Actuellement cinquièmes de la conférence Est, à deux petites victoires du champion en titre, les Cavs sont clairement une des équipes surprises de la saison. Avec leur cinq majeur de grande taille, à contre-courant du small ball qui s’est répandu comme une traînée de poudre ces dernières années, Cleveland continue de déjouer les pronostics et pourrait bien s’avérer un candidat intéressant lors des prochains playoffs.
En tout état de cause, au sein de cette jeunesse en pleine progression, c’est Kevin Love qui revit ! Vétéran bougon ces dernières années, au point de se faire remarquer avec des sorties médiatiques étranges ou des gestes d’humeur sur le terrain carrément, Love n’est plus qu’amour et joie de vivre cette saison.
« Je prends vraiment beaucoup de plaisir. Franchement, pour moi, c’est un peu comme quand j’ai vu The Last Dance pour la première fois, ça te donne envie d’aller à la salle, de jouer et de bosser et de construire quelque chose », explique Love dans le podcast de JJ Redick. « Avec ces gars-là, je suis content de venir travailler. On a envie de réussir et on a développé une identité ensemble, ça n’a pas été forcé, ça s’est fait naturellement. Notre degré de communication est à un niveau très élevé, et tout ça part de JB [Bickerstaff] qui est un très bon communicant et qui a bien fait comprendre ce qu’on voulait mettre en place pour l’équipe. Tout le monde célèbre tout le monde. Je pense qu’on est une des équipes où l’on veut le plus le succès de nos coéquipiers. Je dois dire qu’en dehors de l’équipe de 2015-16, j’en parlais avec Channing [Frye] l’autre jour, je ne pense pas avoir éprouvé autant de plaisir en NBA que dans cette équipe, avec ces gars qui progressent et ce rôle de leader que j’ai auprès d’eux. »
« Ces dernières années, j’étais plutôt le vétéran bougon et ça s’est vu »
Forts du succès conjoint de Jarrett Allen sous les panneaux et de Darius Garland sur les postes extérieurs, les Cavs ont un effectif bien équilibré et des talents de niveau All Star qui s’affirment nettement cette saison. Pour Love, c’est enfin le moment de profiter à fond, dans ce collectif prometteur en formation, après deux ou trois saisons de vache (très) maigre.
« On a des gars qui acceptent d’être coachés, qui veulent vraiment réussir quelque chose et qui cherchent à être respectés. On joue un type de basket qui est vraiment plaisant. Gagner résout tous les problèmes à ce niveau là, car ces dernières années, j’étais plutôt le vétéran bougon et ça s’est vu. J’ai eu des moments pas très glorieux, d’autres un peu plus. Mais c’est ce que la NBA est censée produire, ce genre de cohésion de groupe qu’on a en ce moment. C’est vraiment beau à voir de l’intérieur, comment nos gars passent les étapes ensemble, sans en sauter aucune. »
Tombé à 12 points et 7 rebonds de moyenne la saison passée, soit ses plus faibles productions statistiques depuis sa saison rookie, Love a retrouvé des couleurs cette année comme 6e homme, à 14 points et 7 rebonds, avec des pourcentages de réussite à la hausse (43% aux tirs dont 40% à 3-points). La différence ? L’entente entre les joueurs et la bonne ambiance générale des Cavs cette saison.
« Quand je regarde en arrière, et quand les joueurs en général regardent en arrière sur leur vie et sur leur carrière, j’entends souvent : je ne regrette rien, je ne changerais pas le moindre truc. Pour moi, ce sont des conneries ! Bien sûr que oui, on ferait certaines choses différemment. Bien souvent, mes émotions ont pris le dessus. J’ai dit des choses avant d’avoir pris le temps de les digérer. Ce sont des moments où tu apprends et tu mûris. Ce sont des choses que je regrette mais dont je suis heureux qu’elles soient arrivées en même temps car j’en suis devenu meilleur. Comme communicant, comme leader, comme fiancé… Cela m’a aidé dans plein de compartiments de ma vie. »
Des liens presque « familiaux » avec JB Bickerstaff
Arrivé dans l’Ohio en 2014, Love commence à bien connaître la franchise de Cleveland. Mais cette année, toutes les étoiles semblent s’être alignées pour créer quelque chose de spécial. Une saison à part. Et tout est parti de la nomination de JB Bickerstaff au poste d’entraîneur en chef à la suite du départ précipité de John Beilein en février 2020.
« Avec JB, on se connaît depuis toujours pour ainsi dire. Il est une extension de ma propre famille en fait. Nos familles se connaissent depuis les années 70 quand mon père a joué dans la Ligue et qu’il y a rencontré Bernie [le père de JB]. Tout ça m’a aidé à vraiment m’investir dans cette équipe dans un rôle de leader, et dans mon rôle en sortie de banc pour apporter un gros plus sur 20 ou 25 minutes. Je veux simplement tirer le meilleur de ces gars. Parce que j’ai connu les deux côtés de la vie en NBA, tout en haut de la montagne comme tout en bas, avec les Cavs mais aussi les Wolves. Mais quand tu arrives à trouver ce qu’on a actuellement, il faut le mettre en bouteille et voir jusqu’où ça peut nous mener. »
« On ne suit pas la mode, on fait les choses différemment »
Bien persuadé que ces Cavs ont tous les éléments en place pour aller loin, si ce n’est cette année, dans celles qui suivront, Kevin Love est intarissable quand il s’agit d’évoquer la qualité de ses petits jeunes qui montent, qui montent. Mais ça se voit sur les planches. Face à Brooklyn, sur une passe de quarterback dont il a le secret, Love envoie Garland en contre-attaque et ce dernier, au lieu de placer le layup en perso, préfère lâcher le cuir pour Okoro en trailer, qui écrase tout dans le cercle d’un gros dunk main droite ! Décidément, ces Cavs vivent bien ensemble !
