Les Grizzlies ont-ils l’arme anti-Spurs ?

C’est une nouvelle fois l’indispensable NBA Playbook qui nous propose cet article sur la défense des Grizzlies face aux Spurs. Avant la série, Sebastian Pruiti prédisait pourtant un sweep en faveur des Texans, arguant que la défense de Memphis n’était pas capable de faire face aux deux armes offensives de San Antonio : le pick-and-roll et leur capacité à ressortir la balle à l’extérieur.

Aujourd’hui, il estime volontiers s’être complètement trompé.

Pourquoi ? Parce que Memphis applique un plan à la lettre et que, pour l’instant, ça marche. Tous ceux qui ont vu jouer les Spurs cette saison ont ainsi pu observer que les hommes de Gregg Popovich construisaient leur attaque sur le pick-and-roll, mais aussi sur leur adresse à 3 points.

Un seul objectif : limiter l’adresse à 3 points

Celle-ci était carrément incroyable (39.7 %, meilleure de la ligue) alors qu’ils en shootaient énormément (26.1 % de leurs tirs étaient pris à longue distance). Comment était-ce possible ? En fait, San Antonio profitait d’un mouvement naturel qui veut que lorsqu’un joueur pénètre dans l’axe, celui-ci attire un défenseur qui se trouve près de la ligne de fond pour lui bloquer l’accès au cercle.

En plaçant des shooteurs dans le corner, et en profitant donc des rotations défensives, les Spurs obtenaient énormément de shoots ouverts. Bien sûr, si ça ne tenait qu’à ça, San Antonio n’aurait jamais fini à la première place de la conférence Ouest. Mais l’équipe possède une ligne arrière difficile à arrêter, ce qui rend la stratégie efficace.

Le duo Parker/Ginobili ne créent plus les décalages

Car si l’on ne vient pas en aide, il y a de grandes chances que Tony Parker ou Manu Ginobili viennent marquer dans la raquette. Sauf si l’on a un pivot très intimidateur (cf. le match contre les Lakers). Et encore…

Mais Memphis possède deux joueurs qui gênent considérablement le duo d’arrières des Spurs, à savoir Mike Conley et Tony Allen. Les deux sont vifs, rapides et sont rarement pris de vitesse. Du coup, Tony Parker et Manu Ginobili sont rarement seuls dans la peinture, ce qui autorise les intérieurs des Grizzlies à rester sur les lignes de passe, rendant la sortie du ballon impossible.

Comme, en plus, la défense des Grizzlies est excellente en général, et très agressive, San Antonio est énormément gêné. Un autre point bien relevé par Sebastian Pruiti est que Memphis fait beaucoup d’efforts pour contester tous les tirs à 3 points. Peu leur importe d’être ensuite débordé en pénétration, car ils comptent sur Marc Gasol et Zach Randolph pour protéger la peinture.

San Antonio peut-il encore renverser la tendance ?

On le voit, la stratégie de Lionel Hollins est de limiter à la portion congrue l’adresse à 3 points des Spurs, et ça marche ! En modifiant leurs rotations, en préférant leur faire prendre des tirs à mi-distance (où ils sont moyens) plutôt que de loin, les Grizzlies minent l’attaque de San Antonio.

Car il faut bien voir que les tirs longue distance représentaient plus d’un tiers de l’attaque texane en saison régulière. Dans la série, ce rapport est tombé à 16 %. Il faut donc que Gregg Popovich trouve rapidement d’autres moyens de marquer, ou de démarquer ses tireurs à 3 points. Et il faut faire vite.