Cleveland, une fin douloureuse mais salutaire pour Lauri Markkanen

La saison 2021/22 restera comme un exercice à part dans l’histoire récente des Cavaliers. Trois ans après le départ de LeBron James, c’est en effet l’année où Cleveland a retrouvé un bilan positif, et des ambitions.

Au sein du « Tall Ball » de JB Bickerstaff, Lauri Markkanen avait réussi à se faire une place, en se sacrifiant notamment au poste d’ailier dans un rôle inédit, où il ne prenait pas forcément la lumière mais compensait par le sentiment d’être utile et de contribuer au succès de l’équipe.

Un mal pour un bien

Son sens du sacrifice n’a finalement pas payé puisqu’au bout d’une saison, Cleveland a cédé à la tentation de récupérer Donovan Mitchell. Six mois après son départ, le « Finnhisher » est revenu sur la fin précipitée de son aventure en Ohio, confiant que la pilule avait eu du mal à passer.

« Lorsque j’étais à Cleveland, j’ai relevé le défi de défendre sur les meilleurs joueurs de l’équipe adverse et j’ai vraiment essayé de faire tout ce que l’équipe avait besoin que je fasse, et ils m’ont quand même échangé », a-t-il rappelé dans le « Draymond Green Show ». « C’est tout simplement le monde du basket qui est comme ça. J’aime tous les gars là-bas, mais j’ai compris que si une équipe a une chance d’obtenir un joueur comme Donovan, elle va probablement appuyer sur la gâchette. Je l’ai compris. C’est toujours difficile, surtout avec la famille. Il faut essayer de survivre dans un nouvel environnement ».

A l’arrivée, tout va bien pour les deux équipes et les deux joueurs puisque Donovan Mitchell a fait franchir un nouveau cap aux Cavs et que Lauri Markkanen est devenu le « franchise player » à Salt Lake City. « Ça a été une une bénédiction pour moi et ma carrière. J’ai trouvé le bon système et le bon environnement », a-t-il confirmé.

Le déclic à l’EuroBasket

Pour autant, plutôt que de créditer son passage à Cleveland pour expliquer son retour en grâce, l’intérieur a mis en avant son expérience à l’EuroBasket, durant lequel il a appris son transfert.

Non seulement parce qu’elle lui a redonné confiance en ses capacités offensives, mais aussi parce qu’elle a permis aux dirigeants du Jazz de se projeter sur l’avenir et de lui confier les clés de leur équipe, à une époque où la hiérarchie n’était pas encore clairement définie.

« Je crois que c’est un ensemble de choses qui ont juste coïncidé. Bien sûr, il y avait ma confiance qui était super haute, en tant que leader, en pouvant voir tout type de défense et en essayant de guider cette équipe dans ce tournoi. Et lorsque j’arrive à Utah, comme tu l’as dit, il n’y a pas de superstars. Tout le monde essaie de trouver sa place (…). La première chose que Coach Hardy m’a dite, c’est : ‘Nous avons besoin de la même version que celle que tu jouais là-bas. Nous en avons besoin ici’. Je pense que ça a été très important pour moi. Ça a changé mon état d’esprit. J’ai repris confiance dans le basket européen et j’ai essayé de continuer sur cette lancée. Ça a donc été un grand changement mental pour moi aussi ».

Deuxième meilleur marqueur de l’EuroBasket à 28 points en moyenne par match, juste derrière Giannis Antetokounmpo, Lauri Markkanen a ainsi fait le même bond dans la hiérarchie des meilleurs scoreurs de la NBA en faisant désormais partie du Top 15 de la ligue, au point de prétendre au titre de MIP en fin de saison, un trophée qui pourrait boucler une année riche en accomplissements, en plus de sa sélection au All-Star Game.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.