À l’issue de la saison 1999, Joe Dumars raccroche ses baskets. Âgé de 35 ans, le « Bad Boy » ne s’imagine sûrement pas à l’époque intégrer un jour les bureaux de la ligue. « Ce n’était probablement pas le bon choix pour moi, je devais vivre et acquérir plus d’expérience », affiche celui qui va d’abord démarrer une carrière encore plus longue de dirigeant, chez ses Pistons de toujours, puis chez les Kings.
Vingt ans plus tard, le voilà vice-président de la ligue et ce dernier a une petite idée de la raison pour laquelle il a obtenu ce poste. « J’apporte mes expériences avec moi. Je pense que c’est ce qu’ils voulaient ici, mes expériences authentiques et uniques », juge le Hall of Famer, qui a près de 40 ans d’expérience dans l’univers NBA derrière lui.
En tant que joueur, il a lui-même été témoin de l’évolution de règles. Exemple emblématique : les sanctions liées aux fautes flagrantes. « Nous étions vraiment physiques », commence par se souvenir l’ancien arrière en référence à ses Pistons de la fin des années 1980. Ceux qui ont réussi le doublé en 1989 et 1990 en bloquant l’ascension des Bulls de Michael Jordan.
Depuis les début des années 1980, le règlement prévoit simplement qu’en cas de « faute flagrante », l’entraîneur de l’équipe offensée choisit le tireur de lancer-franc. Dix ans après, pour la saison 1990-1991, une telle faute sera plus sévèrement sanctionnée : deux lancers-francs et la possession du ballon.
Sa faute face aux Bulls
Le joueur fautif est également susceptible d’être expulsé s’il n’y a « pas d’effort apparent » pour jouer le ballon et/ou si, selon l’arbitre, le contact était « d’une nature si excessive qu’une blessure aurait pu se produire ». Les joueurs expulsés devaient se voir automatiquement infliger une amende de 250 dollars à l’époque.
« Je suis certain qu’ils ont dû intervenir à un moment donné. Je me souviens spécifiquement d’avoir préparé un match juste après que les règles ont été changées et j’ai réalisé immédiatement : ‘OK, on ne peut plus être aussi physiques qu’on l’était auparavant’ », raconte Joe Dumars.
Ce dernier se remémore une action en particulier lors de la finale de conférence 1991, toujours face aux Bulls.
Sur une action à quatre contre un, le joueur des Pistons n’a d’autre choix que de commettre la faute sur son adversaire, et ami dans la vie, B.J. Armstrong, pour empêcher le lay-up en contre-attaque. Une faute indéniablement physique… jugée flagrante.
« C’était incroyable. Et mon vieil ami (l’arbitre) Darell Garretson l’a sifflée. Je me souviens m’être dit : ‘Tu es sérieux ?’ », se souvient-il avoir demandé, estimant même, des années durant, que le joueur des Bulls aurait dû protester en son nom contre ce coup de sifflet !
Plus de trente ans après, la ligue et Joe Dumars ont bien évolué. Le « Bad Boy » de l’époque en vient désormais à défendre certaines évolutions du jeu, à l’instar de cette volonté d’éliminer les « take fouls ». « Il y a des périodes où il apparaît dans le jeu certaines choses qu’il faut éliminer. Les ‘take fouls’, c’était l’une de ces actions antisportives. Ça donnait une mauvaise image du jeu », justifie-t-il désormais.