Le malheur de Jaylen Brown fait le bonheur des Knicks !

Quel match ! En ce jeudi soir plutôt calme, marqué par le souvenir ému de Kobe Bryant, décédé il y a trois ans jour pour jour hier, et surtout animé par la révélation des dix titulaires pour le All-Star Game du mois prochain, les Celtics et les Knicks, au TD Garden, ont en effet joué un superbe match, ponctué par une victoire en prolongation des visiteurs (120-117), qui confirment qu’ils sont toujours très dangereux en déplacement (15v-10d, quatrième meilleur bilan de la ligue).

Pour les supporters des deux équipes, il fallait avoir le coeur bien accroché, puisque le scénario de ce match a été rocambolesque, marqué par de multiples rebondissements, particulièrement dans le « money-time ».

Car après une première mi-temps équilibrée (60-58 Celtics), ce sont les Knicks, portés par un énorme duo Jalen Brunson – Julius Randle et une défensive collective enfin retrouvée, qui se sont emparés les premiers du momentum au retour des vestiaires, grâce à un 33-25 dans le troisième quart-temps, face à une équipe de Boston mollassonne autour de Jayson Tatum, très bon. Ainsi, à 7 minutes de la fin du match, les hommes de Tom Thibodeau menaient de 12 points, 104-92, et la partie semblait pliée.

Le « takeover » de Jayson Tatum

Sauf qu’il ne faut jamais sous-estimer la faculté des Knicks à se faire peur dans les fins de match, surtout que Jayson Tatum est sorti du bois pour contrecarrer les plans des Bockers. Pointant à 22 points à ce moment de la rencontre, l’ailier des Celtics a alors tout simplement refusé de perdre dans le temps réglementaire, inscrivant 9 points dans les cinq dernières minutes pour alimenter un fulgurant 16-4 de son équipe pour boucler la rencontre, et ainsi arracher la prolongation (110-110) !

Très convaincants tout au long de la rencontre avec une attaque fluide et solidaire, les Knicks, face au « run » fulgurant de leurs adversaires, paniquaient et tombaient soudainement, et surtout comme trop souvent durant leurs fins de matchs serrées, dans des phases d’isolation trop répétitives et prévisibles pour Julius Randle…

Mais « Ju » et ses coéquipiers n’ont pas craqué ! Pourtant très vite relégués à -5 à l’entame de la prolongation, les New-Yorkais ont retrouvé leurs esprits et leur calme au meilleur des moments, revenant tranquillement dans le coup, jusqu’à ce que RJ Barrett, d’un tir primé dans le corner devant le banc des Celtics, ne donne l’avantage aux siens (116-115). Se permettant ensuite, évidemment, un trashtalk en règle après ce tir primé plein de sang-froid.

Les lancers Jaylen, les lancers…

La suite, c’est un panier rapide de Jaylen Brown puis deux lancers-francs de Julius Randle pour amener le score à 118-117 en faveur de New York, à une dizaine de secondes de la fin. Et là, ce fut le drame…

Bousculé par Jalen Brunson sur un tir à mi-distance, Jaylen Brown prenait la direction de la ligne de réparation, avec les potentiels lancers de la gagne dans les mains. Mais un inattendu 0/2 de la part de l’arrière des C’s climatisait brutalement le TD Garden, qui voyait une troisième défaite de suite se profiler.

Derrière, RJ Barrett, décidément décisif dans cette prolongation, ne tremblait lui pas et convertissait ses deux tirs sur la ligne des lancers-francs. Après un ultime temps-mort, « JT », entouré d’une prise à deux, manquait un tir de l’égalisation, Malcolm Brogdon, contré par Jalen Brunson, un deuxième, et les Knicks soufflaient.

Après un beau succès contre Cleveland en début de semaine, les hommes de « Thibs » enchainent en s’offrant, au mental et au bout de l’effort, LE cador de la conférence Est, dans son antre. Une bonne manière de faire oublier la série de quatre revers de suite de la semaine dernière.

