette qu’elle n’a pas su davantage aller sur la ligne des lancers-francs (3 lancers obtenus en seconde période, la seule série de Mike Conley pour égaliser au buzzer, contre 17 aux Lakers…) n’a pas marqué le moindre panier dans les six dernières minutes de jeu, puis seulement deux dans les cinq minutes supplémentaires…

Mike Conley (23 points), lui, met en avant les « switchs » défensifs des Lakers qui ont empêché de servir Towns « dans des positions où il pouvait être efficace. Ant n’était pas un bon rythme, ça nous a obligés à prendre des tirs difficiles. » « Je pense que les cinq fautes nous ont fait plus de mal que les ‘switchs’ », maintient pourtant Karl-Anthony Towns, qui avait déjà connu des soucis similaires en play-in face aux Clippers l’an dernier, puis face aux Grizzlies au premier tour…