« Pour être honnête avec vous, la situation devient un peu incontrôlable en NBA. Je ne sais pas ce que nous devons faire, si nous devons limiter à nouveau les personnes présentes dans les salles, ou si nous devons faire des tests tous les jours. Nous devons certainement y revenir, aux tests quotidiens. Les chiffres deviennent effrayants à ce stade, et il y a toutes sortes de variants ».
Après la première crise qui a occasionné une suspension de la saison en mars 2020, la NBA avait plutôt bien réussi à gérer le contexte sanitaire, avec la mise en place d’une bulle pour terminer la saison 2019/20, puis un exercice 2020/21 en condensé, régulé par des tests quotidiens qui a réussi à aller à son terme, avec, cerise sur le gâteau, le retour des fans suite au début de la campagne de vaccination.
Pas de cas grave, mais des indisponibilités qui peuvent traîner en longueur
Ce qui se produit depuis à peu près un mois maintenant, c’est le scénario que redoutait la NBA depuis le début, à savoir une vague de contamination et une multiplication de cas contacts qui obligent à penser à nouveau au pire scénario, enclenché par le début de reports de matchs, faute de joueurs !
La plupart des équipes ne ressemblent forcément plus à grand-chose lorsque 7, 8, 9, 10 joueurs manquent à l’appel, l’intérêt autour des rencontres s’en ressent, et le spectacle en paie aussi le prix. Dans ce contexte, les témoignages de joueurs, qui vivent la problématique de l’intérieur, sont toujours intéressants, surtout que l’on est encore loin de tout savoir sur l’évolution de la maladie et des nouveaux variants.
C’est notamment le cas d’Austin Rivers, vacciné depuis la reprise, qui a fini par manquer trois semaines de compétition entre le 29 novembre et le 17 décembre.
« J’ai commencé à avoir des douleurs dans le corps, puis des maux de tête, puis je me suis mis à me moucher sans arrêt et à respirer très fort la nuit. Surtout la nuit, je luttais un peu, au point où je commençais à être vraiment nerveux et effrayé », a relaté le meneur des Nuggets. « Et puis mentalement, ça joue dans votre tête. Maintenant que tu sais que tu l’as et que tu respires fort, ça prend le dessus mentalement. Tu te demandes si ça va s’améliorer ou ce qui est en train de se passer ».
Austin Rivers a résumé le combat mené par la NBA à affronter un fantôme, un ennemi insaisissable. Alors que la ligue a planché sur la mise en place de nouvelles mesures pour les semaines à venir, le meneur craint de devoir continuer à voyager dans tout le pays et jouer devant 20 000 personnes à chaque match.
Il a également mis en avant la volonté des joueurs de ne pas revivre l’épisode de la bulle.
« Que pouvons-nous faire pour minimiser les risques de propagation ? Le problème, c’est qu’une grande partie de tout ça repose sur la responsabilité de ce que chacun fait en quittant la salle. Peu importe si nous nous testons, ou si nous portons un masque, pas de masque, des ventilateurs, pas de ventilateurs… Au bout du compte, quand les gars rentrent chez eux, vous ne savez pas ce qu’ils font, vous ne savez pas s’ils vont sortir. Vous allez empêcher les gars de sortir ? C’est impossible », a-t-il poursuivi. « Le Covid est un vrai truc. Il y a beaucoup d’ignorants qui croient que ce n’est rien, qui comparent ça à la grippe, mais je n’ai jamais vu la grippe faire cet effet ».
DeMar DeRozan usé mentalement
Parmi les premières franchises durement touchées par le protocole sanitaire et la succession des mises en quarantaine, les Bulls s’apprêtent quant à eux à retrouver DeMar DeRozan ce soir pour affronter les Lakers.
L’arrière de Chicago a eu la chance de traverser son isolement en étant asymptomatique. La charge a plus été mentale que physique, même si les coupures ne sont jamais bonnes pour les sportifs de haut niveau, et qu’il va falloir qu’il mette les bouchées doubles pour retrouver sa condition. Il faut dire que les Bulls surfaient sur une bonne entame de saison, et que le Covid a totalement freiné cette dynamique.
« C’est clairement épuisant du simple fait de manquer des matchs, de regarder son équipe aller sur le terrain sans toi… C’est mentalement épuisant de voir tout ce qui se passe dans la ligue et d’en être affecté », a-t-il regretté. « Ça peut être frustrant, ça peut être déroutant, ça peut être beaucoup de choses à la fois. C’est juste quelque chose que nous devons continuer à gérer, essayer de contourner et en tirer le meilleur parti quand c’est possible ».
Alors que les premières franchises touchées, comme Chicago, commencent à entrevoir le bout du tunnel, alors que Coby White et Javonte Green sont aussi attendus de retour ce soir, celles encore relativement épargnées vont rester sous la menace, d’autant que le variant Omicron se propage aussi à vitesse grand V, avec des cas qui doublent chaque jour sur le territoire américain. Autant d’éléments qui laissent penser que la sortie de crise, espérée pour mi-janvier du côté de la NBA, n’est peut-être pas vraiment pour tout de suite.