Bientôt dix ans. Dix ans que cette double confrontation exceptionnelle entre San Antonio et Miami a eu lieu. Comme si c’était hier, les souvenirs de cette opposition de style d’une rare intensité sont toujours intacts.
Le festival Tony Parker dans le Game 1 de la finale de 2013 pour faire basculer la finale d’entrée, sa danse endiablée avec LeBron James finie sur un genou avec la victoire au bout, la légende de la clim en panne qui a donné des crampes à LeBron James sous la chaleur texane, la résilience du Heat… Puis la fin de match de rêve de Tony Parker dans le Game 6, à deux doigts d’offrir le titre aux siens suite à un step-back à 3-points sur la tête de LeBron James et un « reverse spin »… Les fans qui commencent à quitter la salle… La légende du bandeau de LeBron James, les lancers manqués de Manu Ginobili puis Kawhi Leonard et ce tir magistral de Ray Allen dans le corner pour égaliser, forcer une prolongation et tout faire basculer.
Une défaite impossible à oublier
Puis vint ce Game 7 irrespirable, le coup de sang de Tim Duncan contre le sol, conscient qu’un titre NBA vient de lui échapper après avoir manqué le hook de l’égalisation à 50 secondes de la fin et la liesse des « Three Amigos » avec ce deuxième sacre consécutif.
Le scénario a été terrible pour les Spurs, mais les troupes de Gregg Popovich ont pris leur revanche un an plus tard, délivrant un récital pour exploser les Floridiens 4-1 à l’issue d’une finale dominée de la tête et des épaules.
À l’occasion de sa présence au « World Series of Poker » à Las Vegas, Tony Parker est revenu sur ce duel historique qui continue de le hanter. Nul doute qu’il n’est pas le seul parmi les joueurs ayant pris part à cette lutte.
« J’y pense tous les jours, c’est sûr », a-t-il reconnu. « Surtout la façon dont on a perdu, de façon folle en 2013, parce qu’on menait de cinq points avec 28 secondes à jouer (dans le Game 6) et on était en train de gagner le titre. Dans 99% des cas, on gagne ce match, mais on est allé en prolongation, on a perdu le Game 6. Et on a perdu le Game 7. C’était difficile de perdre comme ça alors qu’on menait 3-2 ».
Le destin d’Ime Udoka
Il a fallu une saison entière pour digérer la défaite et une détermination sans faille pour retrouver les Floridiens en finale un an plus tard et dominer les débats comme San Antonio l’a fait. Pour Tony Parker, la finale de 2014 représente tout simplement le summum de sa carrière de basketteur aux Spurs.
« Pour moi, la façon dont nous avons perdu en 2013, cela a créé ce qui s’est passé en 2014 », a-t-il expliqué. « C’est peut-être l’une des meilleures finales de l’histoire de la NBA et peut-être le meilleur basket des Spurs que nous avons joué, en 2014. La façon dont nous avons joué, le jeu de passes, tout… Le plus haut niveau auquel nous avons joué de toute ma carrière avec les Spurs, c’était en 2014. Et ça a commencé par une défaite difficile en 2013 ».
L’ancien meneur tricolore a alors dressé la comparaison avec les dernières Finals NBA perdues par les Celtics face aux Warriors il y a deux mois, rappelant au passage qu’Ime Udoka, l’actuel coach des Celtics, était sur le banc aux côtés de Gregg Popovich lors des Finals de 2013 et 2014.
« La façon dont nous sommes revenus, j’en suis très fier. Ça montre beaucoup de caractère dans l’équipe. Pour les Celtics, c’est ce qu’ils doivent faire. Ils sont encore jeunes. Nous étions vieux et nous sommes quand même revenus, donc ils peuvent certainement le faire », a-t-il ajouté. « Ime Udoka était avec nous pendant ces années, donc il peut clairement prendre des trucs dans ce que nous avons dû traverser. J’ai joué avec lui en tant que coéquipier, je l’ai eu comme entraîneur, donc il a tout vécu avec nous. Il sait mieux que quiconque comment rebondir après une finale NBA difficile (…) Je suis très heureux pour lui, très fier de lui. Ce qu’il a fait avec ce groupe est assez impressionnant. Je pense que Boston va être bon pendant longtemps ».
Comparer les époques est toujours un exercice difficile. L’avenir dira si les Celtics parviendront à retrouver la finale dès 2023 et à prendre leur revanche, comme les Spurs l’ont fait près de dix ans plus tôt.