Profil
Poste : Meneur
Taille : 1m91
Poids : 90kg
Équipe : Kentucky Wildcats (conférence SEC)
Stats 2021/22 : 12.5 points (45.1% aux tirs, 35% à trois-points, 3.5 rebonds, 3.9 passes, 1.3 interceptions)
Présentation
Dans un premier temps engagé à Creighton en novembre 2020, Tyty Washington Jr. était revenu sur sa décision quelques mois plus tard, quand le coach des Bluejays, Greg McDermott, s’était retrouvé en mauvaise posture après une sortie douteuse. Dès lors, le recrutement du natif de Phoenix était à nouveau ouvert, et c’est l’inévitable John Calipari qui avait sauté sur l’occasion pour s’assurer les services du jeune meneur à Kentucky.
Considéré comme le meilleur « point guard » dans cette cuvée largement dominée par les intérieurs, il a assumé ce statut pendant la première partie de la saison… alors qu’il ne jouait pas à son poste naturel. Porteur de balle talentueux, il a en effet été davantage utilisé comme un deuxième arrière par Coach Cal, à côté du meneur gestionnaire Sahvir Wheeler (6.9 passes, 3e meilleure moyenne en NCAA).
Un contexte malheureusement fréquent pour les porteurs de balle à Kentucky (Tyler Herro, Tyrese Maxey, Immanuel Quickley), mais qui n’a pas empêché Tyty Washington Jr. de briller par son aisance sur « pick-and-roll » et son tir extérieur efficace. On retiendra notamment son énorme match à 17 points et 17 passes (nouveau record « all-time » du programme) face à Georgia début janvier, ou encore son match à 28 points à 10/13 aux tirs face à Tennessee, quelques jours plus tard.
La seconde partie de la saison du jeune meneur a été plus pénible. La faute à une grosse entorse à la cheville gauche, contractée à la fin du mois de janvier face à Auburn. Un tournant majeur de sa saison, et de manière générale de celle de Kentucky, puisqu’il n’a jamais réussi à guérir complètement jusqu’à la fin de la saison prématurée des Wildcats, poussés vers la sortie dès le premier tour de la « March Madness » par Saint Peter’s.
Dans l’ensemble, malgré cette fin de saison chaotique du point de vue physique, Tyty Washington Jr. a prouvé qu’il était un attaquant de talent, notamment sur « pick-and-roll », et qu’il saura s’intégrer dans une attaque NBA.
POINTS FORTS
– La maitrise du « pick-and-roll »
Le schéma de jeu de John Calipari ne l’a pas vraiment mis en avant, puisqu’il n’était qu’un porteur de balle secondaire derrière Sahvir Wheeler, mais Tyty Washington Jr. a confirmé ce qu’on savait de lui : il maitrise déjà le « pick-and-roll », le système offensif principal en NBA.
Quand l’attaque des Wildcats tournait à plein régime, il a coché toutes les cases qui feront de lui un porteur de balle fiable chez les pros, d’abord en sortie de banc. Capable de créer pour les autres (3.9 passes) ou de naviguer derrière l’écran pour aller se chercher un tir (43% de réussite sur les tirs en sortie de dribble à mi-distance), il a montré qu’il pourra être un atout sur demi-terrain dès ses débuts, et devrait s’épanouir dans le jeu espacé de la NBA.
– Un scoreur capable de jouer les deux postes d’arrière
Meneur et porteur de balle par nature, Tyty Washington Jr. est devenu un « combo-guard » un peu par défaut à Kentucky. Et si la configuration offensive de John Calipari avait de quoi laisser perplexe, elle a au moins permis d’observer le joueur dans deux contextes différents : balle en main, et loin du ballon.
Largement plus à l’aise quand il porte la balle, comme on l’a évoqué plus haut (43% à mi-distance, mais aussi 52.5% sur les « floaters »), il s’est tout de même montré plutôt efficace loin du ballon. En témoigne son 35% de réussite derrière l’arc, sur 3.3 tentatives en moyenne par match, en grande majorité en « catch-and-shoot ».
À l’échelon supérieur, il devra prouver qu’il peut dégainer à 3-points en sortie de dribble, sans recevoir une passe. Il l’a très peu fait à Kentucky, mais sa réussite à mi-distance dans cet exercice laisse penser qu’il n’y a pas de soucis à se faire pour qu’il transpose ce tir derrière l’arc.
POINTS FAIBLES
– Des difficultés à se créer de l’espace en attaque
C’est un point faible récurrent chez les meneurs et arrières dont le premier pas n’est pas fulgurant. Malgré un physique très honnête pour un meneur (1m91, 90kg), et un dribble fiable, Tyty Washington Jr. n’est pas un énorme athlète et peine donc parfois à se créer de l’espace en attaque.
On l’a vu cette saison, face à des défenseurs agressifs dans la conférence SEC (Kennedy Chandler à Tennessee, Wendell Moore et KD Johnson à Auburn).
Le un-contre-un ne sera pas sa force majeure, c’est certain, ce qui amplifie encore plus l’importance du « pick-and-roll » dans son jeu en attaque.
– Un peu lent en défense
Le meneur n’est pas mauvais en défense, loin de là. Il sait comment se placer, fait les efforts, mais manque de qualités athlétiques, notamment latéralement, pour être constant sur la durée d’une rencontre.
Face aux athlètes bondissants des lignes arrières en NBA, il pourrait être rapidement dépassé. Pour le « cacher » en défense au niveau supérieur, il faudra certainement que son futur coach choisisse le « switch » sur « pick-and-roll ». Un peu à l’image de ce que fait Steve Kerr avec Stephen Curry. Mais cela implique forcément d’avoir des excellents défenseurs à ses côtés, capables de défendre sans soucis plusieurs postes.
Comparaison
Tyrese Maxey et Immanuel Quickley, pour la filiation Kentucky et le profil de « combo-guards » créatifs en attaque sur « pick-and-roll », Jordan Clarkson pour le potentiel de gros scoreur en sortie de banc.
Pronostic
Entre la 10e et la 20e position. En 16e position à Atlanta, ou 19e position à Minnesota, il apporterait du « playmaking » bienvenu en relais de Trae Young et D’Angelo Russell.