Avec la sortie de Sue Bird, c’est un autre monument du basket féminin qui se rapproche de la fin. Quadruple championne olympique, double championne WNBA et MVP des Finals, meilleure rebondeuse de l’histoire de la ligue, avec le plus grand nombre de double-double à son actif, Sylvia Fowles disputait hier son dernier match au Target Center, sa maison depuis huit ans après sept saisons passées au Chicago Sky.
La défaite sans appel (96-69) subie face au Seattle Storm compromet un peu plus la participation du Minnesota Lynx aux playoffs à un match de la fin, qu’il faudra absolument remporter ce soir sur le parquet du Connecticut Sun. À 36 ans, l’intérieure a d’ores et déjà annoncé la fin de sa carrière à l’issue de la saison, et donc remercié ses fans pour leur soutien inconditionnel.
« Je suis tellement reconnaissante », a-t-elle déclaré après le match. « En débutant cette saison, je ne voulais pas de toute cette attention, mais au fur et à mesure, j’ai réalisé le degré d’amour et de gratitude que ces fans ont pour moi dans toute la ligue. Je ne prendrai jamais ça pour acquis. Alors merci pour tout ce que vous avez fait tout au long de ma carrière. C’était un parcours incroyable et je vous apprécie tous. »
Avant la rencontre, Sylvia Fowles avait confié n’avoir aucun regret quant à sa décision de quitter le monde du basket professionnel. L’aventure aura été riche, l’heure est maintenant venue pour l’ancienne dunkeuse de passer à autre chose.
« Je pars selon mes conditions. Je pense que si c’était l’inverse, si on avait dû me pousser un peu vers la sortie, ça aurait probablement été plus difficile. Mais je suis très satisfaite de la décision que j’ai prise, et je suis heureuse de voir ce que la vie apporte après le basket », a-t-elle glissé. « Quand j’en aurai fini, non, je ne veux pas faire partie du basket. Je dis ça parce que vous sacrifiez tellement de choses pendant si longtemps quand vous faites du basket. Je veux juste avoir le temps d’être un peu normale. Et la normalité, c’est de ne pas s’occuper de basket, à moins que mes enfants n’y jouent un jour. J’ai des choses prévues que je veux faire. Je veux voyager dans quelques endroits, mais nous verrons où la vie me mènera. »
Tout donner jusqu’au bout
La rencontre d’hier a été pleine d’émotions, notamment lorsque sa coach, Cheryl Reeve, n’a pu retenir quelques larmes au moment de la sortie de sa protégée.
« Nous nous sommes beaucoup investies l’une pour l’autre. Sylvia nous a donné tout ce qu’elle avait. Dans les bons moments, les moments difficiles, vous pouvez compter sur elle. J’espère qu’elle pourra dire la même chose de notre équipe et de ce que nous avons essayé de faire avec elle. Nous avons toujours essayé d’évoluer, d’ajouter quelque chose à son jeu. Et elle a toujours été motivée à le faire », a-t-elle confié. « C’est une personne qui est toujours un peu mal desservie, sous-appréciée. Évidemment pas par nos fans. Mais je pense que pour elle, elle a toujours été dans cette mentalité : ‘Je fais juste mon travail’. Et je pense que lorsque vous arrivez à la fin et que vous regardez son œuvre du début à la fin, elle doit se dire : ‘Wow. Je l’ai vraiment bien fait’. »
Seule la défaite est venue ternir un peu la soirée, même si Fowles va aborder le possible dernier match de sa carrière comme le premier, en jouant à fond.
« La chose qui m’a le plus touché émotionnellement a été de regarder le visage de mes coéquipières, et de les entendre s’excuser auprès de moi. C’est un peu blessant, vous savez ? C’est comme ça et ça a fait partie de notre saison cette année. Des hauts et des bas, des hauts et des bas », a-t-elle ajouté. « Mais je veux juste qu’elles sachent que je suis fière d’elles. Je ne pense pas qu’il s’agisse de gagner ou de perdre. Je pense qu’il s’agit de la façon dont vous abordez chaque match et comment vous vous traitez les unes les autres. Il ne faut pas baisser la tête comme on l’a dit lors de notre rassemblement. Il nous reste encore un match. »