Alors que l’immense majorité des joueurs américains de son âge sont au lycée, Sterling Henderson, dit Scoot, a lui préféré emprunter une voie différente. Âgé de 17 ans seulement, ce jeune joueur a rejoint la « Team Ignite » à la rentrée, l’équipe qui a notamment accueilli Jalen Green, Jonathan Kuminga ou encore Daishen Nix l’année dernière pour sa saison inaugurale, ce qui fait de lui le plus jeune joueur professionnel de l’histoire de la G-League, et même de l’histoire du basket américain.
Auteur d’un début de saison tout feu tout flamme, le jeune arrière originaire de la région d’Atlanta écrit son histoire en dehors des sentiers battus, loin de la NCAA, dans une ligue qui mois après mois gagne en popularité auprès des meilleurs jeunes « prospects » du circuit lycéen.
Le basket dans l’ADN familial
Avant-dernier d’une fratrie de sept enfants, Scoot Henderson a grandi dans un environnement sportif compétitif : ses trois grandes soeurs ont joué en division 1 de NCAA et sa plus jeune soeur est très bien placée dans la classe de recrutement 2023. Quand à son grand frère, il a joué au football américain.
« C’est difficile à décrire. Je sais d’où je viens, et ils ne m’épargnent pas, pour être honnête » avoue-t-il à Basketball News. « Ils me font savoir ce qu’ils pensent, ils sont honnêtes avec moi quand je joue bien mais aussi quand je joue mal et m’expliquent ce que j’aurais pu faire mieux. L’autre soir quand on a joué Golden State (Santa Cruz Warriors, affilié G-League des Warriors, ndlr), ma grande soeur me donnait des conseils sur comment passer au-dessus d’un écran. Ils ont baigné dans le jeu, donc c ‘est vraiment bénéfique »
Des conseillers prestigieux
Bien entouré, le jeune homme a eu l’occasion de rencontrer et de discuter avec Jaylen Brown et Fred VanVleet, avec lesquels il partage le même agent. Le premier, également originaire de Géorgie, qualifiait même son jeune ainé de « meilleur joueur de 17 ans qu’il n’ait jamais vu ». Un cercle proche prestigieux et bon conseiller qui lui donne un avantage certain sur les autres joueurs de son âge dans la compréhension du jeu.
« Ça booste ma confiance, honnêtement. Cela me conforte dans l’idée que je prends le chemin que je suis supposé prendre. Et le fait d’avoir des conversations avec des anciens et des joueurs actuels, ca m’aide. Ils me donnent des conseils, des idées pour bosser mon jeu, c’est un privilège. »
Par l’intermédiaire de son père, qui gère une salle de sport, Henderson a également eu l’occasion de côtoyer un autre local de la région, Collin Sexton. « Mon père organisait une session, et il voulait y prendre part » explique Scoot. « Je veux dire, pourquoi s’en priver ? Pourquoi se priver d’un entrainement avec Collin Sexton ? C’était une chance de bosser avec lui et d’observer son éthique de travail, qui ressemble assez à la mienne. J’ai bossé avec pas mal de ces gars issus de la région, comme Isaac (Okoro) ou Sharife (Cooper) »
Interrogé sur son ressenti à propos de la jeune pépite, l’arrière des Cavaliers a approuvé, appréciant particulièrement la volonté d’apprendre de l’adolescent : « Il est toujours attentif aux détails. « Ok, je vois pourquoi tu as fait ça », ou « explique moi pourquoi tu fais cela ». Il est toujours concentré et veut comprendre l’explication derrière tel ou tel choix »
La G-League, un challenge relevé avant le grand saut vers la NBA
Puisqu’il n’a que 17 ans, l’arrière n’est pas encore éligible à la Draft et a donc signé un contrat de deux ans (à hauteur d’un million de dollars) avec l’Ignite. Après 11 matchs joués jusqu’à maintenant, il brille en sortie de banc, affichant des moyennes satisfaisantes : 14 points, 5 rebonds et 3.6 passes en 24 minutes, avec notamment un joli enchainement de trois matchs à 31, 22 puis 27 points.
Le joueur apprécie la mentalité de ses compères et adversaires : au même titre que lui, tous ont quelque chose à prouver et souhaitent rejoindre l’échelon supérieur. « Ma première impression de la G-League était que ces gars essayent d’aller en NBA, tout comme moi. Ils ne vont pas nous épargner sous prétexte que nous sommes des jeunes joueurs »
Josh Hart, son coach, s’avoue lui impressionné par la maturité et la détermination du garçon.
« Sa maturité m’a tapé dans l’oeil. Je veux dire, il a 17 ans et il joue dans un environnement professionnel. Je sais que certaines personnes disent qu’elle ne l’est pas, mais la G-League regorge de talents. Son approche au quotidien est incroyable. Je n’ai jamais vu ça auparavant, jamais […] Et je pense que son approche est différente. Je pense que ses rêves et sa vision de son futur dépassent bien largement toute la hype qu’on lui prête. Dans sa tête, je crois qu’il essaye d’être le meilleur de tous les temps. Donc il ne se laisse pas déborder par tout ce bruit extérieur »