« JA joue à un niveau All-Star cette année. Darius a passé un nouveau cap aussi et il pourrait très bien être All Star aussi. Ces gars-là jouent vraiment à un très haut niveau. Et puis derrière, on a le rookie de l’année [en Evan Mobley]. On a Isaac Okoro aussi. Collin [Sexton] et Ricky [Rubio] ont évidemment connu des blessures mais on a eu beaucoup de gars différents qui ont répondu à l’appel. On a trois joueurs de plus de 2m13 avec Lauri Markkanen sous les panneaux. On ne suit pas la mode, on fait les choses différemment. Nos schémas défensifs sont différents de tout ce qui se fait dans la Ligue. Notre banc aussi a été très bon. C’est rafraichissant de faire partie de cette équipe et de voir les gars bosser dur et voir les fruits de leur travail. »
https://www.youtube.com/watch?v=X8xvV4lmqbU
Kevin Love | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2008-09 | MIN | 81 | 25 | 45.9 | 10.5 | 78.9 | 3.4 | 5.7 | 9.1 | 1.0 | 2.5 | 0.4 | 1.5 | 0.6 | 11.1 |
2009-10 | MIN | 60 | 29 | 45.0 | 33.0 | 81.5 | 3.8 | 7.2 | 11.0 | 2.3 | 2.3 | 0.7 | 1.9 | 0.4 | 14.0 |
2010-11 ☆ | MIN | 73 | 36 | 47.0 | 41.7 | 85.0 | 4.5 | 10.7 | 15.2 | 2.5 | 2.0 | 0.6 | 2.1 | 0.4 | 20.2 |
2011-12 ☆ | MIN | 55 | 39 | 44.8 | 37.2 | 82.4 | 4.1 | 9.2 | 13.3 | 2.0 | 2.8 | 0.9 | 2.3 | 0.5 | 26.0 |
2012-13 | MIN | 18 | 34 | 35.2 | 21.7 | 70.4 | 3.6 | 10.4 | 14.0 | 2.3 | 1.9 | 0.7 | 2.2 | 0.5 | 18.3 |
2013-14 ☆ | MIN | 77 | 36 | 45.7 | 37.6 | 82.1 | 2.9 | 9.6 | 12.5 | 4.4 | 1.8 | 0.8 | 2.5 | 0.5 | 26.1 |
2014-15 | CLE | 75 | 34 | 43.4 | 36.7 | 80.4 | 1.9 | 7.9 | 9.7 | 2.2 | 1.9 | 0.7 | 1.6 | 0.5 | 16.4 |
2015-16 | CLE | 77 | 32 | 41.9 | 36.0 | 82.2 | 1.9 | 8.0 | 9.9 | 2.4 | 2.1 | 0.8 | 1.8 | 0.5 | 16.0 |
2016-17 ☆ | CLE | 60 | 31 | 42.7 | 37.3 | 87.1 | 2.5 | 8.6 | 11.1 | 1.9 | 2.1 | 0.9 | 2.0 | 0.3 | 19.0 |
2017-18 ☆ | CLE | 59 | 28 | 45.8 | 41.5 | 88.0 | 1.7 | 7.5 | 9.3 | 1.7 | 2.0 | 0.7 | 1.5 | 0.4 | 17.6 |
2018-19 | CLE | 22 | 27 | 38.5 | 36.1 | 90.4 | 1.5 | 9.4 | 10.9 | 2.2 | 2.5 | 0.3 | 1.9 | 0.2 | 17.0 |
2019-20 | CLE | 56 | 32 | 45.0 | 37.4 | 85.4 | 1.0 | 8.8 | 9.8 | 3.2 | 1.6 | 0.6 | 2.5 | 0.3 | 17.6 |
2020-21 | CLE | 25 | 25 | 40.9 | 36.5 | 82.4 | 0.7 | 6.8 | 7.4 | 2.5 | 1.0 | 0.6 | 1.5 | 0.1 | 12.2 |
2021-22 | CLE | 74 | 23 | 43.0 | 39.2 | 83.8 | 1.2 | 6.1 | 7.2 | 2.2 | 1.4 | 0.4 | 1.3 | 0.2 | 13.6 |
2022-23 * | All Teams | 62 | 20 | 38.9 | 33.4 | 87.9 | 1.0 | 5.5 | 6.4 | 1.9 | 1.6 | 0.3 | 1.1 | 0.2 | 8.2 |
2022-23 * | CLE | 41 | 20 | 38.9 | 35.4 | 88.9 | 1.0 | 5.8 | 6.8 | 1.9 | 1.6 | 0.2 | 1.1 | 0.2 | 8.5 |
2022-23 * | MIA | 21 | 20 | 38.8 | 29.7 | 85.7 | 0.8 | 4.9 | 5.7 | 1.9 | 1.5 | 0.4 | 1.1 | 0.2 | 7.7 |
2023-24 | MIA | 55 | 17 | 44.0 | 34.4 | 78.7 | 1.1 | 5.1 | 6.1 | 2.1 | 1.8 | 0.3 | 0.9 | 0.2 | 8.8 |
2024-25 | MIA | 23 | 11 | 35.7 | 35.8 | 69.6 | 1.0 | 3.1 | 4.1 | 1.0 | 0.9 | 0.7 | 0.6 | 0.2 | 5.3 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.