Depuis dix ans, Basket USA vous propose chaque mardi son Top 5 des candidats au trophée de « Most Valuable Player (MVP) ». Et, cette semaine, on remarque un changement notable au sommet de notre classement hebdomadaire, puisque ce n’est plus Stephen Curry qui le domine, comme depuis le 9 novembre dernier, mais bien Kevin Durant.
Avant qu’il ne soit stoppé par le Covid-19, comme quasiment tous ses coéquipiers, l’ailier des Nets était dans une forme étincelante. Affichant près de 38 points, 9 rebonds, 9 passes et 2 contres de moyenne, à 50% aux tirs, 40% à 3-points et 94% aux lancers, sur ses quatre derniers matchs (tous victorieux) !
Et même si le temps de jeu de Kevin Durant, qui ne fait qu’augmenter (37 minutes sur la saison, 41 en décembre…), peut inquiéter, au regard de son passif avec les blessures, le fait qu’il soit capable d’enchaîner les cartons, sans montrer le moindre signe de faiblesse est, à l’inverse, ce qui impressionne le plus.
Ce qui nous permet, ainsi, de mesurer la grandeur de l’exploit réalisé par « KD », fauché par une blessure au tendon d’Achille et revenu encore plus fort (?) ensuite.
Un an et demi de pause, sans incidence…
Preuve, surtout, que les un an et demi de pause du MVP 2014 après sa blessure, en juin 2019, lui ont fait le plus grand bien.
Un précédent quasi unique dans l’histoire, puisque seul Michael Jordan s’était éloigné des parquets aussi longtemps avant de gagner (ou re-gagner, en l’occurrence) une statuette Maurice Podoloff. Mais ce n’est pas pour cause de blessure, comme Kevin Durant, mais en raison d’une retraite sportive (sa première).
En dehors de la légende des Bulls et, potentiellement, de l’actuel meilleur marqueur de la ligue (29.7 points par match), aucun des 33 autres MVP élus en NBA n’a également passé au moins une année complète loin des terrains, avant de triompher.
En revanche, après leur sacre, certains ont connu une telle absence. Tant pour cause de blessure (Willis Reed, Bill Walton et Derrick Rose) qu’en raison d’une retraite sportive ou d’une pause inattendue (Bob Cousy, Dave Cowens et Magic Johnson). D’autres ont, quant à eux, vécu une saison presque blanche (Larry Bird, Kobe Bryant et Stephen Curry), mais tous n’ont jamais réussi à rafler un nouveau trophée de « Most Valuable Player » par la suite.
Il faut dire que retrouver son niveau après une blessure nécessitant une telle durée d’indisponibilité est pour le moins compliqué et, quand quelques joueurs y parviennent, à l’image de Kevin Durant évidemment, cela force respect et admiration. Quant à ceux qui se sont écartés des parquets après une retraite ou une maladie, cette pause est généralement survenue lorsqu’ils se trouvaient en fin de carrière et étaient, ainsi, loin de leur niveau d’antan.
Bientôt huit ans d’attente pour « KD »
Par ailleurs, s’il parvenait à décrocher le second titre de MVP de sa carrière, huit ans après le premier, Kevin Durant établirait un nouveau record NBA, pour ce qui est du délai d’attente entre deux statuettes Maurice Podoloff. Car, jusqu’à présent, personne n’a patienté autant de temps pour être de nouveau sacré, Wilt Chamberlain ayant de son côté attendu « seulement » six ans, entre 1960 et 1966.
On pourrait, pourquoi pas, prendre les cas de Kareem Abdul-Jabbar et Michael Jordan en exemple, eux qui ont respectivement attendu neuf et dix ans entre deux trophées. La seule différence, finalement assez majeure, étant que « KAJ » et « His Airness » ont gagné plusieurs autres titres de meilleur joueur de la saison durant ce laps de temps, de 1971 à 1980 pour le pivot et de 1988 à 1998 pour l’arrière.
Tout le contraire de Wilt Chamberlain, donc, et potentiellement de Kevin Durant, actuellement bien parti pour réussir un exploit aussi incroyable que son niveau de jeu individuel.
Considéré comme le meilleur basketteur de la planète, « KD » aura désormais besoin de quelques victoires de référence avec Brooklyn, afin de prendre le large sur ses poursuivants, parmi lesquels Stephen Curry. Pour l’heure, la franchise new-yorkaise possède effectivement un bilan mitigé de 6 victoires et 6 défaites contre les équipes disposant d’un bilan positif.
Pas idéal, quand on sait que, dans le même temps, les Warriors du « Baby-Faced Assassin » affichent, eux, un bilan de 9 victoires et 3 défaites.
1 – Kevin Durant (Nets)
Bilan : 21 victoires, 9 défaites – 1er à l’Est.
Matchs : 27 disputés sur 30 possibles.
Stats : 29.7 pts, 7.9 reb, 5.9 pds, 0.6 int, 0.9 ctr et 3.2 pdb en 37 min.
Pourcentages : 52% aux tirs, 38% à 3-points et 89% aux lancers.
2 – Stephen Curry (Warriors)
Bilan : 25 victoires, 6 défaites – 2e à l’Ouest.
Matchs : 29 disputés sur 31 possibles.
Stats : 27.1 pts, 5.4 reb, 6.0 pds, 1.6 int, 0.5 ctr et 3.4 pdb en 34 min.
Pourcentages : 43% aux tirs, 40% à 3-points et 92% aux lancers.
3 – DeMar DeRozan (Bulls)
Bilan : 19 victoires, 10 défaites – 2e à l’Est.
Matchs : 26 disputés sur 29 possibles.
Stats : 26.8 pts, 5.2 reb, 4.2 pds, 0.9 int, 0.3 ctr et 2.0 pdb en 35 min.
Pourcentages : 50% aux tirs, 33% à 3-points et 90% aux lancers.
4 – Nikola Jokic (Nuggets)
Bilan : 15 victoires, 14 défaites – 5e à l’Ouest.
Matchs : 24 disputés sur 29 possibles.
Stats : 26.3 pts, 13.5 reb, 7.5 pds, 1.3 int, 0.7 ctr et 3.4 pdb en 33 min.
Pourcentages : 59% aux tirs, 38% à 3-points et 75% aux lancers.
5 – Giannis Antetokounmpo (Bucks)
Bilan : 19 victoires, 13 défaites – 4e à l’Est.
Matchs : 26 disputés sur 32 possibles.
Stats : 27.0 pts, 11.6 reb, 5.8 pds, 1.1 int, 1.6 ctr et 3.3 pdb en 33 min.
Pourcentages : 53% aux tirs, 28% à 3-points et 68% aux lancers.
Mentions : Devin Booker et Chris Paul (Suns), Rudy Gobert (Jazz), Zach LaVine (Bulls), LeBron James (Lakers), Darius Garland et Jarrett Allen (Cavaliers)…