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Les regrets argentés des Bleus

EuroBasket 2022 — Au lendemain de leur correction reçue face à l’Espagne, les Bleus n’avaient toujours pas digéré cette défaite, à la fois frustrante et décevante mais riche d’enseignements.

Nous les avions quittés à Berlin, sur le podium de l’EuroBasket, avec leurs mines déconfites et leur médaille d’argent —au goût amer— autour du cou.

Mais, quelques heures seulement après avoir été sèchement battus (88-76) par l’Espagne en finale, les Bleus étaient de retour en France, et plus précisément à Paris, pour refermer ce chapitre européen par un point presse aux allures de bilan grandeur nature.

Au final, à la Nike House of Innovation des Champs-Élysées, ce bilan n’en était pas complètement un car, pour un Vincent Collet désireux de « prendre un peu de recul », il est « encore un peu tôt » pour le faire.

« Pour l’instant, la frustration prédomine », confiait ainsi le sélectionneur tricolore. « J’ai rarement été autant abattu après un match de l’Équipe de France. Par exemple, pour notre première finale européenne en 2011, le sentiment n’était pas du tout le même. Là, nous avions de grandes espérances. D’autant que l’Espagne n’avait jamais joué à ce niveau dans le tournoi, il n’y avait pas de raison que cela arrive à ce moment, surtout que nous sommes connus pour empêcher nos adversaires de jouer à leur niveau. Mais [les Espagnols] se sont sublimés, ils nous ont gênés. C’est dur à avaler, nous n’avons pas pu faire ce que nous voulions faire. Mais ça fait partie du sport… C’est aussi ce qui permet de rebondir et, peut-être, d’avancer d’un cran. »

En revanche, ce dont est convaincu Vincent Collet, c’est que son équipe n’a pas à rougir de terminer à la deuxième place de cet Euro 2022, qui restera assurément comme l’un des plus compétitifs de l’histoire.

« [L’EuroBasket] était particulièrement relevé cette année et on termine quand même à la deuxième place, devant des pays qui pouvaient prétendre à mieux, comme la Serbie et la Slovénie. On a su passer à travers les gouttes », rappelait-il justement. « Les deux derniers MVP de NBA [Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic, ndlr] se sont faits sortir en huitième et en quart de finale. Ça montre la densité de la compétition. Sur 24 équipes, une quinzaine représentait un vrai danger. Toutes celles présentes en huitièmes avaient un bon niveau. Le basket monte encore en Europe. Le niveau était clairement plus élevé qu’en 2017. »

Une opportunité ratée, mais une troisième médaille d’affilée

Du côté d’Evan Fournier, auteur de 23 points contre la Roja (à 7/14 aux tirs), le discours reste en tout cas marqué —comme son sélectionneur— par ce nouveau revers en finale. Un peu plus d’un an après celui des Jeux olympiques de Tokyo, contre Team USA…

Illustration quand on lui demande s’il est possible d’apprécier, à cet instant précis, les résultats de l’Équipe de France depuis 2019 (médaille de bronze au Mondial et médailles d’argent aux Jeux olympiques puis à l’Euro).

« Non. C’est dur, on reste sur une déception, ce n’est pas facile. Le match [de dimanche soir] fait vraiment mal. C’est difficile de faire des analyses à chaud mais, autant on a vraiment apprécié notre médaille d’argent l’année dernière [aux Jeux olympiques], autant la saveur est différente [cette année] », concédait le capitaine français.

Même son de cloche chez le vice-capitaine Rudy Gobert (6 points et 6 rebonds en finale), qui avait tenu à prendre la responsabilité de cette énième défaite contre l’Espagne, dès la fin du match.

« C’est difficile d’être content, car on passe à côté de la médaille voulue. […] C’est dur de passer à côté de cette opportunité, mais il faut apprendre et grandir à partir de là », résumait celui qui a toutefois été élu dans le meilleur cinq de la compétition.