Le résumé de la rencontre en une photo

CE QU’IL FAUT RETENIR

– Un duo Brunson – Randle en feu et une défense bien en place : les Knicks ont retrouvé leur formule gagnante. À l’exception de ce craquage un peu lunaire et pas loin d’être fatal dans la seconde moitié du quatrième quart-temps, les Knicks ont en effet livré une prestation défensive de très bon niveau. En perdition dans ce domaine face à Atlanta puis Toronto la semaine dernière, la troupe de Tom Thibodeau a retrouvé la confiance en maintenant à 41% aux tirs la troisième meilleure évaluation offensive de la ligue, à l’image d’un Jayson Tatum limité à 22 points avant son coup de chaud du « money-time », et un Jaylen Brown peu en confiance avec son tir (22 points en 22 tirs), au point qu’il craquait sur la ligne des lancers-francs en prolongation. Cette équipe de New York est imparfaite, mais on ne peut lui retirer son mental. Quant à Jalen Brunson et Julius Randle, que dire… Le premier a compilé 29 points, 4 rebonds et 7 passes, le second, dans la continuité de son carton contre Cleveland, s’offrant 37 points et 9 rebonds, dont deux lancers-francs ô combien décisifs durant la prolongation. Quand ils défendent ainsi et que leurs deux leaders sont à leur meilleur niveau, les Knicks peuvent faire tomber à peu près n’importe qui.

– Vite, vite le prochain match, pour Jaylen Brown. Clairement pas le meilleur match de la saison pour l’arrière. Pendant que Jayson Tatum montait en puissance jusqu’à l’apothéose dans le quatrième quart-temps (35 points et 14 rebonds au final), Jalen Brown se battait contre sa maladresse, avant de craquer dans la prolongation, quand les lancers-francs de la (potentielle) victoire étaient dans ses mains. Jamais en rythme, il s’est troué, mais a réussi à contribuer positivement dans l’ensemble (+3), notamment grâce à 9 rebonds et 2 passes et des bonnes séquences défensives face à RJ Barrett et Quentin Grimes. Mais au global, surtout au regard de la manière dont le match s’est terminé, c’est une sortie à oublier pour le « Jay ».

TOPS/FLOPS

✅ Immanuel Quickley. Avec 17 points à 7/12 aux tirs et 5 rebonds, le sixième homme des Knicks a apporté sa désormais habituelle fougue en sortie de banc, des deux côtés du terrain. Surtout en première mi-temps, au cours de laquelle il a marqué 15 de ses 17 points. Moins en vue en attaque après la pause, il n’a pas totalement disparu pour autant, assurant en effet de très bonnes minutes en défense, particulièrement face à la paire Malcom Brogdon – Derrick White.

✅ La défense de Miles McBride. Et « Quick » n’a pas été le seul à très bien jouer le rôle de la peste en défense. Le jeune Miles McBride l’aidant aussi avec efficacité dans l’effort, avec notamment 3 interceptions. Mais plus largement, les passages de l’ancien de West Virginia ne sont pas vraiment traduits dans les stats, Miles McBride se montrant surtout précieux dans des efforts de l’ombre : un « box-out » par ci, une aide à l’opposée par là, une trappe bien exécutée sur le porteur derrière le « pick-and-roll », etc.

✅ Le sang-froid sur commande de RJ Barrett. L’ailier canadien n’a pas proposé un basket mémorable dans le temps réglementaire, mais il avait gardé le meilleur pour la fin, en prolongation : un tir primé pour donner l’avantage aux Knicks, et deux lancers pour le conserver. Et au final, sans faire de bruit, le meilleur +/- des titulaires des Knicks, avec +14.

✅ Jayson Tatum. On a déjà tout dit sur lui, avec notamment ce coup de chaud monumental pour finir le match, et sauver (temporairement) la mise aux siens. Annoncé parmi les titulaires du All-Star Game avant le match, le candidat MVP des Celtics a fêté ça avec la manière, même s’il lui manquait la victoire pour une soirée parfaite.

⛔️ Grant Williams et Malcolm Brogdon. Les deux jokers principaux des C’s en sortie de banc se sont troués dans les grandes largeurs : 16 points à 6/22 aux tirs en cumulé. Avec quasiment autant de fautes (5) que de passes (6). Alors que les Celtics ont gagné la bataille du banc, avec 31 points marqués contre 28 points pour celui des Knicks, les deux remplaçants n’en étaient clairement pas les artisans les plus méritants.

LA SUITE

– Celtics (35-15) : réception des Lakers, dans la nuit de samedi à dimanche (02h30).

– Knicks (27-23) : court déplacement à Brooklyn, samedi soir (23h30).

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.