Le premier est un meneur américain de 22 ans, dans sa troisième année, débarqué dans un échange en cours de saison passée en provenance de Sacramento. Le second est un arrière canadien, rookie de 20 ans, le 6e choix de la dernière Draft à sa sortie d’Arizona. Dans l’Indiana, Tyrese Haliburton et Bennedict Mathurin font la paire.
Respectivement à 21.6 points, 9.9 passes, 4.6 rebonds et 20.4 points, 3.5 rebonds, 2.2 passes, ils sont les nouveaux fers de lance des Pacers – qui partent de loin…
Mais actuellement à 5 victoires pour 6 défaites, la franchise de l’Indiana se défend plutôt pas mal. Cela dit, il n’y a pas de révolution en termes d’ambitions non plus. Les Pacers sont résolument en reconstruction.
Au moins maintenant, ils ont de très bonnes bases sur la ligne arrière. Tyrese Haliburton et Bennedict Mathurin sont des titulaires en puissance avec toute leur carrière devant eux.
« On joue bien l’un avec l’autre », affirme Tyrese Haliburton dans The Ringer. « Son jeu complète bien le mien dans le sens que j’aime bien jouer beaucoup de pick & roll au large où je peux attaquer la défense en ayant pris de la vitesse pour aller prendre un floater ou faciliter le jeu. Quand les équipes adverses suivent l’intérieur ou viennent aider sur moi, je peux lui donner le ballon sur le côté faible. Il a une telle force de pénétration vers le cercle qu’il est très difficile à tenir en deuxième lame. C’est une association qui marche naturellement entre nous. »
« Il me voit tout le temps en fait »
Côté pile. Deuxième meilleur scoreur chez les rookies derrière Paolo Banchero, Bennedict Mathurin est l’arrière idéal aux côtés de Tyrese Haliburton, avec son profil de finisseur sur l’extérieur comme sur les coupes.
Côté face. Deuxième meilleur passeur de la Ligue (et d’un rien derrière James Harden), Tyrese Haliburton est le prototype du meneur organisateur, avec le sens du spectacle qui ne gâche rien. Bref, Bennedict Mathurin sait qu’il sera servi en temps et en heure. Voire plus encore.
« Parfois, quand je ne pense pas qu’il me voit, il me voit. Il me voit tout le temps en fait. Plusieurs fois, je courais et il y avait une passe qui m’arrivait dans les mains au dernier moment. Je ne pensais pas qu’il allait me la passer mais il a une excellente vision du jeu, et le QI qui va avec. Il a un super sens du jeu et il est vraiment altruiste. Il veut gagner. »
Sans compter que le meneur, parfois moqué pour son geste peu académique au shoot, est en fait tout proche de tourner au fameux « 50/40/90 » en ce début de saison (51% au tir, 45% à 3-points et 88% aux lancers-francs). Pour la troisième saison consécutive au-dessus des 40% à 3-points, il n’est pas qu’un « slasher ». Il peut aussi sanctionner de loin. Et maintenant, il a Bennedcit Mathurin à ses côtés pour triturer et torturer les défenses adverses.
« C’est un super meneur qui peut aller au cercle plus ou moins quand il veut. Quand la défense est rude sur lui, j’essaye juste de rendre son boulot plus facile. Je me mets sur l’aile de son côté et je profite de ses passes. »
« On joue comme ça, naturellement »
Une dizaine de matchs aura donc suffi au jeune tandem des Pacers pour trouver son rythme de croisière. Après un départ poussif, marqué par quatre défaites en cinq matchs, Indiana a bien redressé la barre en enchaînant sur quatre victoires en cinq matchs.
Au coeur de ce regain de forme, Tyrese Haliburton et Bennedict Mathurin ont pu faire parler leur alchimie naissante, une entente cordiale qui est rapidement passée à l’amical, et plus intéressant encore pour les Pacers, qui s’est créée naturellement. Deux joueurs de basket qui parlent le même langage, tout simplement.
« On a un très bon rythme ensemble. On a probablement joué une poignée de minutes ensemble au camp d’entraînement et je crois qu’on n’a jamais partagé le terrain en présaison, si ce n’est pour deux minutes. On avait juste envie de jouer l’un avec l’autre, et ça marche bien. J’étais comme lui quand j’étais rookie, dans un rôle où je ne jouais pas autant avec la balle en main, comme je pouvais le faire à l’université. Donc, je le vois quand il a des moments où il me fait comprendre qu’il voudrait bien tâter le cuir. On fait bouger le ballon pour qu’il ait des occasions de jouer aussi. Et on joue comme ça, naturellement. »
Avec un effectif qui pourrait vite exploser (Buddy Hield et/ou Myles Turner), les Pacers peuvent au moins se satisfaire, mieux se frotter les mains, d’avoir aussi bien assuré leurs arrières avec ces deux jeunes pépites.
Entre l’altruiste meneur et le vorace scoreur, le courant est passé de suite. Les défenses n’ont pas fini d’en baver…
« Pour son meilleur score en carrière à Brooklyn, il aurait dû avoir plus de ballons en troisième quart. Et j’en suis bien conscient ! », se lamente encore Tyrese Haliburton. « Et maintenant que j’ai revu la vidéo, je sais comment lui donner plus d’opportunités en attaque. Il a fini à 30 points mais il aurait dû en avoir 40. »