Evan Fournier comme Rudy Gobert s’accordaient également pour dire que le basket français continue d’aller dans la bonne direction, à deux ans de Paris 2024…

« On fait podium sur nos trois dernières grandes compétitions, dont deux mondiales, donc on met le basket français dans une bonne posture, on a des résultats », estimait à ce propos le capitaine Fournier. « Cette médaille signifie quelque chose pour le prestige du basket français et ce que l’on représente », appuyait le vice-capitaine Gobert.

Des pertes de balle « de poussins »

Un duo Evan Fournier — Rudy Gobert qui, tout au long de cet EuroBasket, a été appelé à prendre la succession de Nicolas Batum et Nando de Colo, qui ont souhaité souffler cet été.

« On reverra les matchs, mais on a vu que [Nicolas Batum et Nando de Colo] nous ont manqués », admettait à ce sujet Vincent Collet. « On le savait avant de commencer, mais on a quand même cherché à trouver notre propre identité. Ça a été difficile, mais on a progressé et ça nous a permis d’aller en finale. Tout n’est pas positif, mais tout n’est pas négatif non plus. »

Quant à ceux qui ont critiqué le manque d’intensité de la France en finale, le sélectionneur des Bleus a tenu à défendre ses joueurs en conférence de presse.

« Inconstance dans la performance oui, mais pas dans l’intensité », réagissait-il ensuite. « Par contre, on a eu quelques trous d’air. Notamment au niveau des pertes de balle, où [l’absence de Nicolas Batum et Nando de Colo] s’est faite sentir… »

Puis Vincent Collet de pester, justement, contre les (trop) nombreuses pertes de balle de ses joueurs : « À sept minutes de la fin, on est à -7 [71-63 en réalité, ndlr] et on a perdu plusieurs ballons comme des poussins. Les poussins font les mêmes pertes de balle. Quand ça arrive dans une finale, c’est dur de gagner. C’est passé en phase de poules [puis en phase finale] contre des adversaires moins forts et moins organisés mais, contre l’Espagne, ce n’est juste pas possible [de perdre 18 à 20 ballons dans un match]. »

Les Espagnols simplement « plus forts »

Une équipe d’Espagne irréprochable tactiquement et techniquement, qui n’a perdu que 9 ballons dans ce match pour la médaille d’or et qui a, surtout, su profiter des 19 pertes de balle tricolores. Inscrivant la bagatelle de 35 points grâce à ces ballons perdus, en plus de shooter à 48% à 3-pts et de délivrer 24 passes décisives…

« On a joué contre une équipe beaucoup plus complète et organisée, certainement la plus intelligente en Europe dans le jeu, dans sa façon de faire déjouer l’adversaire et d’imposer sa propre manière de jouer », jugeait ainsi Vincent Collet. « En finale, tu joues contre l’autre meilleure équipe du tournoi et il faut que tous les voyants soient au vert. Ça ne suffit pas d’être ‘juste’ à fond pour l’emporter contre un adversaire qui fait un match exceptionnel. Donc rendons-lui hommage. […] Il faut reconnaître que l’Espagne a été exceptionnelle : elle a livré son meilleur match de la compétition le Jour J, contrairement à nous. Il y a des regrets, mais il faut accepter de perdre contre plus fort que soi et, [dimanche soir], les Espagnols étaient plus forts. »

Le mot de la fin est pour le président de la fédération, Jean-Pierre Siutat, qui se veut toujours optimiste pour les prochaines échéances internationales : la Coupe du monde 2023 en Asie, puis les Jeux olympiques 2024 à domicile.

« Nous sommes fiers de ce résultat : c’est notre troisième médaille consécutive et ce n’est pas rien à deux ans des Jeux olympiques, où nous aurons de grandes ambitions », livrait-il à ce propos. « Ce que nous avons vu de ce tournoi nous rassure. Nous savions qu’il nous manquait deux cadres et certains joueurs en ont profité pour se révéler. C’est très positif pour l’avenir du basket français. »

Propos recueillis à Paris, le 19 septembre 2022
(Crédit photo : FIBA.com)

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